Télécoms d’entreprise : Free lorgne les PME

Par Pierre Manière  |   |  425  mots
Xavier Niel, le fondateur et propriétaire d'Iliad. (Crédits : CHARLES PLATIAU)
L’opérateur de Xavier Niel promet un « choc d’innovation » pour se faire une place sur le marché des télécoms professionnelles.

Après avoir pendant des années concentré ses efforts sur les télécoms grand public, Iliad, la maison-mère de Free, veut faire son nid dans les télécoms professionnelles et lancera ses premières offres cette année. Ce lundi, dans un entretien aux Echos, Thomas Reynaud, le directeur général du groupe, confirme qu'il cible les TPE et les PME, lesquelles peinent souvent à trouver des offres abordables sur le marché. « Comme il y a 20 ans sur le fixe et 10 ans sur le mobile, nous allons créer un choc d'innovation, d'usage, de simplicité et pour rendre accessibles ces services aux TPE et PME », promet le dirigeant.

D'après lui, Iliad a toutes ses chances sur ce marché, lequel est, selon lui « sclérosé dans un duopole (avec Orange, SFR, Ndlr) depuis trop longtemps ». Il souligne toutefois que son offensive prendra du temps, constatant que les entreprises « sont malheureusement verrouillées par des contrats de très long terme ». L'objectif du groupe n'a pas changé : comme indiqué au printemps dernier, il table sur une part de marché de 4% à 5%, pour un chiffre d'affaires de 400 à 500 millions d'euros, à horizon 2024.

Outre son réseau de fibre, en plein déploiement, Iliad peut compter sur l'expertise de l'opérateur marseillais Jaguar Network, qui fournit aux entreprises des services télécoms et « cloud », et qu'il a racheté l'an dernier.

Bouygues Telecom également à l'offensive

« Le groupe disposera de 30 millions de prises FTTH [fibre jusqu'à l'abonné, Ndlr] raccordables et de plus de 25.000 sites mobiles en 2024, expliquait Iliad en mai dernier. Ce sont par ailleurs plus de 60.000 mètres carrés de data centers que le groupe détient en propre aujourd'hui. L'acquisition stratégique de Jaguar Network offre des synergies importantes en termes d'investissements, d'innovation et de savoir-faire qui permettront le développement d'offres d'accès et de services compétitives. »

Reste à savoir quelle forme prendra le « choc d'innovation » promis par Thomas Reynaud. Au jeu des devinettes, son concurrent Bouygues Telecom, qui met aussi les bouchées doubles dans les télécoms d'entreprise, a une petite idée. « Si Free arrive, il y a de forte chances qu'il opte pour une offre différenciante en misant énormément sur le Web, étant donné qu'ils n'ont que peu de commerciaux, et pas de boutiques », nous expliquait François Treuil, le DG de l'activité Entreprises de Bouygues Telecom, il y a près d'un an.