Un nouveau patron très "télé" pour Sud-Ouest

Olivier Gerolami, qui a effectué toute sa carrière dans l'audiovisuel, prend les rênes d'un des mastodontes de la presse régionale.
Copyright Reuters

Pour un professionnel qui connaît bien les arcanes de la presse quotidienne régionale (PQR), pour remplacer Pierre Jeantet, patron historique du groupe Sud-Ouest qui vient d'être brutalement débarqué, il fallait mieux « ne jamais avoir été patron de presse ». Et ça tombe bien puisqu'Olivier Gerolami qui va lui succéder mi-janvier n'a jamais travaillé dans le secteur. Mais ce quinqua n'arrive pas vraiment en terrain inconnu. Énarque, Olivier Gerolami est un homme des médias qui a effectué toute sa carrière dans l'audiovisuel où il fut notamment patron de Canal Satellite puis, plus récemment, directeur général de France Télé Numérique, la société qui a fait basculer la télé française de l'analogique à la TNT.

Son arrivée a aussitôt été interprétée comme une volonté des propriétaires de Sud-Ouest d'accélérer la transformation du groupe à l'ère numérique. Les futurs employeurs d'Olivier Gerolami ne s'en cachent pas. Eux qui le présentent comme un « spécialiste de l'économie numérique aux qualités managériales reconnues » lui ont confié comme mission de « redresser le groupe dans un environnement difficile » mais aussi de « créer des revenus significatifs à partir de l'exploitation numérique ».

S'il n'est pas question de se lancer dans de grosses acquisitions, le président du conseil de surveillance, Jean de Szolnok, proche de la famille Lemoine, propriétaire du journal, n'exclut pas de faire tomber dans son escarcelle « des jeunes pousses innovantes dans le monde de l'Internet ou du service ».

Fragilité financière

Olivier Gerolami va diriger GSO, un groupe de 2.500 personnes, dont le chiffre d'affaires est de 420 millions d'euros. L'entreprise bordelaise va toutefois devoir céder sa place de numéro 3 de la presse régionale au futur groupe issu de la fusion entre les quotidiens de Rossel et du Groupe Hersant Média. GSO édite Sud-Ouest, deuxième quotidien régional français (290.222 exemplaires OJD), mais reste fragile financièrement.

Si Pierre Jeantet, qui a quitté le groupe Sud-Ouest dix-huit mois en 2006 pour prendre la direction générale du Monde, a su renégocier la dette du groupe, elle s'est traduite, comme pour le Monde, par l'émission d'ORA (obligations remboursables en action) pour un montant de 32,5 millions d'euros. Reste à éviter qu'elles deviennent une bombe à retardement pour les actionnaires familiaux...

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 13/12/2011 à 9:27
Signaler
Bonjour, le nom du journal s'écrit sans trait d'union : Sud Ouest. Sinon, il s'agit de la zone géographique Cdlt

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.