Comment savoir si Donald Trump dit vrai quand il tweete ?

Par Jean-Christophe Catalon  |   |  632  mots
Afin de décortiquer le vrai du faux des déclarations de Donald Trump, le Washington Post a développé un plugin pour les "fact-checker".
Le Washington Post lance un plugin pour que les utilisateurs de Twitter puisse vérifier la véracité des publications, parfois inexactes, de Donald Trump.

Cela n'a échappé à personne, Donald Trump est un "twitto" compulsif. Depuis l'émission télé qu'il n'a pas appréciée jusqu'à sa vision géopolitique, le 45e président américain tweete sur tout, à tout moment et sur le même ton... Problème, ses déclarations à l'emporte-pièce sont parfois inexactes ou peuvent induire en erreur ses abonnés. Afin de démêler le vrai du faux, le Washington Post a développé un plugin pour "fact-checker" les tweets du président-élu.

Disponible sous Google Chrome, cette extension, baptisée RealDonaldContext (petit clin d'oeil en référence au @realDonaldTrump, le compte officiel de Trump), affiche une petite fenêtre grise en dessous des tweets du président-élu précisant si l'affirmation est correcte ou non, ainsi qu'une courte explication contextuelle. Pour obtenir plus de détails, il faut évidemment se rendre sur le site du journal.

(Capture d'écran Washington Post)

A titre d'exemple, dans un tweet du 27 novembre, Donald Trump a affirmé avoir "remporté le Collège électoral par une victoire écrasante" tout en ayant "gagné le vote populaire si l'on déduit les millions de personnes qui ont voté de manière illégale". L'information est largement relayée avec plus de 54.000 retweets et près de 164.000 mentions "j'aime".

Or, comme le précise l'encadré du Washington Post, cette affirmation est fausse, car il n'y a "aucune preuve qu'il y ait eu un nombre significatif de votes illégaux", précise-t-il. En revanche, pour rappel, Hillary Clinton a rassemblé environ 2 millions de voix de plus que son concurrent dans le vote populaire, mais remporte pourtant moins d'Etats, du fait du système électoral en vigueur.

Le Washington Post, un journal "bidon et malhonnête"

Ce nouvel outil risque d'alimenter la diatribe anti-Washington Post de Donald Trump. En juin dernier, ce dernier avait annoncé sur sa page Facebook (cette fois-ci) le retrait de l'accréditation presse aux journalistes du quotidien pour le suivi de sa campagne. Le candidat accusait le journal de produire "une couverture médiatique et des reportages incroyablement inexacts", le qualifiant en outre de "bidon" et de "malhonnête".

A l'origine du différend, un article expliquant que Donald Trump aurait accusé Barack Obama d'être complice de la tuerie d'Orlando, un attentat revendiqué par l'Etat islamique et qui a fait 50 morts le 12 juin dernier dans une boîte de nuit gay de cette ville de Floride. Interrogé sur Twitter par Ars Technica, le journaliste à l'origine de l'extension du Washington Post assure que cet outil n'est pas une réponse à ce différend.

Donald Trump, un "twitto" incontrôlable

L'utilisation que fait Donald Trump du réseau social inquiète jusque dans son camp. Peu avant le scrutin du 8 novembre, son équipe de campagne lui avait coupé son accès à internet, de peur qu'il ne publie une déclaration pouvant le disqualifier. Élu, il continue pourtant ses sorties sur les réseaux sociaux, au point même de créer un début de conflit diplomatique avec la Chine.

L'entreprise Twitter elle-même ne sait pas quelle attitude adopter face à cet utilisateur forcément pas comme les autres. Un "troll président", du jamais-vu sur les réseaux sociaux. Alors que Twitter avait indiqué le 30 novembre être prêt à supprimer les comptes versant dans la haine raciale - même celui du président des Etats-Unis -, son patron s'est depuis montré moins ferme. Interrogé à ce sujet mardi 6 décembre, lors d'un événement organisé par le site Re/code, Jack Dorsey, le Pdg de Twitter, a fait part de sa gêne. Pour lui, Donald Trump sur Twitter, "c'est compliqué..."

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