Télécoms : les Français se convertissent de plus en plus à la fibre

Par Pierre Manière  |   |  598  mots
D’après l’Arcep, de plus en plus de foyers sont raccordables à la fibre. Selon le régulateur, 18,3 millions de logements et locaux étaient éligibles à la fibre fin 2019, un chiffre en hausse de 35% sur un an. (Crédits : Alessandro Bianchi)
D’après le régulateur des télécoms, la France comptait, fin 2019, 11,37 millions d’abonnés à l’Internet fixe à très haut débit, soit 2,4 millions de plus sur un an.

Le train du très haut débit est bel et bien parti. Et il est en pleine accélération. Les Français sont de plus en plus nombreux à troquer leur ADSL vieillissant contre un abonnement à la fibre. Les derniers de chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms, en témoignent. Fin 2019, l'institution dénombrait 11,37 millions d'abonnés au très haut débit (essentiellement via la fibre) dans l'Hexagone, c'est-à-dire 2,4 millions de plus sur un an. En parallèle, le nombre d'abonnés au haut débit (essentiellement via l'ADSL) a sensiblement diminué. Fin 2019, ils étaient 18,4 millions, soit 1,788 million de moins sur un an.

Ces chiffres satisferont sans nul doute les opérateurs télécoms et industriels engagés dans le déploiement de la fibre, qui vise à terme, à remplacer le vieux réseau cuivré. Année après année, tous mobilisent de plus en plus d'argent et de moyens humains pour proposer, à travers le plan France Très haut débit, un Internet ultra-rapide à tous les Français à l'horizon 2022. Pour rappel, les investissements des opérateurs ont titillé les 10 milliards d'euros dans les réseaux Internet fixe et mobile en 2018, contre 7,8 milliards en 2016. Au regard des moyens consacrés au déploiement de la fibre, les opérateurs souhaitent logiquement que ce nouveau réseau séduise au plus vite les consommateurs.

Accélération des déploiements de la fibre

D'après l'Arcep, de plus en plus de foyers peuvent bénéficier de la fibre. Selon le régulateur, 18,3 millions de locaux étaient éligibles à la fibre fin 2019, un chiffre en hausse de 35% sur un an. Alors que les grands centres urbains commencent à être bien couverts, les industriels mettent désormais les bouchées doubles dans les territoires moins peuplés. C'est particulièrement vrai dans les zones dites « moyennement denses », qui regroupent les villes moyennes et les périphéries des grandes agglomérations. Ici, Orange et SFR se sont engagés à couvrir ces territoires, qui regroupent environ 13 millions de foyers et habitations.

Au quatrième trimestre 2019, 9,1 millions d'entre eux étaient éligibles à la fibre. C'est-à-dire près de 1 million de plus par rapport au trimestre précédent. Si cette progression est importante, l'Arcep estime que les opérateurs doivent faire davantage d'efforts pour tenir leurs engagements. « Pour atteindre leurs objectifs, il est nécessaire que les opérateurs intensifient encore le rythme de ces déploiements », souligne l'institution. Enfin, dans les campagnes et zones peu denses, qui regroupent environ 17 millions de logements et locaux, le déploiement de la fibre a atteint un record. Au quatrième trimestre 2019, pas moins d'un demi-million de locaux sont devenus éligibles à cette technologie. Dans ces territoires, 3,4 millions de logements et locaux, soit 20% de la zone, sont désormais couverts.

Les abonnés ADSL restent très majoritaires

Si la fibre séduit les Français, les abonnés ADSL restent très majoritaires dans l'Hexagone. Fin 2019, l'Arcep en dénombrait 17,8 millions. Ces prochaines années, tout l'enjeu, pour le régulateur, sera d'accompagner la bascule vers la fibre. Pour y arriver, il dispose notamment d'un levier : le tarif du dégroupage, c'est-à-dire le prix régulé que payent les opérateurs alternatifs pour accéder au réseau cuivre d'Orange, et vendre leurs abonnements ADSL. Le régulateur devra prochainement le déterminer pour la période 2021-2023. Sachant que ce prix du dégroupage fait l'objet de profonds désaccords entres les opérateurs.