Nouvel accord de paix en Côte d'Ivoire

Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro ont signé ce dimanche à Ougadougou un accord de paix visant à réunifier le pays. Paris évoque un possible retrait "progressif" de la communauté internationale.

Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le leader rebelle Guillaume Soro ont signé ce dimanche à Ouagadougou un accord de paix visant à réunifier l'ancienne colonie française divisée en deux depuis la brève guerre civile de 2002-03. L'accord, dont on ignore encore les détails, avait été paraphé la veille après plus d'un mois de négociations entre les deux camps sous l'égide du chef de l'Etat burkinabé Blaise Campaoré, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Un retrait de la communauté internationale "sans doute progressif" de Côte d'Ivoire est envisageable "dès maintenant", a déclaré ce dimanche la ministre déléguée à la Coopération, Brigitte Girardin, après l'accord signé à Ouagadougou. "C'est une très grande satisfaction pour nous de voir que les Ivoiriens ont retrouvé cette confiance entre eux et se sont appropriés toutes les solutions que la communauté internationale avait préconisées", a poursuivi la ministre.

Les discussions, ouvertes le 5 février à Ouagadougou, portaient notamment sur des questions délicates comme le désarmement et la composition du corps électoral en vue de nouvelles élections présidentielles. Le processus de réconciliation soutenu par les Nations unies s'était heurté à de multiples obstacles et c'est Laurent Gbagbo qui avait proposé fin décembre un dialogue direct avec les anciens rebelles des Forces nouvelles, que ceux-ci ont accepté.

Selon la presse ivoirienne, l'accord pourrait déboucher sur la nomination de Guillaume Soro comme Premier ministre en remplacement de Charles Konan Banny. Le mandat présidentiel de Gbagbo, qui devait initialement expirer en 2005, a été prolongé à deux reprises dans le cadre de plans de paix de l'ONU.

Le président ivoirien dernier a dénoncé les ingérences étrangères en Côte d'Ivoire, où des troupes françaises et des Casques bleus de l'ONU continuent de patrouiller la zone tampon qui sépare le Nord contrôlé par les rebelles depuis septembre 2002 et le Sud aux mains des forces gouvernementales.

La communauté internationale a salué l'ouverture d'un dialogue interivoirien, qui a débuté le 5 février à l'initiative de Gbagbo. De précédents accords de paix, conclus sous l'égide de la communauté internationale, sont restés lettre morte et l'actuel plan de paix de l'ONU, qui prévoit la tenue d'élections maintes fois reportées en octobre, a peu avancé en raison de dissensions entre le gouvernement, les rebelles et l'opposition sur sa mise en oeuvre.

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