La Banque d'Angleterre fait marcher la planche à billets

Le marché s'attendait à une extension du programme de rachats d'actifs. La banque centrale a annoncé une rallonge de 50 milliards de livres sterling, ses rachats devant s'échelonner sur trois mois.
Devant la Banque d'Angleterre à Londres - Photo Reuters

La Banque d'Angleterre a annoncé ce jeudi une augmentation de son programme de rachats d'actifs de 50 milliards de livres sterling « dans le but de maintenir l'inflation en ligne avec l'objectif des 2% à moyen terme. Lancé en mars 2009 pour soutenir une économie en profonde récession, ce programme destiné à soutenir l'économique britannique est donc ainsi porté à 325 milliards de livres. En revanche, le taux directeur, fixé à 0,5% depuis mars 2009, reste inchangé.


« Au Royaume Uni, le rythme de la reprise a ralenti durant l'année 2011, avec une activité qui s'est contractée au quatrième trimestre », explique la banque centrale. Et si de récentes enquêtes d'activité témoignent d'un tableau un peu plus réjouissant, le rythme de croissance des marchés à l'export a aussi ralenti. Les conditions de crédit sont également évoquées. Bref, les sages de Threadneedle Street craignent que les difficultés persistent encore. De fait, le comité, jugeant vraisemblable que l'inflation s'installe sous l'objectif à moyen terme, a voté l'extension du programme d'assouplissement quantitatif, les rachats devant être effectués durant les trois mois. Après un pic à 5,2% en rythme annuel en septembre dernier, l'indice des prix à la consommation est revenu à 4,2% en décembre dernier. Et l'inflation devrait continuer à baisser fortement à moyen terme, dans la mesure où l'effet de base de l'augmentation de la TVA en janvier 2011 ne devrait plus être visible.


Cette annonce n'a pas pris les marchés par surprise. « Le comité de politique monétaire avait signalé, dans son rapport sur l'inflation de novembre, qu'il pensait qu'une extension de programme de rachats d'actifs était nécessaire en prévoyant que l'inflation serait inférieure de 50 à 75 points de base à l'objectif d'inflation », rappelait l'équipe de Barclays dans une note ce jeudi matin. Un écart qui justifiait, selon les calculs de la banque, une extension du programme de 75 à 200 milliards de livres sterling. Mais Barclays, comme d'autres sur le marché, a réduit ses attentes à 50 milliards, prenant en compte des données macroéconomiques en amélioration - c'est notamment le cas des enquêtes menées auprès des directeurs d'achat - . Ce jeudi encore, les chiffres de la production industrielle pour le mois de décembre, en hausse de 0,5% sur un mois, constituaient une bonne nouvelle.

En outre, le compte rendu de la dernière réunion de la Banque d'Angleterre, en janvier, suggérait des divergences d'opinion au sein de l'institution quant à l'avenir de son programme d'assouplissement quantitatif, soulignait Bank of America Merrill Lynch. Fervent partisan d'une extension de ce programme, Adam Posen avait récemment estimé que 75 milliards de plus étaient nécessaires. De fait, le consensus ne pouvait être trouvé que pour un montant inférieur.


La Banque d'Angleterre avait déjà relancé la planche à billet en octobre dernier, annonçant son intention de racheter quelque 75 milliards de livres sterling de son programme d'achats d'obligations d'Etat et d'entreprises, le portant ainsi à 275 milliards. Les achats devant s'étaler entre octobre et janvier. En « temps normal », l'annonce d'un programme de rachats de titres, et de fait son extension, n'est pas pour soutenir la monnaie du pays concerné. Et pourtant, ce jeudi, la livre, qui évoluait quelques minutes avant la décision de la BoE autour de 1,5840 dollar, s'est hissée jusqu'à 1,5880 dans les échanges suivant.30% des prévisionnistes tablaient sur une rallonge du programme plus importante encore. De fait, le montant des 50 milliards a pu ressortir comme un facteur de soutien.
 

