Nokia : les syndicats s’offrent un (petit) bol d’air

L’état-major de l’équipementier télécoms finlandais a annoncé la suspension de son plan de suppression de près de 600 postes en France, en attendant une réunion, début octobre, avec le gouvernement et les syndicats.
Pierre Manière
Aux yeux des syndicats, ces coupes d'effectifs sont inacceptables, d'autant que Nokia n'a pas, selon eux, respecté ses engagements pris lors du rachat d'Alcatel.

Leur mobilisation s'est avérée payante. Pour un temps du moins. Mardi soir, la direction de Nokia France a annoncé qu'elle suspendait son plan de suppression de 597 emplois en France. A l'AFP, la direction française de l'équipementier télécoms a précisé que ces coupes d'effectifs ne seraient pas validées avant une réunion de suivi prévu le 2 octobre avec le gouvernement et syndicats. « La procédure de consultation sur le plan de transformation est suspendue jusqu'à cette date », a affirmé la direction du groupe.

Ces déclarations sont en ligne avec celles de Benjamin Griveaux. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie avait mardi matin évoqué une suspension du plan de sauvegarde « a minima » jusqu'au 2 octobre. Cela montre, en clair, que l'exécutif s'est montré sensible aux déclarations des syndicats, pour qui ces suppressions de postes sont « inacceptables ». D'autant qu'à leurs yeux, Nokia n'a pas respecté ses engagements ses engagements pris en 2016 lors du rachat d'Alcatel, où il avait promis de maintenir l'emploi dans certaines filiales, tout en embauchant des ingénieurs en recherche-développement.

« Ça veut dire que ça bouge »

Benjamin Griveaux a d'ailleurs été très clair à ce sujet : « Il est absolument fondamental que, quand une entreprise, un groupe international comme Nokia, prend des engagements vis-à-vis de l'Etat, ces engagements soient tenus, c'est aussi simple que ça. »

De son côté, Nokia estime que les suppressions de postes sont un impératif. « La mise en place de ce projet est essentielle pour assurer la compétitivité de l'entreprise, il est donc important de se donner le temps de bien l'expliquer », a insisté le groupe dans un communiqué.

Loin de crier victoire, les syndicats, eux, voient tout de même ce report comme un premier point positif. « On a donné un peu de temps au temps », comme les syndicats le demandaient, « ça veut dire que ça bouge », a commenté à l'AFP Pascal Guihéneuf, de la CFDT.

| Lire aussi Suppression de 600 postes chez Nokia : la colère gronde

(avec AFP)

Pierre Manière

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