EXCLUSIF - Emmanuel Macron : « Je m’impliquerai dans les européennes »

EXCLUSIF – Alors qu’il va passer le cap des sept ans à l’Élysée, le président de la République dresse, dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche et à La Provence, un premier bilan et affiche sa volonté de réformer le pays jusqu’à la fin de son mandat, et de peser en Europe.
(Crédits : © LTD / CYRILLE GEORGE JERUSALMI POUR LA TRIBUNE DIMANCHE)

Cela fait bien longtemps qu'Emmanuel Macron n'est plus un jeune officier. Mardi, celui-ci célébrera le septième anniversaire de son accession à l'Élysée. Pour évoquer, entre autres, cette échéance symbolique, il a reçu La Tribune Dimanche et La Provence, vendredi en fin de matinée, dans le salon des Aides de camp de l'Élysée, destiné à l'origine aux militaires missionnés sur les champs de bataille pour transmettre les ordres du général.

Avant que le chef de l'État n'arrive, Brigitte Macron passe une tête. La première dame est ce matin-là en pleine préparation de la venue du couple présidentiel chinois en France. Lundi, elle accompagnera l'épouse de Xi Jinping au musée d'Orsay ; elle sait déjà quels tableaux celle-ci désire absolument voir. Le lendemain, les Macron recevront le dirigeant de Pékin et sa femme à déjeuner au col du Tourmalet, dans les Hautes-Pyrénées. Sur l'agenda présidentiel, alors que la campagne des européennes bat désormais son plein, cette visite d'État est une première date essentielle. Le locataire de l'Élysée veut en profiter pour montrer que l'Union européenne entend s'affirmer davantage face au géant chinois. Le devenir de notre continent, la suite de son second mandat présidentiel, déséquilibré par l'absence de majorité à l'Assemblée nationale, les Jeux olympiques et l'arrivée de la flamme mercredi à Marseille, où il sera présent... ce sont les sujets que La Tribune Dimanche est venue évoquer avec Emmanuel Macron. Il y a répondu pendant une heure vingt.

Son septennat

LA TRIBUNE DIMANCHE - Le 7 mai, vous fêterez les 7 ans de votre accession à l'Élysée. Que vous reste-t-il encore à faire ?

EMMANUEL MACRON - Tant de choses. Il me reste à aller au bout de beaucoup de dossiers et en ouvrir d'autres. J'ai quatre priorités. D'abord poursuivre la réindustrialisation du pays. C'est la mère des batailles, parce que c'est ce qui nous a permis ces dernières années de conjurer cette maladie profonde de la France, qui est à mes yeux aussi la source de beaucoup de ses divisions : le chômage de masse dans la durée. Nous avons créé plus de 2 millions d'emplois et plus de 300 usines, en moins de sept ans, c'est inédit. Il faut continuer en poursuivant notre politique en matière d'innovation avec France 2030 et nos réformes du marché de l'emploi. Le plein-emploi, c'est-à-dire à la fois la baisse du chômage et la hausse de l'activité, est la bonne réponse à la question des finances publiques, de la cohésion sociale, de la création de richesse et de notre autonomie stratégique. Ensuite, je veux continuer à réarmer nos services publics, et en particulier l'école et la santé. Là aussi, on a fait ces dernières années de vraies évolutions grâce à un réinvestissement sans précédent. Beaucoup de transformations sont en cours pour recréer une école de qualité : le choc des savoirs, la formation des maîtres, le pacte enseignant... Il s'agit à la fois d'élever le niveau des élèves, de transformer le système éducatif et de veiller à ce que l'école demeure un sanctuaire. C'est pour moi aujourd'hui la bataille la plus importante. Celle qui est au cœur de mon ADN : la lutte contre l'assignation à résidence. Concernant la santé, alors que nous manquons et continuerons de manquer de médecins, avec la fin du numerus clausus, la meilleure rémunération des professions médicales, la réorganisation de l'hôpital, la délégation des actes, nous avons également enclenché une transformation profonde du secteur afin de répondre à la demande de soins et d'avoir une médecine plus préventive. Mon troisième axe, c'est le régalien. Là aussi on a fait beaucoup. À la fin de ces dix ans, on aura doublé le budget des armées, augmenté de 60% celui de la justice, de 50% celui de l'Intérieur. Et je ne parle pas des recrutements.

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Et pourtant dans les enquêtes, c'est sur votre bilan régalien que les Français sont le plus sévères...

