Les spiritueux meilleur marché que la bière

Compte tenu de leur attrait spéculatif, lié à la concentration du secteur, les brasseurs se paient plus cher en Bourse que les fabricants de spiritueux.

Dans le mille. Coca-Cola a publié ce mardi un bénéfice net de 66 cents par action au titre du quatrième trimestre 2009, conforme à la prévision moyenne des analystes sondés par Thomson Reuters. Si le fabricant américain de boissons sans alcool s'est montré à la hauteur des attentes, c'est grâce à la bonne tenue de ses ventes dans les pays émergents, qui a compensé l'atonie de l'activité en Amérique du Nord.

Ce constat vaut pour l'ensemble des producteurs de boissons, qu'il s'agisse de Coca-Cola, PepsiCo ou bien de groupes de spiritueux comme Pernod-Ricard ou encore de brasseurs tels que Heineken. Tous ont besoin des relais de croissance que représentent la Chine, l'Inde ou le Brésil.

La consommation de bière, mais également celle de sodas, s'émousse dans les pays matures compte tenu de la tendance croissante à s'alimenter de façon saine. Quant aux spiritueux, ils sont devenus hors de prix pour les consommateurs en ces temps de difficultés économiques. En témoignent les résultats dévoilés la semaine dernière par LVMH : la division vins et spiritueux du numéro un mondial du luxe a accusé un déclin de 6 % de ses ventes au quatrième trimestre.

Concentrés et donc chers

Si les Coca-Cola, Pernod-Ricard et Heineken partagent une même problématique économique, ils ne sont en revanche pas égaux face à la Bourse. Les groupes de spiritueux se paient en moyenne 14,2 fois leurs bénéfices estimés pour 2010, selon le courtier Nomura. Alors que les brasseurs se traitent sur la base d'un PER (price earning ratio ou rapport cours sur bénéfice par action) de près de 16. Cette cherté des brasseurs tient en grande partie au mouvement de concentration du secteur amorcé il y a deux ans, qui a doté cette industrie d'un attrait spéculatif. À tel point que les cours de Heineken, d'AB Inbev et de SABMiller affichent des envolées de 43 % à 64 % au cours des douze derniers mois.

Les groupes de spiritueux, eux, ne présentent pas un caractère particulièrement spéculatif et leur profil est beaucoup plus cyclique que celui des brasseurs, du fait d'une stratégie de montée en gamme qui apparente désormais Pernod-Ricard et autres Diageo à des valeurs de luxe. Mais, encore rangés à tort parmi les valeurs de l'agroalimentaire par nombre d'investisseurs, ces titres n'ont pas bénéficié de l'appétit du marché pour les cycliques. L'action Pernod-Ricard a gagné 19 % seulement en l'espace d'un an et Diageo a fait encore moins bien, avec une hausse de 10,5 %.

Entre les deux, Coca-Cola, qui a l'avantage de commercialiser des produits bon marché, a grimpé de 24 %, en ligne avec le S&P 500. Et l'action affiche un PER de 15, à mi-chemin entre les spiritueux et les brasseurs.

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