Obligations en direct : la fin du placement jackpot ?

La crise de confiance passée, les rémunérations n'atteignent plus le niveau du début d'année. Mais il reste encore de bonnes affaires.

Bonne nouvelle pour l?économie : les investisseurs ne craignent plus une faillite généralisée du système. Les CDS (credit default swap), un bon indicateur de la confiance des marchés envers le risque de faillite, ont retrouvé leur niveau "d?avant Lehman Brothers", les écarts entre le taux de la banque centrale européenne et celui offert par une obligation émise par une entreprise privée revient doucement à la normale? C?en est presque dommage pour les épargnants, car, en début d?année, cette crise de confiance leur avait offert de belles opportunités.

Flairant la bonne affaire, les assureurs comme Generali avaient proposé à leurs clients de souscrire des obligations d?entreprises ? généralement réservées aux investisseurs institutionnels - sur leurs contrats d?assurance vie. Du 8,25% par an pendant 5,5 ans sur Saint-Gobain, du 7,12% annuel pendant 5 ans sur Accor? des rendements exceptionnels avec, comme seuls risques pour le particulier, la faillite de l?émetteur et l?éventualité d?une moins-value en cas de revente avant le terme.

Les bonnes affaires se font rares

"Mais attention, la fenêtre se referme rapidement!" alerte Patrick Ganansia, conseiller en gestion de patrimoine associé chez Initiatives Financières. Cet été, on trouvait encore des obligations d?Arcelor à 6,9% l?an pendant 7 ans, de Lafarge à 6,8% sur 8 ans ou de PPR à 7,6% sur 5 ans.

Le site BienPrevoir.fr, qui a fait de ces produits une spécialité, propose encore en septembre des obligations de CLN Rallye (la holding détenant Casino) à 7% net pendant deux ans. "Les holding sont traditionnellement un peu moins bien notées et compensent en offrant une meilleure rémunération" souligne le président du site internet, Jonathan Levy.

En revanche, Saint-Gobain, Schneider, Vodafone ou Accor ne sont plus aussi attractives qu?auparavant. Il faut aller du côté des PME, plus risquées, pour trouver des rendements vraiment attractifs, comme Prodware, proposé jusqu'au 25 septembre par le site à 7,9% pendant 6 ans.

Des emprunts d'Etat à taux canons

Depuis peu, les particuliers voient même apparaître d?autres types d?obligations: celles des Etats européens cherchant des financements pour relancer leur économie.

Jusqu?au 10 juillet, BienPrevoir.fr a commercialisé un panier de quatre obligations d?Etat (Autriche, Irlande, Espagne, Italie) rapportant 5,7% brut par an pendant 8 ans. En septembre, une grande banque de réseau proposait à ses meilleurs clients un panier d'obligations à 5,1% par an pendant 8 ans (Portugal, Italie, Allemagne et Espagne).

Trois critères à regarder avant de choisir

Seul problème pour l?épargnant : il lui est impossible pour lui d?accéder en direct aux obligations. Il doit espérer que son banquier lui en propose ? c?est régulièrement le cas avec les banques mutualistes ?, ou que son assureur en place dans son contrat d?assurance vie. C'est le cas? Trois critères sont à étudier, en plus du taux et de la durée.

D?abord, la fiscalité. Dans un contrat d?assurance vie, les coupons des obligations échapperont à l'imposition (mais pas aux 12,1% de prélèvements sociaux). Dans le cas contraire, il faudra s'acquitter du prélèvement forfaitaire libératoire de 30,1%. Le rendement de l?emprunt EDF à 4,5% brut, par exemple, tombait à 3,14% net.

Ensuite, veillez à ce que les frais sur versement (ou frais d?entrée) du contrat n?écorne par la rentabilité : inutile de souscrire une obligation sur 2 ans si la rémunération de la première année est annulée par des frais à 5%.

Enfin, comparez toujours le taux offert avec celui du fonds en euros d'un multisupport. L?obligation doit rapporter au moins 0,5 point de plus pour que le risque soit rémunéré à sa juste valeur.
 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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deception pour les épargnants bien sûr, mais signe positif avant coureur d'un retour de la Confiance , moteur de l'Economie. à chacun son avis sur la chose !

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