Le Grand Est échappe au FN

Philippe Richert (LR-UDI-Modem) l'emporte avec près de 47 % des voix distanciant Florian Philippot (FN) (38,3 %) et le dissident PS Jean-Pierre Masseret (15,3 %).
Philippe Richert.

La présidence de la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, où se jouait une triangulaire serrée, a échappé au Front National, qui était pourtant arrivé en tête au premier tour. Philippe Richert (LR-UDI-Modem) l'emporte avec 47,6 % des voix. Florian Philippot (FN) réalise un score équivalent à celui du premier tour (36,7 % des voix, contre 36,1 % dimanche dernier). Jean-Pierre Masseret (Divers Gauche, ex-PS), président sortant de la Région Lorraine, recueille 15,5 % des voix malgré le retrait de l'investiture du PS, qui a appelé en début de semaine à voter pour le candidat le mieux placé pour battre l'extrême-droite. Réagissant depuis son quartier général de campagne à Maizières-lès-Metz (Moselle), Jean-Pierre Masseret a estimé avoir gagné son pari en assurant une représentation minoritaire de la gauche dans la future assemblée régionale.

Les électeurs se sont fortement mobilisés ce dimanche avec 60 % de participation, soit une progression de onze points par rapport à la semaine dernière. Parti avec dix points de retard, le président sortant du Conseil régional d'Alsace arrive avec près de dix points d'avance. Cette progression témoigne d'un report de voix des électeurs de gauche, appelés par le PS à voter pour le candidat le mieux placé pour écarter l'extrême-droite. "Ce n'est pas la victoire des appareils politiques. La stratégie d'évitement ne marche pas contre le FN. Elle n'est qu'un sursis", considère Jean-Pierre Masseret. Près de la moitié des co-listiers du nouveau chef de file de la gauche dans le Grand Est ont appelé cette semaine à voter pour Philippe Richert. Ils devront décider, avant le 4 janvier, s'ils souhaitent malgré tout siéger dans la future assemblée... Les écologistes, qui n'ont pas pu se maintenir au deuxième tour, ont également apporté leur soutien à la liste d'union de la droite. Sandrine Bélier (EELV) avait obtenu 6,7 % des voix dimanche dernier. " Il va falloir dans les prochaines semaines repenser notre modèle de représentativité", a-t-elle réagi, visiblement déçue, sur l'antenne régionale de France 3. "Il reste beaucoup d'abstentionnistes et cela doit nous interroger", a encore estimé l'ancienne députée européenne. Le mouvement autonomiste Unser Land (4,7 % dimanche dernier) appelait à voter blanc au deuxième tour. Dans le département du Haut-Rhin, où ses électeurs farouchement opposés à la fusion des régions étaient les plus nombreux (12,6 % au premier tour), le vote blanc n'a progressé que de 0,3 point ce dimanche.

Florian Philippot, porté par une dynamique nationale, ne disposait plus de réserves de voix significatives après son score élevé au premier tour. S'exprimant depuis Metz en début de soirée, le vice-président du FN a reconnu sa défaite régionale et nationale face à "un système entièrement coalisé, mobilisé jusqu'à la folie pour défendre ses intérêts propres", évoquant déjà la prochaine échéance présidentielle en 2017.

Pour Philippe Richert, les six années à venir à la tête de la région du Grand Est portent des défis économiques majeurs. La collectivité fait face à un tissu industriel fragilisé et à des visions locales mal harmonisées, voire divergentes entre la région de Reims et Epernay tournée vers le Bassin Parisien et l'Alsace, naturellement tournée vers le Rhin. Dans la Haute-Marne, où le chômage (9,7 %) est pourtant inférieur à l'Alsace, Florian Philippot est arrivé en tête ce dimanche, avec 42 ,2 % des voix.

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