![Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire.](https://static.latribune.fr/full_width/2361432/bruno-le-maire-thomas-cazenave.jpg)
Des magasins pillés, des entreprises ruinées... Depuis une semaine, la Nouvelle-Calédonie est en proie à de graves violences. Cinq personnes ont perdu la vie depuis le début des émeutes : deux hommes de 20 et 36 ans, une adolescente de 17 ans et deux gendarmes. Un soulèvement lié à la réforme du corps électoral adoptée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris par les députés.
Même si d'après les autorités, la situation était « plus calme » ce vendredi, « des renforts vont arriver pour contrôler les zones qui nous ont échappé ces jours derniers, dont le contrôle n'est plus assuré », a déclaré devant la presse à Nouméa Louis Le Franc, Haut-commissaire de la République sur ce territoire français du Pacifique. Ils doivent permettre de « reconquérir tous les espaces de l'agglomération (de Nouméa) que nous avons perdus, et qu'il nous appartient de reprendre ».
Au moins 200 millions d'euros de dégâts, selon la CCI
Selon le président de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie, les émeutes ont déjà causé 200 millions d'euros de dégâts. Un bilan financier très provisoire, et qui devrait s'alourdir dans les prochains jours. Car, d'après le président de la Fédération des Industries du territoire, Xavier Benoist, interrogé par RTL, « quelque 200 entreprises (ont été, ndlr) rayées de la carte » lesquelles concentrent « entre 2.000 et 4.000 emplois ».
Une réunion avec les assureurs la semaine prochaine
Pour aider le monde économique à faire face, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé ce vendredi 17 mai au cours d'une réunion téléphonique qu'il réunira les assureurs dès la semaine prochaine « pour garantir une indemnisation rapide et juste du monde économique ». Pour l'heure, aucune date précise n'a été fixée par Bercy. Mais l'objectif des pouvoirs publics est simple : évaluer le plus précisément possible les dégâts causés par les émeutes sur l'île.
Pour y parvenir, le patron de Bercy a précisé qu'une cellule de crise économique Nouvelle-Calédonie qui réunira les services de l'Etat, les acteurs économiques et les élus locaux va être mise en place. « Cette cellule aura pour objectif de faire remonter les données rapidement et de travailler à la reconstruction et la relance économique de l'île », a précisé son cabinet à la presse.
Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort du jeune Nahel en juin 2023 s'élève à un milliard d'euros, selon un rapport de la commission des Lois du Sénat rendu public au mois d'avril. Ce chiffre « colossal » illustre un phénomène « sans commune mesure » dans l'histoire des violences urbaines survenues en France, selon le sénateur Les Républicains et rapporteur d'une mission d'information transpartisane, François-Noël Buffet. En onze jours d'émeutes, plus d'un millier de personnes avaient été blessées, dont 782 agents des forces de l'ordre, et 16.400 sinistres ont été déclarés aux assureurs pour un montant de 793 millions d'euros, d'après le bilan dressé par cette mission d'information. Un montant qui ne représente qu'une part des dommages aux biens et qui est déjà « quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005 », a précisé François-Noël Buffet, estimant au total les dommages à un milliard d'euros.Violences urbaines de juin 2023 : environ 1 milliard d'euros de dégâts, selon le Sénat
(Avec AFP)