Europe émergente : le nouvel Eldorado boursier ?

Dans la vieille Europe qui marche au ralenti, l'Europe émergente de l'Est et la Russie font figure de bons élèves avec des taux de croissance qui restent soutenus. Faut-il pour autant miser en Bourse sur ces pays ?

Tandis que la croissance en Europe et aux Etats-Unis ne cesse de ralentir, les investisseurs recherchent des sources de croissance dans d'autres zones géographiques. La Russie et l'Europe de l'Est semblent de bons candidats - c'est du moins l'avis de deux sociétés de gestion, Invesco et Baring AM, qui mettent en avant leurs fonds investis dans cette zone, Invesco Taiga et Baring Eastern Europe.

La Russie connaît une croissance du PIB soutenue depuis 2004, dépassant 4% chaque année (8% en 2007). République Tchèque, Pologne et Hongrie sont dans le même cas. L'économie russe, très dépendante du pétrole et des matières premières, serait en train d'évoluer pour faire une plus grande place aux services : en 2006 et 2007, la production de services a crû de presque 10% chaque année. La croissance des bénéfices des entreprises, l'augmentation de la consommation privée sur les dernières années et la réalisation d'importants programmes d'infrastructures contribuent à dresser le portrait d'une zone en voie de rejoindre l'Europe de l'Ouest.

Au niveau boursier, les valorisations sont attractives : le PE (price earning ratio ou ratio de cours par rapport aux bénéfices) estimé pour 2008 est de 8,5 pour l'Europe de l'Est (contre 13,4 pour l'Asie), et ne dépasse pas 7,5 en Russie. Si leurs économies se développent, ces valorisations devraient logiquement rejoindre celles observées en Europe de l'Ouest.

Cependant, rien n'est si simple : les faibles PE s'expliquent en partie par les craintes des investisseurs sur ces marchés, où les jeux de pouvoir politiques n'épargnent pas l'économie. Les investisseurs, échaudés par l'affaire Yukos, se sont retirés en masse après les critiques de Vladimir Poutine sur l'aciériste Mechel, accusé de vendre le charbon plus cher sur son marché qu'à l'extérieur. Liesbeth Rubinstein, gérante du fonds Invesco Taiga, ne s'inquiète pas outre mesure de l'"affaire" Mechel, y voyant plutôt un signe de nervosité du gouvernement face à l'inflation, et une sur-réaction des investisseurs étrangers.

A moyen terme, la volatilité devrait rester forte, selon les gérants de ces fonds. qui y voient une opportunité d'acheter des titres à des cours attractifs. A long terme, l'avenir boursier de ces pays dépendra surtout de leur capacité à offrir un environnement de marché sain, stable, et pour la Russie, de sa capacité à réduire le poids des matières premières dans son économie, ainsi qu'à solvabiliser son marché intérieur. Le défi n'est pas négligeable.

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