Parce qu'ils ne perçoivent pas encore tous les changements. Pourtant, on a d'ores et déjà de manière très perceptible des réductions de délais judiciaires qui sont liées à ce réengagement de l'État, comme les fameuses opérations « place nette XXL » pour lutter contre le trafic de drogue l'ont montré. Sur les violences faites aux femmes, on a doublé le nombre de condamnations parce que l'on a amélioré significativement l'accueil des victimes par les enquêteurs puis par la justice et convaincu les magistrats de prioriser le traitement de leurs plaintes, de juger plus de dossiers et plus vite. Il y a cinq ans, les mises sous protection des femmes victimes de violences nécessitaient une attente de quarante-deux jours. C'est six aujourd'hui... Dans les semaines qui viennent, je veux compléter notre travail avec une série d'actions pour traiter en profondeur la racine du mal. Ce sera par un nouveau volet sur les mineurs en préventif et en répressif afin d'accroître la cohésion de la nation. J'ai demandé au Premier ministre d'engager une large concertation qui permettra d'ouvrir une série de débats, et je prendrai de premières décisions dans les prochaines semaines sur les écrans, à la suite du rapport que m'a remis cette semaine la commission d'experts qui a réfléchi à ces questions. Il y aura aussi la question du service national universel et de sa généralisation. Enfin, les grandes transitions et la transition écologique seront mon quatrième axe prioritaire - tout aussi important que les autres. La France a été condamnée pour non-respect de ses engagements climatiques en 2018. J'ai été élu en 2017... Sur la période 2018-2022, on a remis le pays dans le chemin. On a réduit nos émissions de COde 2% par an. Et depuis ce nouveau quinquennat, on est un peu au-dessus de 4,5%. Nous sommes en train de démontrer qu'il est possible de créer de la richesse en baissant les émissions : c'est cela, l'écologie à la française. Et nous devons en être fiers.

Y a-t-il un échec que vous reconnaissez ?

Bien sûr, j'ai fait de nombreuses erreurs en sept ans. Mais qui peut dire, en politique comme dans la vie, qu'il n'en commet jamais ? Le tout est de les reconnaître, ce que je fais, et d'avoir des engagements qui sont respectés. C'est la fierté d'un travail collectif avec la majorité et mes gouvernements. J'aurais voulu faire la réforme des retraites par points promise pour le premier quinquennat. La crise des Gilets jaunes puis le Covid nous en ont empêché. En fait, elle était plus difficile à mener que celle qu'on a faite l'an passé car elle refondait plus fondamentalement le système. Je pense que c'est un élément qui aurait changé en profondeur les choses. Et j'aurais aussi aimé mener à son terme la réforme institutionnelle stoppée en 2018. À côté de ça, il y a également des mots que j'ai pu avoir, et qui ont pu être mal interprétés et blesser. Ça, ça ne fait jamais avancer le schmilblick. Donc, honnêtement, je les regrette. Il faut avoir l'humilité d'apprendre chemin faisant.

Il faut avoir l'humilité d'apprendre chemin faisant

Au bout de sept ans, le « en même temps » est-il toujours votre mantra ?

Quand je regarde les sept années qui viennent de s'écouler, je crois vraiment qu'on a fait des choses que tous nos prédécesseurs n'avaient pas osé faire. Le « en même temps », ce n'est pas un mauvais compromis ou faire tenir ensemble des choses irréconciliables, c'est refuser d'opposer des choses de manière artificielle pour des raisons politiciennes. C'est assumer que la question n'est pas de savoir si une proposition est de gauche ou de droite mais de savoir si elle est efficace. Ce n'est pas une dilution, c'est une double radicalité. Au fond, c'est une formule gaulliste. J'assume donc d'avoir fait des réformes beaucoup plus audacieuses que mes prédécesseurs de droite sur les questions justement de sécurité, de défense, de retraite, d'emploi, de fiscalité, qui ont permis de lancer notre réindustrialisation, d'être numéro un en matière de création de start-up en Europe et d'être depuis cinq ans, chaque année, le pays qui attire sur le continent le plus d'investissements étrangers. J'assume aussi d'être beaucoup plus audacieux que mes prédécesseurs de gauche en matière de politique sociale, notamment en investissant comme personne ne l'avait jamais fait avant moi dans la santé ou l'éducation. La plus grande injustice, c'est quand l'école n'est pas au rendez-vous. C'est pourquoi nous avons décidé le dédoublement des classes, l'accompagnement en groupes au collège, l'évaluation afin de ne plus laisser des enfants passer automatiquement d'une classe ou l'autre... C'est parce qu'on a eu de la constance et de l'audace, qu'on n'a pas faseyé. Ces dernières décennies, ce qui a pu abîmer le pays et créer de la défiance à l'égard des dirigeants, c'est quand certains de mes prédécesseurs ont été élus sur une promesse et ont fait, six mois ou un an plus tard, le contraire. Je ne prétends pas avoir fait les choses de manière parfaite, mais à chaque fois j'ai dit ce que je voulais faire et je me suis tenu à faire ce que j'avais dit, au premier comme au deuxième mandat. Et tout cela malgré les crises, les Gilets jaunes, le Covid, la guerre en Ukraine, la crise énergétique. Tenir bon la vague et tenir bon le vent, pour paraphraser les grands auteurs ; faire preuve à chaque instant d'un optimisme lucide. Penser que la France et les Français ont tout pour réussir. C'est cela qui pourrait définir notre aventure collective depuis sept ans.

