Le bel avenir des obligations auprès des particuliers

Les entreprises se disent de plus en plus prêtes à proposer aux particuliers de souscrire à leurs émissions obligataires pour assurer leur financement.

Considérées traditionnellement comme le placement de "bon père de famille" par excellence, les obligations d'entreprises ont eu tendance depuis le début des années 1990 à s'effacer derrière les actions dans le coeur des épargnants. Mais ces titres de dette, qui offrent des intérêts quasi assurés contrairement aux dividendes des actions, par nature incertains, connaissent un intérêt grandissant auprès des investisseurs particuliers à la faveur de la crise. Et les entreprises, qui font face à d'importants besoins de financement et souhaitent diversifier leurs ressources, ne s'y trompent pas.


Dans son enquête 2010 sur les trésoriers d'entreprise, l'agence de notation Fitch souligne ainsi que "a grosse surprise de l'étude cette année est que 43 % des émetteurs de dette ont déclaré qu'ils ont sollicité les investisseurs particuliers ou sont en train de l'envisager". Dernière opération en date, l'émission auprès des particuliers italiens, français, belges, luxembourgeois et allemands de l'énergéticien italien Enel a été bouclée le 19 février avec une semaine d'anticipation et a permis au groupe de lever 3 milliards d'euros. L'an dernier, le brasseur belgo-néerlandais AB Inbev du groupe Anheuser Busch et EDF avaient, eux aussi, connu un grand succès auprès des particuliers. AB Inbev avait finalement levé en février 750 millions d'euros, cinq fois plus qu'initialement escompté, tandis qu'EDF avait récolté 2,5 milliards d'euros.

Coût supplémentaire

"Nous pensons que le grand public a un appétit non négligeable pour les obligations, qui offrent un rendement plus intéressant que les actions, compte tenu du risque et du bas niveau des taux d'intérêts", estiment les gérants de Tikehau Investment Management. Avec une rémunération brute de 4,50%, l'emprunt EDF offrait ainsi une rémunération nette de 3,15% pendant cinq ans, contre 1,75% pour le livret A à l'époque.

Si les émetteurs d'obligations courtisent à nouveau les particuliers, ils les avaient délaissés ces dernières années au profit d'investisseurs professionnels. Émettre des obligations auprès des particuliers représente en effet un coût supplémentaire pour les entreprises par rapport à un placement auprès d'investisseurs institutionnels, notamment en termes de publicité et de distribution via les réseaux bancaires. La progression entre 2005 et 2009 de la part de l'encours des obligations européennes détenues par les particuliers (voir graphique) traduit essentiellement l'essor de l'activité des banques privées, qui oeuvrent pour le compte de particuliers fortunés.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 26/02/2010 à 9:22
Signaler
est-il possible de connaître , quelles sociétés proposent actuellement ou envisagent de le faire dans les semaines à venir .Comment est-on averti ,auprès de quels organismes financiers doit- on se renseigner pour souscrire . merci

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.