Pour redorer son blason, Facebook va permettre de supprimer les historiques

Par Anaïs Cherif  |   |  728  mots
Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook, le 1er mai 2018 lors de la conférence annuelle pour les développeurs. (Crédits : Reuters/Stephen Lam)
Lors de sa grand-messe annuelle pour développeurs, Facebook a tenté de rassurer suite au scandale Cambridge Analytica. Le réseau social a annoncé la création dans les mois à venir d'une fonction permettant de supprimer intégralement son historique de navigation. Pour autant, Facebook continuera de collecter les données personnelles de ses utilisateurs.

"Ne pas faire de vague" est le mot d'ordre affiché par Facebook à l'occasion de F8, la huitième édition de sa conférence pour les développeurs organisée à San José (Californie) mardi et mercredi. Devant un parterre de 5.000 développeurs, Mark Zuckerberg, Pdg et co-fondateur de Facebook, a longuement insisté sur l'objectif de son entreprise : "s'assurer de la sécurité des utilisateurs", a-t-il martelé en écho au scandale Cambridge Analytica. Ce cabinet d'analyse, au service de Donald Trump pendant l'élection présidentielle américaine en 2016, a mis la main sur les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs Facebook.

"Ce qui est arrivé avec Cambridge Analytica est une grave violation de notre confiance. (...) Nous devons nous assurer que cela ne se reproduira plus", a assuré Mark Zuckerberg en guise de préambule. "Comme vous le savez tous, nous avons réduit le volume de données que les développeurs peuvent demander aux utilisateurs, mais il y a encore des mesures à prendre."

Une fonction "Clear History" bientôt disponible

Depuis l'affaire Cambridge Analytica, qui a éclaté fin mars, Facebook enchaîne les annonces en disant vouloir donner le contrôle aux utilisateurs sur leurs données personnelles. Le géant américain tente ainsi de redorer son blason, alors que l'entreprise traverse la plus grande crise de son histoire. Facebook a donc profité de sa grand-messe annuelle pour annoncer mardi la création de "Clear History". Cette nouvelle fonction permettra aux utilisateurs de supprimer son historique de navigation en dehors de la plateforme : contenus cliqués, sites web visités...  "Quelques mois" sont encore nécessaires pour développer l'outil.

Actuellement, il est seulement possible de supprimer son historique propre à Facebook - comme les likes ou les commentaires publiés sur la plateforme. "Cette fonctionnalité vous permettra de voir les sites web et les applications qui nous envoient des informations lorsque vous les utilisez, de supprimer ces informations de votre compte et de désactiver notre capacité à les stocker à l'avenir", a précisé Facebook dans un blog publié mardi.

En effet, les applications et les sites qui utilisent des fonctions, comme le bouton "J'aime", envoient automatiquement ces informations à Facebook. Derrière l'annonce en fanfare, le réseau social va continuer de collecter les données, mais elles ne seront plus associées à un compte particulier. "Nous continuerons de fournir des analyses agrégées aux applications et sites Web. Par exemple, nous pouvons créer des rapports avec ces informations afin que nous puissions dire aux développeurs si leurs applications sont plus populaires auprès des hommes ou des femmes d'un certain groupe d'âge", détaille la note de blog.

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Site de rencontre, traduction sur Messenger, Oculus Go...

Malgré les récents événements, Facebook a annoncé se lancer dans les sites de rencontre. Un domaine particulièrement sensible puisque les données collectées en la matière peuvent fournir des indications sur l'orientation sexuelle ou la vie amoureuse des utilisateurs. Ces données ne seront pas utilisées à des fins publicitaires, a confirmé Mark Zuckerberg dans un entretien à Wired.

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Pour autant, Facebook n'a pas oublié d'annoncer des mises à jour pour ses produits phares. L'application de messagerie instantanée Messenger pourra dès cette année traduire des conversations en temps réel. Dans un premier temps, cette fonction sera disponible aux États-Unis, en anglais et en espagnol.

Le géant américain a aussi annoncé la sortie d'un nouveau casque de réalité virtuelle, baptisé Oculus Go. Sa particularité : il fonctionne sans être branché à un ordinateur. C'était l'un des inconvénients du précédent modèle Oculus Rift puisque cela réduit les mouvements. Oculus Go ne fonctionne pas non plus avec l'insertion d'un smartphone, comme cela peut être le cas sur le modèle Gear VR de Samsung. Facebook mise aussi sur un prix bas pour le secteur. Oculus Go est disponible à partir de 199 dollars aux États-Unis et 219 euros en Europe, contre 449 euros pour le modèle Oculus Rift. "Nous pensons qu'il va permettre de séduire un public qui n'a pas osé franchir le pas de la réalité virtuelle jusqu'ici", a expliqué Madhu Muthukumar, le responsable des produits Oculus.