La dette est au plus haut. Votre fin de mandat sera-t-elle dominée par des économies à tout-va ?

Non. Là aussi, j'essaie d'être cohérent. Depuis 2017, nous avons toujours eu une approche de sérieux tout en donnant la priorité aux réformes, à la transformation de l'économie. Avant la crise des Gilets jaunes, nous avons beaucoup baissé les dépenses publiques. Les périodes du Covid puis de la guerre en Ukraine et de l'inflation, où on a protégé les Français et l'économie, ont accru notre dette. Mais le décalage en la matière par rapport à la moyenne européenne ne s'est pas fait dans cette période. Il est le résultat de trente ans de désindustrialisation et de relances par la demande plutôt que par l'offre, lorsqu'il y a eu des crises. Depuis 2017, notre politique est très constante, c'est celle de la politique de soutien à notre appareil productif et des réformes. Elle nous permet de redevenir une grande nation industrielle et de reconverger avec les Allemands. Maintenant qu'a-t-on vécu ces derniers mois ? Un choc conjoncturel en Europe. La France s'est mieux tenue que les autres, mais nous avons connu une croissance et surtout des rentrées fiscales moins importantes à la fin de l'année, en raison notamment du ralentissement brutal qui touchait l'Allemagne et l'Italie. Est-ce que la réponse doit être de changer de politique ? Il y a eu ce débat. Certains l'ont poussé. Je ne l'ai pas souhaité parce que notre politique donne des résultats et parce que je vais vous expliquer ce que s'appelle changer de politique en France lorsqu'on est confronté à une telle situation. Ça s'appelle augmenter les impôts. On a baissé de 60 milliards d'euros les impôts à travers nos réformes au bénéfice des ménages et des entreprises, et malgré cela on est encore sur le podium de l'OCDE en matière de fiscalité. Nous avons plutôt décidé de répondre de manière conjoncturelle à un choc conjoncturel, c'est-à-dire de faire des économies sur le budget sans changer les équilibres et nos priorités, en limitant certaines des marges d'augmentation qui étaient prévues. Si on arrive au plein-emploi, si les entreprises tirent parti de la stabilité de notre politique de l'offre et investissent, on réglera une bonne partie de notre sujet de finances publiques. C'est l'objectif qu'on poursuit depuis 2017. Nous avons des résultats. Nous devons aller plus loin.

Contrairement à votre premier mandat, vous ne disposez plus depuis 2022 d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Reconnaissez-vous que cela rend votre action plus difficile ?

Ça en change la nature. C'est la démocratie, c'est ce que les Français ont voulu. Ça change totalement la perception et la manière d'avancer. Est-ce que jusqu'ici ça nous a empêchés de faire des réformes ? L'honnêteté me conduit à vous dire non. Est-ce que ça a pu brouiller les choses parce que le débat parlementaire est dilué par des considérations politiciennes, comme sur la loi immigration ? La réponse est oui. Mais c'est à nous de clarifier. Durant tout mon premier mandat, les gens ont dit : « Ils ont trop de pouvoir, une majorité écrasante... » Si j'avais eu à nouveau une majorité aussi large, je ne suis pas sûr que les gens dans la rue, socialement, auraient été moins mobilisés contre certaines réformes. Moi, j'ai toujours eu confiance dans l'intelligence politique des Français. C'est le peuple le plus politique au monde. Ils m'ont reconduit, mais ils ont voulu aussi quelque chose qui ressemble davantage à un système proportionnel. Cela nous oblige à trouver des compromis et c'est une bonne chose.

Mettrez-vous en place la proportionnelle avant la fin de votre mandat ?

Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui. C'est l'en- gagement que j'ai pris. Je pense que ce serait bon pour la démocratie.

