Telecom Italia : un fond activiste arrive au capital

Le fonds Elliott Management a confirmé avoir pris une participation dans Telecom Italia (TIM) et a contesté la stratégie de son premier actionnaire Vivendi.
Elliott a précisé qu'il possédait des actions ordinaires et des actions d'épargne de Telecom Italia, mais que sa participation ne dépassait pas le seuil au-delà duquel la réglementation italienne l'obligerait à la rendre publique. Pour les fonds, le seuil réglementaire en Italie est de 5%.
Elliott a précisé qu'il possédait des actions ordinaires et des actions d'épargne de Telecom Italia, mais que sa participation ne dépassait pas le seuil au-delà duquel la réglementation italienne l'obligerait à la rendre publique. Pour les fonds, le seuil réglementaire en Italie est de 5%. (Crédits : Stefano Rellandini)

Le fonds activiste Elliott Management a confirmé, mardi 6 mars, avoir pris une participation dans Telecom Italia (TIM) et a contesté la stratégie de son premier actionnaire Vivendi. Elliott pourrait accroître sa participation dans TIM et envisage de prendre des initiatives permettant de faire entrer au conseil d'administration des personnalités pleinement indépendantes pour améliorer "la gouvernance, la valeur et la stratégie", a dit un porte-parole du fonds, tout en précisant qu'il ne chercherait pas à prendre le contrôle du groupe.

Le titre Telecom Italia a terminé en hausse de 5,95%, à un pic de plus de quatre mois, alors que son indice sectoriel a pris 0,67%. La capitalisation de TIM a fondu de plus d'un tiers depuis que Vivendi est entré dans son capital mi-2015.

Le président de TIM, Arnaud de Puyfontaine, également président du directoire de Vivendi, a déclaré que tous les actionnaires étaient les bienvenus au capital de Telecom Italia. Elliott a précisé qu'il possédait des actions ordinaires et des actions d'épargne de Telecom Italia, mais que sa participation ne dépassait pas le seuil au-delà duquel la réglementation italienne l'obligerait à la rendre publique. Pour les fonds, le seuil réglementaire en Italie est de 5%.

Plan stratégique

L'administrateur délégué Amos Genish, proche du président de Vivendi Vincent Bolloré, a par ailleurs présenté mardi soir le nouveau plan stratégique sur trois ans. TIM s'est engagé à accélérer la génération de flux de trésorerie, augmenter le retour aux actionnaires et à se développer dans le numérique. L'opérateur entend générer un total de 4 à 4,5 milliards d'euros de flux de trésorerie disponible d'ici 2020. Le ratio dette nette sur Ebitda devrait s'établir à 2,7 cette année et décroître les deux années suivantes.

Ce plan stratégique "devrait renforcer l'intérêt des investisseurs pour ce dossier. Finalement, les informations sur Elliott pourraient accentuer un peu l'attrait spéculatif du titre", a écrit Mediobanca Securities dans une note à ses clients.

Amos Genish est le troisième administrateur de TIM en moins de deux ans, ce qui laisse les investisseurs dans l'incertitude quant aux intentions finales de Vivendi pour TIM : l'utiliser comme pilier de son projet de création d'un empire dans les pays du sud de l'Europe, ou bien comme un actif à échanger lors de la prochaine vague de consolidation dans les télécoms en Europe.

Tensions entre Vivendi et Rome

L'opérateur est considéré depuis longtemps comme étant une cible d'OPA, en raison de sa taille relativement modeste par rapport à ses rivaux européens et parce qu'il bénéficie d'une longueur d'avance sur le marché du haut débit en Italie. Vivendi, qui détient 24% de son capital, a remercié le prédécesseur de Genish, qui avait réduit les coûts et amélioré la rentabilité du groupe, mais qui s'était opposé au groupe français et à Rome autour de son réseau haut débit. Vivendi a affirmé progressivement son influence sur l'ancien monopole italien en nommant les deux tiers de son conseil et son propre président du directoire à la présidence exécutive de TIM. Cette emprise du Français sur le groupe a aggravé les tensions avec le gouvernement italien, qui considère TIM comme une entreprise d'importance stratégique pour le pays.

Rome s'est octroyé l'an dernier des prérogatives spéciales ("golden power") sur le groupe, estimant avoir son mot à dire sur certaines décisions stratégiques. Une décision largement vu comme ayant pour objectif de limiter l'influence de Vivendi. Amos Genish a engagé une offensive de charme vis-à-vis du gouvernement sortant, ayant même proposé une scission de son réseau de téléphonie pour tenter d'apaiser les tensions. Mais le conflit entre Rome et l'opérateur ne peut que s'intensifier avec le nouveau gouvernement qui devrait émerger des élections législatives et sénatoriales de dimanche, remportées par des partis antisystème et d'extrême droite sans majorité suffisante pour gouverner seuls.

Hausse du chiffre d'affaires

TIM a également annoncé mardi une hausse de 4,2% de son chiffre d'affaires à 19,8 milliards d'euros pour 2017, une performance conforme au consensus des analystes fourni par la société. L'excédent brut d'exploitation a baissé de 2,6% à 7,79 milliards d'euros l'année dernière, en raison de charges exceptionnelles de 883 millions d'euros dues à des coûts de restructuration. Les analystes anticipaient un Ebitda de 8,34 milliards d'euros. L'action Telecom Italia jouait au yoyo mercredi matin à la Bourse de Milan, gagnant autour de 1% en milieu de matinée.

(avec Reuters)

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