L'adoption de la 5G fait l'objet, à travers le monde, d'une course de vitesse. Les Etats-Unis et la Chine, en particulier, se mobilisent pour que leurs industriels se saisissent au plus vite de cette technologie, perçue comme un catalyseur économique majeur pour les années à venir. Aux yeux de Pékin et Washington, la 5G est jugée essentielle pour préserver la compétitivité de leur tissu économique. Le think tank Digiworld Institute, qui dévoilait ce mardi son enquête annuelle sur les enjeux du numérique, considère lui aussi la 5G comme une innovation clé, car « indispensable pour le passage à l'industrie 4.0 ». Mais le problème, souligne-t-il, c'est que la France « n'est pas la mieux placée ». Elle est « à la traîne », renchérit le think tank.
Celui-ci déplore que le débat citoyen concernant l'arrivée de la 5G a surtout porté sur « ses applications pour le grand public, l'évaluation des risques sanitaires et environnementaux ». Il aurait ainsi « occulté son rôle essentiel dans le passage à l'industrie 4.0 ». Or, selon le Digiworld Institute, la France n'a plus de temps à perdre sur ce front. Le think tank souligne que « le système productif français est, dans le meilleur des cas, deux fois moins moderne que celui de l'Allemagne ». Il estime que l'industrie française pâtit de plusieurs faiblesses, parmi lesquelles « une profitabilité en deçà de ses compétiteurs », et « un retard de la robotisation ».
Une 5G moins énergivore que la 4G
Or la 5G, poursuit le think tank, permettrait à l'industrie française d'être bien plus performante. « La 5G est indispensable pour l'automatisation, la robotisation, le développement de l'Internet des objets qui permettent des gains de productivité et des économies d'échelle », explique-t-il. Christel Heydemann, la patronne d'Orange, ne dit pas autre chose. « Les vrais usages innovants de la 5G sont dans le 'BtoB' », a déclaré la dirigeante ce mardi matin, lors de la présentation de l'enquête du DigiWorld Institute à Paris.
Le think tank souligne aussi que la 5G constitue une réponse aux enjeux environnementaux. « A usage identique, la 5G consomme nativement moins d'énergie que les autres réseaux, d'autant que la consommation énergétique n'est désormais plus corrélée au trafic », argue-t-il. « A ce jour, la 5G requiert neuf fois moins d'énergie pour une même quantité d'informations transportée. » Le Digiworld Institute salue le fait que le gouvernement français considère la 5G comme un élément important de ses plans de relance France 2030. Cela dit, l'exécutif et les opérateurs télécoms, qui investissent des milliards d'euros dans cette technologie, ont encore du pain sur la planche pour convaincre les industriels de s'y convertir.
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