La télévision arrive au bout du filon des émissions de cuisine

M6 diffuse lundi soir la finale de Top Chef, et prépare son nouveau programme, Cauchemar en cuisine. Les annonceurs plébiscitent ces formats lisses, préférés à la télé-réalité classique.

La finale de Top Chef, programmée en début de soirée (« prime time ») lundi sur M6, divise les Français. Tout au long de la deuxième saison de ce concours culinaire, où des chefs étoilés tels Ghislaine Arabian ou Jean-François Piège ont éliminés, au cours des neuf dernières semaines, les candidats les moins performants, le suspense n'a cessé de monter - et avec, les audiences, passées de 3,3 millions de télespectateurs le 31 janvier à 4,1 millions pour la demi finale de lundi dernier.

Pour la chaîne, ce deuxième millésime de Top Chef est déjà un succès. « Sur la demi-finale, la part d'audience sur les 4 ans et plus atteint 18,8 %, alors que M6 est à environ 10,5 % en moyenne. Sur la ménagère de moins de 50 ans, ils sont même passés à 31,1 %. C'est plus que TF1 », indique Philippe Nouchi, directeur des études audiovisuelles de Vivaki (Publicis). L'écran publicitaire de cette finale a été proposé entre 46.000 et 48.000 d'euros bruts aux annonceurs, l'équivalent des tarifs d'un « prime » le vendredi soir. Pour Philippe Nouchi, compte tenu du succès de l'émission auprès de la fameuse ménagère, M6 aurait même pu pousser un peu plus les prix.

Dans le jargon télé, Top Chef est un « docu real ». Selon Philippe Bailly, président du cabinet NPA Conseil, c'est un « petit cousin de la télé-réalité » dont il reprend certains ingrédients, comme la mise en scène d'anonymes. À la différence de la télé-réalité classique, comme feu Carré Viiip, « celui qui est devant son écran apprend quelque chose. L'ancrage dans le réel est plus important », complète l'expert en audiovisuel. Un concept plus lisse que préfèrent les annonceurs, par rapport à une télé-réalité sulfureuse.

Exit le pathos

Ainsi, pour le producteur de Top Chef, pas question de verser dans le pathos des candidats. « C'est d'abord un concours où s'affrontent de jeunes professionnels. On parle naturellement du côté humain, mais sans sortir du cadre », indique Stéphane Rak, le directeur général adjoint de Studio 89. Dans la même veine, M6 lancera Cauchemar en cuisine, le 18 avril, où un chef étoilé, Philippe Etchebest, donne un coup de main à des apprentis restaurateurs.

Chez TF1, qui a diffusé la première saison de Masterchef entre août et novembre dernier, la sauce a un peu moins pris. Principale différence avec Top Chef, ces formats fleuves se terminaient à minuit le jeudi soir et proposaient à des amateurs de venir « changer de vie », une promesse qui rappelle les chimères de la télé-réalité classique. En moyenne, Masterchef a attiré 4,5 millions de télespectateurs, soit une part d'audience de 24 % sur les 4 ans et plus, et de 32 % sur la ménagère. « C'était inférieur à leurs attentes, même si c'était meilleur à la fin, indique Philippe Nouchi. D'ailleurs, les tarifs, qui étaient de 65.000 à 70.000 euros bruts étaient élevés. » Mais TF1 prépare déjà le prochain Masterchef, actuellement en production chez Shine.

Si, comme le rappelle Stéphane Rak, « la cuisine a toujours existé en télé », le thème s'épuise. « M6 avait donné le coup d'envoi avec Un dîner presque parfait, maintenant les chaînes cherchent de nouveaux concepts toujours dans le ?docu real?, que cela soit dans le mariage, la brocante ou l'exploration », indique Philippe Bailly.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.