Le gouvernement s'attaque à la lenteur de la vaccination en entreprise

Alors que le Medef et la CFDT appelaient, ensemble, en début de semaine à « une montée en puissance » de la vaccination des salariés, le gouvernement a fait de nouvelles annonces. Le ministère va augmenter les commandes et les choix de vaccins destinés à la médecine du travail, au moment où la cible des personnes éligibles s'élargit.
La ministre du Travail Élisabeth Borne veut accélérer la vaccination des salariés en augmentant les doses en entreprise et en élargissant le choix de vaccins.
La ministre du Travail Élisabeth Borne veut accélérer la vaccination des salariés en augmentant les doses en entreprise et en élargissant le choix de vaccins. (Crédits : POOL)

Face à une vaccination plus que chaotique dans les entreprises, le gouvernement, soutenu par les nouvelles livraisons de vaccins, veut changer la donne. Les services de santé au travail vont recevoir 100.000 doses de vaccins Astra Zeneca supplémentaires en mai et pourront aussi recourir à Pfizer ou Moderna, a annoncé la ministre du Travail Élisabeth Borne, pour accélérer la campagne de vaccination des salariés.

Jusqu'à présent, les entreprises pouvaient vacciner les salariés de plus de 55 ans avec de l'AstraZeneca et du Johnson & Johnson, à raison d'une fiole de dix doses par semaine pour le premier, et une fiole de cinq doses pour le second. Or, ces commandes ont été jugées trop faibles par Claudine Sulitzer, la présidente du CMIE, un des 240 Service de Santé au Travail (SSTI), lors d'une réunion en présence du Medef et de la CFDT lundi 3 mai. Surtout, chaque médecin du travail devait en faire individuellement la demande, alors que les vaccinodromes peuvent avoir des « livraisons groupées », avait-t-elle ajouté.

Pour rappel, les SSTI rassemblent près de 15 millions de salariés en France.

> DOSSIER : la course à la vaccination

5 millions de nouveaux salariés éligibles

Lors de cette réunion, patronat et syndicat avaient exprimé leur souhait de « voir la vaccination dans les services de santé au travail très fortement accélérée », comme l'a expliqué Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF. De son côté, Laurent Berger avait rappelé que l'objectif est de « vacciner le maximum de salariés sur la base du volontariat ».

Lire aussi : Face à une vaccination chaotique en entreprise, Medef et CFDT lancent un appel pour accélérer

Justement, l'ouverture de la vaccination à tous les Français de plus de 18 ans ayant une comorbidité et celle à venir pour tous les plus de 50 ans va permettre de toucher « près de 5 millions de salariés » selon le ministère du Travail. Déjà, l'ouverture d'une cible initialement portée sur les 60 ans avec co-morbidités, vers les 55 ans et plus, avait permis d'ouvrir la vaccination à beaucoup plus de salariés : à la CMIE, le nombre de personnes éligibles était passé de 9.300 sur la première cible à 60.000 personnes ensuite.

Sur la question de la hausse des commandes et du choix de vaccins, Mme Borne a annoncé que l'approvisionnement des services de santé au travail pourra se faire par un circuit plus direct, avec des livraisons, au lieu de devoir aller chercher les doses en pharmacie, lors d'un déplacement au siège du groupe aéronautique Safran à Magny-les-Hameaux (Yvelines) avec le secrétaire d'État à la Santé au Travail Laurent Pietraszewski.

L'arrivée de Moderna et Pfizer

« Pour préparer cela, nous lançons l'expérimentation avec plus d'une vingtaine de services de santé au travail (SST) pilotes, qui disposent du matériel nécessaire pour la conservation des vaccins Pfizer ou Moderna. Plusieurs SST de grandes entreprises nous ont déjà dit qu'ils étaient volontaires », a-t-elle précisé.

L'objectif est de « monter en puissance en vue de l'ouverture du vaccin à la population générale à partir du 15 juin », a-t-elle souligné.

Hors de la vaccination des soignants, 63.000 injections ont été réalisées en service de santé au travail, à ce jour, auprès de salariés volontaires et éligibles, selon le ministère. Syndicat et patronat avaient jugé lundi ce bilan décevant et appelé à une « très forte accélération ».

Commentaires 4
à écrit le 08/05/2021 à 10:14
Signaler
Facile de reprocher ces tords aux autres... Qui est censé organiser les vaccinations? Les entreprises ou le gouvernement? De plus comment une entreprise peut vacciner avec un ARN sans congélateur, je doute que les entreprises doivent s'occuper des re...

à écrit le 06/05/2021 à 16:46
Signaler
Elle a retrouvé des couleurs notre carotte sur pattes ,quinze jours chez elle pour des signes de "faiblesse" et hop de retour ;quel traitement magique ? mystère ,pas bien méchant ce virus en fin de compte.

à écrit le 06/05/2021 à 13:54
Signaler
Les entreprises n'ont aucun droit de regard sur la vaccination de leur personnel, c'est une question d'ordre privé ce que la médecine du travail rappelle régulièrement! Elles peuvent juste transmettre l'information aux salariés mais pas plus.

à écrit le 06/05/2021 à 13:11
Signaler
Madame le ministre a bien raison, tout ça c'est la faute des entreprises. Une fois la crise passée il va falloir régler des comptes, les entreprises ont intérêt a faire gaffe. On va leur faire payer leur incurie. Non mais.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.