Lueurs d'espoir pour 2009

Avec une lente convalescence contrariée par l'affaire Madoff, mieux vaut progressivement revenir vers les actions.

Vous avez perdu beaucoup d'argent en Bourse l'an passé ? Une consolation : « Vous pourrez dire que vous y étiez », soulignait Michel Lacomme, président du directoire de Fortis IM France lors d'un déjeuner de fin d'année, évoquant « une crise qui va entrer dans les manuels d'économie ».

Tel Sisyphe poussant son rocher, il n'est pas facile de convaincre les particuliers de revenir vers les actifs risqués. Surtout quand ils se sont brûlé les ailes deux fois en une décennie. « Depuis vingt ans, on n'avait jamais vu une telle dislocation des valorisations de toutes les classes d'actifs, qui ne tiennent plus compte des fondamentaux. Mais qui tôt ou tard reprendront le dessus », estime William de Vijlder, directeur des investissements monde chez Fortis. Car, au mieux, la reprise interviendra dans le courant de l'année. Pour les plus pessimistes, comme UBS, il faudra attendre la fin 2009. « S'il n'y a pas pour le moment de retournement visible dans les indicateurs avancés, l'amélioration sur divers fronts devrait se faire sentir d'ici six mois », se risque à prédire William de Vijlder. « Le passé révèle que les actions remontent de six mois à un an avant l'économie », acquiese François Chevallier, stratège chez VP Finance.

Faut-il pour autant dès maintenant se ruer sur les actions ? « Le moment est venu de prendre des risques calculés », prône Walter Edelmann, en charge de la stratégie d'investissement mondiale chez UBS. La plupart des observateurs soulignent en effet que le plongeon des cours ramène les actions dans des « zones de valorisation attrayantes ». Sans pour autant se prononcer sur la question de savoir si le plancher a été ou non atteint. Hugues Rialan directeur de la gestion sous mandat chez Robeco, clame que, sur la base des ratios cours/bénéfice sur les cinq dernières années, « les marchés actions n'ont jamais été aussi peu chers depuis vingt ans ». Pour William de Vijlder, « la juste valeur des actions pourrait se situer 15 % au-dessus des niveaux actuels ».

Marchés volatils

Assurément, une partie des ventes forcées, notamment des hedge funds, vont finir par se tarir. Tous ou à peu près recommandent de prendre date et de revenir sur les actions. Mais prudemment. « Tactiquement des opportunités se présentent, mais les marchés resteront difficiles », concède Yves Maillot, directeur de la gestion actions chez Robeco. Autre point sur lequel s'entendent des spécialistes : les obligations des entreprises sont revenues à des niveaux très intéressants. « Sur les obligations crédit, il existe des points d'entrée attractifs », martèle Yves Maillot. « Le marché du crédit a anticipé des choses épouvantables », confirme Hugues Rialan.

Conclusion : UBS recommande « d'agir avec prudence », quand Fortis voit en 2009 « une année des extrêmes avec des marchés qui resteront extrêmement volatils ». Le timing sera essentiel. John Maynard Keynes ne nous rappelait-il pas que « le marché peut rester irrationnel plus longtemps que nous pouvons rester solvables » ?

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