Le groupe Amaury négocie avec le site de jeu Bwin.fr

Les sites Sajoo.fr et Bwin.fr étudient un rapprochement en vue de faire des économies. Les deux sociétés ont déjà noué des participations croisées.
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La consolidation se poursuit dans le secteur des paris en ligne. Selon nos informations, face aux conditions de marché difficiles, le groupe Amaury et Bwin ont entamé des négociations, afin de rapprocher les activités françaises de chacun. Aujourd'hui, les discussions en sont à un stade préliminaire. "Il s'agit de voir de quelle façon l'on peut faire des économies. Après, nous étudierons quels sont les changements capitalistiques et juridiques éventuels", indique-t-on en interne chez Amaury. Pour le moment, la disparition de la marque Sajoo, créée par le groupe Amaury dans les jeux d'argent sur Internet, n'est pas à l'ordre du jour. De source interne, le groupe justifie ce mouvement au regard des difficultés rencontrées sur le marché français par les opérateurs mais nie sa volonté de se désengager des paris sportifs, considérés comme un axe de diversification pour le propriétaire de L'Equipe, du Parisien, d'Amaury Sport Organisation (qui organise le Tour de France) .

Bwin et Amaury se connaissent bien. En effet, pour se lancer dans les paris en ligne, le Français a fait le choix prudent de s'allier au groupe autrichien. Ce dernier a mis à la disposition d'Amaury sa plate-forme technique, tandis que Sajoo s'est concentré sur la partie marketing, limitant ses effectifs à moins de 10 personnes. Des participations croisées ont été nouées. Bwin détient 45% de la filiale de paris sportifs d'Amaury, et ce dernier 25% de la structure française de l'Autrichien.

Pourtant, Sajoo, qui a, contrairement à Bwin ou Betclic, attendu l'ouverture du marché français à la concurrence en 2010 pour se lancer, estime avoir obtenu en un an une position honorable, avec 9% de part de marché des paris sportifs, au-dessus de son objectif initial de 5 à 7%. De son côté, Bwin, qui ne commente pas ces informations, détiendrait en France entre 20 et 25% du marché, selon les estimations, derrière le numéro un, Betclic, propriété de Stéphane Courbit (40% du marché français). Avant le groupe Amaury, TF1 a jeté l'éponge en se désengageant complètement en mai d'Eurosportbet, sa filiale qui portait pourtant le nom de sa chaîne de sport. Canal Plus, qui avait noué un accord avec l'anglais Ladbrokes, n'a jamais réussi à se lancer.

Ces tractations arrivent juste avant la clause de revoyure de la loi sur les jeux d'argent en ligne, entrée en vigueur en mai 2010, et prévue à l'automne. Les opérateurs de paris espèrent une baisse de la fiscalité, malgré une conjoncture pré-électorale peu favorable et des déficits publics abyssaux. Le système actuel prévoit une ponction de 9% des mises (les sommes investies par les joueurs), ce qui correspond à 50% du produit brut des jeux (équivalent du chiffre d'affaires).

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