Alors que les retards dans la campagne de vaccination européennes s'accumulent, les doses tant attendues de Pfizer commencent à arriver. Combleront-t-elle le retard ? L'annonce du report de livraison de Johnson & Johnson le 13 avril a en effet été compensé par une accélération venue de Pfizer/BioNTech: quelque 50 millions de doses du duo américano-allemand initialement prévues au dernier trimestre seront livrées dès avril, estimait l'exécutif européen le 14 avril. Dans la foulée, la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher annoncait que la France allait bénéficier d'au moins sept millions de doses de vaccins supplémentaires de Pfizer/BioNTech au deuxième trimestre.
Promesse tenue pour Pfizer/BioNTech ? Selon le gouvernement, la France aurait reçu ce mardi la première partie de ces 7,5 millions de doses, et leur livraison s'échelonnera jusqu'à la fin du mois de juin. Le duo américano-allemand pèse ainsi de plus en plus lourd dans la campagne de vaccination française. D'ici la fin du premier semestre, près de 62% des vaccins livrés dans l'Hexagone viendront de Pfizer/BioNTech, soit 47,9 millions sur les 77,3 millions de vaccins prévus d'ici fin juin, selon les données de la Direction générale de la Santé (DGS) le 28 avril. Une proportion qui tendra néanmoins à se réduire au second semestre avec l'entrée dans la course de Sanofi-GSK (45 millions de doses prévues au second semestre) ainsi que l'arrivée de 44 millions de doses de l'allemand CureVac.
Pour le premier semestre, l'accélération de Pfizer comblera donc les retards accumulés ces dernières semaines en France, si l'on en croit les chiffres de la DGS. En effet, au 28 avril, la DGS estime une livraison totale de 77,3 millions de doses - dont 47,9 millions de Pfizer - à fin juin contre 72,3 - dont 41,1 millions de doses de Pfizer - prédit un mois plus tôt (au 23 mars).
Toutefois, même si la campagne se poursuit, elle se heurte à la méfiance envers le vaccin d'AstraZeneca, qui présente un possible risque, très rare, de complications graves. De plus, le laboratoire n'a fourni au premier trimestre que 30 millions de doses aux Vingt-Sept sur les 120 millions promises contractuellement ; et au deuxième trimestre, il ne compte en livrer que 70 millions sur les 180 millions initialement prévus. Face à cela, le bras de fer entre le laboratoire suédo-britannique et l'Union européenne se durcit, a tel point que l'UE a annoncé ce lundi avoir attaqué en justice AstraZeneca pour ne pas avoir tenu ses engagements de livraisons.
L'Union européenne et AstraZeneca s'expliqueront le 26 mai devant un tribunal de Bruxelles qui devra décider si le laboratoire suédo-britannique a violé les termes de son contrat par ses retards de livraisons de vaccins anti-Covid aux Etats membres.
(Avec AFP)