Vous êtes le premier locataire de l'Élysée qui doit composer avec la règle limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. Était-ce une bonne réforme ?

Elle est là et je ne vais pas changer la Constitution. Si vous me demandez mon avis personnel, je pense que c'est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs. Je suis pour le renouvellement en politique et j'ai porté la limitation du nombre de mandats dans le temps, donc je ne suis pas forcément en train de vous dire que j'aurais aimé être candidat à un troisième mandat. Mais je pense avec le recul qui est aujourd'hui le nôtre que quand on met des interdictions dans la loi on capture en quelque sorte une part de la liberté des électeurs qui sont souverains. Donc je regarde devant avec la volonté d'être utile au pays et audacieux jusqu'au bout.

Mais vous sentez que déjà aujourd'hui ça vous entrave ?

Non. J'ai encore tellement de choses à faire pour les Français. Nos institutions sont claires. Les pouvoirs du président de la République, la Constitution de la VRépublique en a voulu ainsi, sont forts. Les formations de la majorité sont loyales et engagées. Dans mes responsabilités, il y aura celle de préparer la suite et de garder la force et l'unité de ce bloc central né en 2017.

J'ai toujours eu confiance dans l'intelligence politique des Français. C'est le peuple le plus politique au monde

Si une motion de censure à l'automne était adoptée, décideriez-vous de dissoudre l'Assemblée nationale ?

Si une motion de censure devait être votée, j'en tirerais les conséquences politiques et institutionnelles qui dépendront des circonstances.

C'est‐à‐dire ?

Je ne vais pas vous les donner à froid. Mais une motion de censure est un fait dans la vie politique et parlementaire. Cela ne peut donc en aucun cas être sous-estimé.

Après quatre mois à Matignon, Gabriel Attal répond‐il à vos attentes ?

Quatre mois, c'est très court. Le Premier ministre est engagé sur tous les chantiers sur lesquels je lui ai demandé d'avancer. Il est à l'action, au combat avec les qualités qui sont les siennes, que je lui connais et pour lesquelles d'ailleurs j'ai décidé de le nommer à ce poste. Avec le gouvernement, il fait bouger les choses sur beaucoup de sujets.

Souhaitez‐vous que Gabriel Attal s'engage davantage dans la campagne européenne, avec un débat par exemple ?

Je souhaite qu'il s'engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C'est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l'ensemble du gouvernement.

Europe, Chine...

Vous accueillerez demain et mardi le président chinois, Xi Jinping. Allez‐vous lui expliquer dans le droit fil de votre discours de la Sorbonne que l'Union européenne va désormais être moins conciliante ?

Je ne dirais pas les choses comme cela. J'ai d'abord une méthode, inaugurée durant mon premier mandat, qui consiste à engager les Européens avec nous. Demain, avant même l'accueil officiel du président Xi Jinping, il y aura une réunion trilatérale avec la présidente von der Leyen. Le chancelier Scholz ne peut être là mais nous nous sommes coordonnés lors de notre rencontre jeudi dernier. Cela permet d'unir les Européens, de nous installer comme puissance.
Que ce soit sur le climat ou sur la sécurité, nous avons besoin des Chinois. L'accord de Paris n'aurait pas été possible sans un accord Xi Jinping-Obama. C'est le rôle de la France et de l'Europe d'être la puissance d'équilibre qui permet sur ces grands sujets de réengager la Chine dans la discussion internationale. J'ai également essayé de le faire sur les grandes questions de sécurité, qu'il s'agisse de la lutte contre la prolifération nucléaire en Corée du Nord et en Iran ou de la recherche d'une paix durable en Ukraine. Vient ensuite le volet sur la question des valeurs, des droits de l'homme, les désaccords que l'on peut avoir, que l'on évoque plutôt derrière des portes closes. Enfin, sur le champ économique où notre position est constante, nous voulons obtenir la réciprocité des échanges et faire prendre en compte les éléments de notre sécurité économique. En Europe, nous ne sommes pas unanimes sur le sujet car certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés. Je plaide pour un aggiornamento parce que la Chine est devenue surcapacitaire dans beaucoup de domaines et exporte massivement vers l'Europe.

Avez‐vous évoqué cet aggiornamento avec le chancelier Scholz, plus attaché aux règles du commerce mondial ?

