Polémique Trump-Chine : Taïwan avait préparé son coup depuis des mois

L'ex-candidat à la présidentielle de 1996, Robert Dole, faisait du lobbying pour Taïwan depuis plusieurs mois auprès de l'équipe de campagne de Donald Trump, selon le New York Times.
Jean-Christophe Catalon
Loin d'être une prise de contact hasardeuse, l'entretient téléphonique entre Tsai Ing-wenet Donald Trump résulte en réalité d'un long travail de tissage de liens entre Américains et Taïwanais.

Gaffe ou stratégie ? Le couac diplomatique entre Pékin et Donald Trump, suite à son échange téléphonique avec la présidente taïwanaise, a soulevé des inquiétudes sur la manière dont le New-yorkais compte gérer les relations internationales. Loin d'être une prise de contact hasardeuse, cet entretien résulte en réalité d'un long travail de tissage de liens entre Américains et Taïwanais.

Un travail largement orchestré par Robert Dole, ancien sénateur et candidat républicain à la présidentielle de 1996. Selon les informations du New York Times, le cabinet juridique Alston & Bird a facturé 140.000 dollars le travail effectué par Robert Dole entre mai et octobre de cette année. Ce dernier a "planifié une série de rencontres entre les conseillers de Monsieur Trump et des officiels à Taïwan", selon les documents consultés par le journal américain.

"Ces révélations suggèrent que la décision du président-élu Trump de prendre l'appel de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, était moins une maladresse diplomatique que le résultat d'un plan bien orchestré par Taïwan d'utiliser l'élection d'un nouveau président pour renforcer ses relations avec les Etats-Unis - avec l'aide d'un lobbyiste chevronné et très versé dans la machinerie de Washington", indique le New York Times.

Aucun entretien entre présidents américain et taïwanais depuis 1979

Pour rappel, le 45e président des Etats-Unis a mis le feu aux poudres avec Pékin en s'entretenant au téléphone, vendredi, avec la présidente de Taïwan. Il s'agit du premier échange entre présidents américain et taïwanais depuis la reconnaissance en 1979 par Jimmy Carter de la "Chine unique". Ce principe, cher à Pékin, fait de Hong-Kong, Macao, Taïwan, du Tibet et du Xinjiang de simples territoires d'une Chine unifiée.

Aux yeux de Pékin, Taïwan n'est pas un Etat indépendant mais une province rebelle. Les tensions se sont accrues entre l'île et l'empire du Milieu depuis l'élection, le 20 mai dernier, de Tsai Ing-wen, issue d'une formation politique indépendantiste.

> Pour en savoir plus : Donald Trump se dispute déjà avec la Chine

Taïwan veut intégrer le traité transpacifique

Si aucune preuve n'indique le rôle exact joué par Robert Dole dans l'organisation de ce coup de téléphone, celui-ci a continué son travail d'influence après la victoire du candidat républicain début novembre. Robert Dole aurait notamment arrangé une rencontre entre Stanley Kao, un diplomate taïwanais, et Jeff Sessions fraîchement choisi comme ministre de la Justice par Donald Trump.

Selon la lettre détaillant les missions de Robert Dole, le lobbying de Taïwan aurait pour but de remplir des "objectifs militaires". De même, l'île cherche à intégrer le traité transpacifique, un partenariat commercial liant 12 pays d'Amérique - du Canada au Chili - et d'Asie-Océanie. Donald Trump a récemment annoncé son souhait de retirer les Etats-Unis de ce traité.

Jean-Christophe Catalon
Commentaire 1
à écrit le 21/11/2017 à 14:00
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les 1% qui se sont enrichis en délocalisant en Chine les industries américaines et européennes n'ont fait qu'aider un régime autoritaire aux prétentions de plus en plus belliqueuses !

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