Oui, Facebook collecte vos données même si vous n'avez pas de compte

Eclaboussé par le scandale Cambridge Analytica, Facebook détaille ses pratiques en matière de collecte de données. Le plus grand réseau social au monde a affirmé lundi collecter des informations sur les internautes quand bien même ils n'étaient pas connectés à Facebook. Cela va même plus loin : il engrange également les données de ceux qui n'ont pas de compte Facebook. La Tribune fait le point en 3 questions.
Anaïs Cherif
Facebook, le plus grand réseau social au monde, revendique 2,13 milliards d'utilisateurs.
Facebook, le plus grand réseau social au monde, revendique 2,13 milliards d'utilisateurs. (Crédits : DADO RUVIC)

En plein scandale Cambridge Analytica, le doute planait : Facebook collecte-t-il des données personnelles, quand bien même l'internaute est déconnecté ? Voire pire, si l'internaute n'a pas de compte sur le réseau social ? La réponse est oui.

"Lorsque vous visitez un site ou une application qui utilise nos services, nous recevons des informations même si vous êtes déconnecté ou n'avez pas de compte Facebook", affirme sans détour David Baser, responsable produit du groupe, dans une note de blog publiée lundi.

■ Comment Facebook récupère les données ?

Concrètement, le fleuron de la Silicon Valley "récupère des données grâce à d'autres sites internet ou applications" utilisant l'un de ses nombreux "outils" marketing. Facebook collecte ainsi les informations à partir des boutons "like" ou "partager" intégrés sur les sites, comme ceux que l'on peut voir accolés aux articles de presse en ligne. Une pratique dont il n'a pas l'apanage, selon Facebook. "Twitter, Pinterest et LinkedIn ont des boutons similaires pour aider les gens à partager leurs services", souligne David Baser.

Le réseau social engrange aussi des données lorsqu'un internaute se connecte à un compte, comme Deezer ou Airbnb, avec son identifiant Facebook. Le géant américain profite aussi de sa plateforme Facebook Analytics, qui permet aux sites ou aux applications de mesurer leur audience. Enfin, il amasse des données par le biais de sa régie publicitaire. Les annonceurs présents sur Facebook peuvent aussi diffuser leurs pubs en dehors du réseau social - sur un autre site ou application. Lorsqu'un internaute clique sur cette publicité d'un annonceur gravitant dans l'écosystème Facebook, alors ce dernier met la main sur certaines infos.

"Nous exigeons des sites et applications qui utilisent nos outils de vous dire qu'ils collectent des informations et qu'ils les partagent avec nous et (exigeons) qu'ils vous en demandent l'autorisation", écrit David Baser.

■ Quelles sont les données collectées ?

Parmi les informations récupérées, l'adresse IP, le navigateur (Chrome, Safari, Explorer, ...) ou encore le système d'exploitation de l'appareil (Android, Windows, etc.). Mais ce n'est pas tout. "Nous recueillons aussi des informations sur les sites et les applications que vous utilisez, ce qui est nécessaire pour savoir quand fournir nos outils", défend David Baser. En effet, Facebook dit avoir besoin de ses données pour fournir ses services, les améliorer et veiller à la sécurité de son réseau social.

■ Comment Facebook utilise ses données ?

Facebook utilise ses données pour le ciblage publicitaire. Par exemple, dans le cadre de Facebook analytics, "l'adresse IP nous aide à connaître les pays où les utilisateurs d'une application sont basés. Les cookies nous aident également à identifier des visiteurs qui sont des utilisateurs de Facebook afin que nous puissions fournir des informations démographiques agrégées, telles que l'âge et le sexe, sur les personnes qui utilisent l'application" en question.

Ces précieuses données permettent aussi de renforcer le matraquage publicitaire. "Les cookies nous permettent d'identifier si un internaute utilise Facebook - ou pas. Si ce n'est pas le cas, alors nous pouvons leur montrer une pub pour les encourager à s'inscrire. Si c'est déjà le cas, alors nous pouvons leur montrer une pub d'annonceur qui le cible déjà sur Facebook."

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Retrouvez les articles de La Tribune sur l'affaire Cambridge Analytica :

Anaïs Cherif

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Commentaires 9
à écrit le 08/03/2023 à 17:19
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Si je dépasse les données je risque quoi

à écrit le 18/04/2018 à 20:45
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A voir aussi : https://www.nextinpact.com/news/80845-facebook-constitue-dossiers-fantomes-sur-internautes.htm

à écrit le 18/04/2018 à 19:34
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Orange aussi : Cyber sécurité et orange c’est juste antinomique ! C’est archi connu que les données personnelles des clients et salariés chez orange par exemple sont en open source pour qui les veut, polices publiques et privées en tous genres employ...

à écrit le 18/04/2018 à 18:12
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Et si on utilise le navigateur TOR Browser que fait Facebook ?

à écrit le 18/04/2018 à 13:31
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Pourquoi, une fois de plus, ne suis-je pas étonné ? Bizarre, mais le fait que Facebook puisse collecter des données même quand vous n'y avait jamais été éveille en moi de "lointains" souvenirs (3 ou 4 ans ?) ...

à écrit le 18/04/2018 à 9:59
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Et comment ça se fait que les assureurs et les constructeurs automobiles connaissent nos noms et nos adresses svp ? ALors là personne ne s'est posé la question depuis plus de dix ans pourtant ! Au secours.

à écrit le 18/04/2018 à 8:10
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Ça concerne surtout les neuneus qui sont influencés par la publicité. Combien de centaines de millions ?

à écrit le 17/04/2018 à 20:20
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Et si FB ne collectait pas les données au quotidien, ça changerait quoi ?

le 18/04/2018 à 9:28
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@fred plomb il n'a pas fallu longtemps pour en identifier un...

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