2008 : l'année de toutes les catastrophes

Pourquoi se torturer en allant en Bourse, quand une monétaire rapporte 3,5 %, un livret A 4 % ?

Le pire n'est jamais sûr... mais 2008 aura pour les investisseurs particuliers collectionné bon nombre de catastrophes, y compris l'affaire Madoff révélée la semaine dernière. À la crise des subprimes a succédé une asphyxie bancaire, la paralysie ayant été évitée grâce à des injections colossales de liquidités, puis, des baisses de taux sans précédent des banques centrales. Ce qui n'a pu que contenir la crise boursière... « Ce sont environ 30.000 milliards de dollars qui se sont évaporés sur les marchés », martèle Bernard Aybran, directeur de la multigestion chez Invesco.
Pour résumer : rien ne sera plus comme avant. Tout a changé avec l'explosion d'une multitude de bulles. Immobilière, boursière sur de nombreux segments, sur les marchés émergents ou bien encore sur les matières premières. « L'économie est au centre d'une crise profonde. L'Europe et les places émergentes ont du plomb dans l'aile. La crise financière a certes incité les pouvoirs publics à déployer des grands moyens. Mais il ne faut surtout pas s'emballer : ce n'est pas la Grande Dépression, ce n'est pas non plus similaire à la « décennie perdue » du Japon », nuance William de Vijlder, directeur des investissements chez Fortis.
L'immobilier a entamé sa décrue. Le recul des prix a déjà atteint 5 % en 2008 voire plus dans des villes comme Le Mans, Toulon, Avignon, Limoges ou Colmar, selon Seloger.com... À Paris, au dernier pointage, le prix moyen du mètre carré progressait de 1,7 % dans l'ancien sur un an, mais avec des baisses dans les 2e, 8e, 12e, et 15e. Pour 2009, les spécialistes attendent une nouvelle baisse de 5 à 10 %.
sombres perspectives
En Bourse, il est courant de brûler les idoles de la veille. Cette fois-ci, ce sont presque toutes les certitudes qui ont été remises en cause. Les valeurs financières ont, elles, été massacrées, le mouvement s'accélérant avec la faillite de Lehman en septembre. De même, les valeurs cycliques et liées à la consommation ont plongé, automobile en tête, avec des perspectives de ralentissement qui se sont transformées en récession avérée. Symptomatiques de l'époque, les petites valeurs, véritables « chouchous » des particuliers ces dernières années, ont été jetées aux orties. De même, la thèse du découplage a vécu. Affaiblies par la baisse des matières premières et la contraction des carnets de commandes, « des économies qui paraissaient inébranlables il y a quelques mois ne sont plus à l'abri du soupçon des investisseurs », souligne Bernard Aybran. Le baril de pétrole est passé d'un pic de 147 dollars aux environs de 40 dollars, quand le cuivre a chuté de 8.500 dollars la tonne à 3.000 dollars, l'aluminium de 3.200 à 1.500 dollars donnent une idée vertigineuse des plongeons.
Même si la reprise est espérée, 2009 ne sera guère plus réjouissante. « Après les pertes colossales de cette année, de sombres perspectives ne sont pas de nature à inciter les investisseurs à revenir vers les actifs risqués », soulignent les stratèges d'UBS qui s'empressent d'ajouter : « Nous insistons sur la nécessité de diversifier son portefeuille et de prendre des risques mesurés. » Toute la difficulté sera de trouver la bonne mesure !
 

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