Placements défiscalisés dans les PME : les bons et les mauvais élèves

Les épargnants vont-ils continuer à investir dans des FCPI, dont les performances vont du meilleur au pire, ou dans des FIP ? C'est tout l'enjeu de la nouvelle période de commercialisation qui s'achèvera en fin d'année.

L'attrait du capital- risque auprès des particuliers serait-il en train de s'étioler ? Un sondage en tout cas est inquiétant pour les promoteurs des fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) et des fonds d'investissement de proximité (FIP). Selon une étude menée cet été par Sigma Gestion auprès de 200 conseillers financiers indépendants, seul un client sur cinq souscrit à l'un de ces fonds alors qu'une majorité est soumise à l'impôt sur le revenu.

Ces produits sont jugés trop risqués, trop peu liquides et décevants en termes de performances. « Si les performances avaient été meilleures, nous aurions moins de souci », admet Brice Lionnet, directeur associé de BNP Paribas Private Equity. Selon les chiffres que nous présentons ci-contre, une vingtaine de FCPI ont été liquidés à ce jour, les FIP étant encore trop jeunes pour que leurs performances soient analysées. Bilan : les différences de performances d'un fonds à l'autre sont immenses. Si certains gestionnaires de FCPI investis avant le krach de 2000 sont parvenus à liquider leurs fonds avec des performances totales d'environ 35 % (les meilleurs investis après le krach gagnent 44 à 51 %), d'autres ont bu la tasse. C'est le cas d'Innoven, dont trois FCPI ont perdu 95 % de leur valeur, en raison des difficultés d'une participation, Rockwell Petroleum.

Un régime prorogé

C'est le cas également de la Société Générale (dont les FCPI sont désormais gérés par Amundi). Ses premiers FCPI devraient être liquidés depuis plus d'un an, mais ils ont profité d'une « position » de l'Autorité des marchés financiers leur permettant de subsister au-delà de leur durée légale dans l'intérêt des porteurs. Il faut dire que, si la liquidation avait été réalisée il y a quelques mois, les pertes auraient dépassé les 75 %.

Alors que Bercy vient de proposer la prorogation du régime des FIP-FCPI pour deux ans, la collecte qui s'ouvre sera-t-elle au rendez-vous ? La concurrence des holdings permettant une défiscalisation de l'impôt sur le revenu, qui font leur apparition cette année, pourrait laisser des traces. Les promoteurs des FCPI tentent de mettre en avant l'expérience de certaines équipes de gestion. « C'est un produit qui a fait ses preuves et qui a fait émerger des équipes de gestion désormais expérimentées », tient ainsi à rappeler Laurent Foata, directeur chez Axa Private Equity.

Profil moins risqué

Les défenseurs des FIP soulignent le profil théoriquement moins risqué du capital-développement, qui investit dans des sociétés plus matures. Un argument qui semble faire mouche puisqu'en 2009 les FIP ont collecté 427 millions d'euros quand les FCPI en levaient 471 millions. Nombre d'acteurs, surtout parmi les sociétés indépendantes, ont en tout cas décidé d'innover pour séduire : un FCPI investira ainsi en partenariat avec Microsoft, plusieurs FIP seront investis en obligations convertibles, limitant le risque de perte. Un FIP propose qu'une partie des commissions et des frais de gestion soit versée à une association de microcrédit, l'Adie.

Pour accéder aux articles de notre dossier, cliquez sur les liens ci-contre.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.