Commentaires 19
à écrit le 13/02/2012 à 18:27
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Curieux ce pays n'a pas de code du travail sérieux, la flexibilité est maximum, les gens travaillent jusqu'à 70 ans, ils ont peu de vacances, l'allocation chômage est ridicule, les syndicats sont quasiment inexistant et pourtant ce pays est dans une ...

à écrit le 12/02/2012 à 9:30
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La planche a billet, c'est la seule industrie qui reste au RU, espérons que celle la reste au pays. David Cameron a demande aux retraites de reprendre le travail ( peut-être pour imprimer des billets), et de déménager dans de petit logement.

à écrit le 10/02/2012 à 14:00
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le RU n'est plus qu'une puissance secondaire et la dégringolade des comptes publics et de la £ ne serviront guère à une relance car les tories rejettent toute référence keynésienne alors que le Q E en serait l'occasion...Obtus mr Cameron!

à écrit le 10/02/2012 à 13:42
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Un taux directeur à 0,50% avec une inflation à 5% mais c'est le rêve de Draghi ça, il a pas encore convaincu les allemands sur ce plan génial mais comme il sait y faire (faut voir le reste, incroyable ce que les allemands ont pu accepter en quelques...

à écrit le 09/02/2012 à 17:39
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Je ne donne pas cher de l'Angleterre, car en ayant augmenté la pression fiscale ce qui fait diminuer la consommation et en plus en émettant du papier sans valeur, si ne n'est la valeur scripturale, je ne donne pas trois ans, pour que le pays coule, l...

le 09/02/2012 à 20:17
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Malheureusement, la zone Euro ne donne guère un scénario plus réjouissant... Où allons-nous ????

le 10/02/2012 à 8:27
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où allons-nous ? tous dans le mur, et en chantant !!

à écrit le 09/02/2012 à 17:03
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A quand une même politique pragmatique dans la zone euro ? La BCE prête sans compter aux banques pour les renflouer. Pourquoi rentiers et créanciers de la "place de la défense" ne partagent-ils pas l'effort de rigueur avec les consommateurs que sont ...

le 10/02/2012 à 8:29
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à Grimmas. Pour notre service public....on a la quantité mais la qualité n'y est plus depuis longtemps !!! faudrait dégraisser!!! et , sérieusement !!!

à écrit le 09/02/2012 à 16:39
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vive la Reine d'Angleterre

à écrit le 09/02/2012 à 15:13
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voila...eux ils comprennent ... eux s'en foutent du reste ... eux sont protectionnistes !!! eux ont raison

le 09/02/2012 à 15:50
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Hades. Soyez assuré que je ne souhaite le malheur économique à personne, car il est un client. But, là, lorsque je lis par ailleurs que l'inflation britannique est de 5 à 6% en réel et que je ne peux que voir qu'ils sont obligés de ré-imprimés de la ...

le 09/02/2012 à 16:29
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ok avec vous

le 09/02/2012 à 19:07
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Soyons realistes, en effet, et retablissons la verite. La part de la city dans le PIB Britanique est d' environ 15% et non 40%. C'est deja enorme.

le 10/02/2012 à 10:10
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autres chiffres amusants ( source : Morgan Stanley ) la dette UK totale avoisine les 1000 % du PIB, dont 600% pour les dettes financières... merci qui ? merci la City

le 10/02/2012 à 13:06
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L'Angleterre est tout simplement le pays le pus endetté au monde, dette privée et publique confondues. Ils morflent déjà et c'est loin d'être fini pour eux. Je parie même qui

le 10/02/2012 à 13:06
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L'Angleterre est tout simplement le pays le plus endetté au monde, dette privée et publique confondues. Ils morflent déjà et c'est loin d'être fini pour eux. Je parie mêm

le 10/02/2012 à 13:06
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L'Angleterre est tout simplement le pays le plus endetté au monde, dette privée et publique confondues. Ils morflent déjà et c'est loin d'être fini pour eux. Je parie même qui vont gratter à la porte de l'UE dans quelques temps...Wait and see comme i...

le 10/02/2012 à 20:42
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Les Anglais gratter à la porte de l'UE ? Pas leur genre : je pense qu'ils préfèrent encore mourir la gueule ouverte que mettre leur orgueil de côté !

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