Cela chemine. Il ne faut pas oublier que pendant les quinze, vingt dernières années nous avions une Europe lotharingienne, qui produisait beaucoup, était tirée par l'automobile, disposait d'une énergie peu chère (le gaz russe), d'un hinterland productif (l'Europe centrale et orientale), d'un marché de débouchés (la Chine) et d'un parapluie géopolitique (les États-Unis). Tout cela est à terre. Le gaz russe n'est plus accessible. En dehors de certains secteurs comme le luxe, le marché chinois n'est plus un marché de débouchés pour ce qui est produit en Europe. Quant aux États-Unis, si on a de la chance de les avoir en Ukraine aujourd'hui, regardons les choses avec lucidité : leur priorité est axée sur eux-mêmes et la Chine. Notre modèle est donc profondément bousculé, je prône depuis un moment déjà de le repenser. La France a des atouts : nous sommes en train de réindustrialiser, nous avons une énergie moins chère que nos partenaires européens et indépendante et décarbonée grâce au nucléaire, nous sommes en train de développer de nouveaux segments de production décarbonée, et enfin nous avons un modèle de défense et une dissuasion qui nous rendent moins dépendants que d'autres. Dans cette recomposition, la France a une voix particulière. Soyons clairs, je ne propose pas de nous écarter de la Chine. Je pense toutefois que l'on doit mieux protéger notre sécurité nationale, notre souveraineté, dérisquer une partie de nos chaînes d'approvisionnement et être beaucoup plus réalistes dans la défense de nos intérêts.

Sur le dossier ukrainien, Olaf Scholz est‐il désormais moins opposé à l'envoi de troupes au sol, une hypothèse que vous avez à nouveau émise cette semaine dans The Economist ?

L'ambiguïté stratégique, c'est de ne pas donner trop de précisions. La Russie, comme puissance stratégique, ne nous donne plus aucune visibilité. Elle a décidé unilatéralement en février 2022 d'attaquer un État souverain, l'Ukraine, et donc de ne pas respecter le droit international, la Charte des Nations unies. Au début, elle avait un objectif stratégique affiché : elle prétendait sauver des provinces ukrainiennes (oblasts) qui avaient déclaré leur autonomie. C'est fini, elle est sortie de ce cadre. Elle a décidé de devenir résolument une puissance déstabilisatrice qui ne donne aucune limite stratégique à son action. Et le président Poutine a constamment brandi la menace nucléaire. Face à un tel adversaire, quelle faiblesse de tracer des limites a priori, quelle faiblesse ! Il faut au contraire lui enlever toute visibilité, parce que c'est ce qui crée des capacités à dissuader. La sécurité des Européens se joue en Ukraine parce que c'est à 1 500 kilomètres de nos frontières. Si la Russie l'emporte, la seconde d'après, il n'y a plus de sécurité possible en Roumanie, en Pologne, en Lituanie et plus non plus chez nous. La capacité et la portée des missiles balistiques russes nous expose tous.

Dans cette campagne, je vous défie de me donner une seule idée du Rassemblement national

Le Kremlin a qualifié vos propos de « très dangereux »...

La fébrilité russe montre que nous avons raison de ne pas fermer de portes. Sinon, cela veut dire qu'on accepte de renoncer à un ordre international basé sur le droit et donc à la paix et la sécurité.

Pourquoi, dans cette campagne en vue des européennes du 9 juin, le RN est‐il
à un si haut niveau malgré vos mises en garde, notamment sur leurs intentions cachées ?

Il est haut parce qu'il ne gouverne pas et qu'il ne dit rien. Ces dernières années, le RN s'adapte à l'esprit du moment et aux sondages. Alors, on ne sait plus bien : est-ce un produit de marketing ou est-ce un parti nationaliste qui s'est travesti ? Le cœur du cœur du programme du RN, il y a cinq ans, c'était par exemple la sortie de l'Europe et de l'euro. Je n'entends plus un mot à ce sujet. Est-ce un vrai changement de ligne ? Ou avancent-ils en dissimulant ce qu'ils sont vraiment ? Dans cette campagne, je vous défie de me donner une seule idée du RN. La plupart du temps d'ailleurs, ses élus postulent à un mandat qu'ils n'exercent pas vraiment puisqu'ils ne votent pas. Ils affirment qu'on ne fait pas assez pour les agriculteurs, mais quand ils sont au Parlement européen, ils ne votent pas le budget de la PAC, alors que la PAC, c'est 9 milliards d'euros par an pour la France et 40 000 euros par exploitation par an. Sur le plan national, c'est la même chose. Dès que le pays affronte une difficulté, ils se mettent du côté de la colère, sans jamais prendre en compte l'intérêt national. Ce n'est donc pas surprenant qu'ils soient à 30% d'intentions de vote. La vraie question c'est : est-ce que cela fera une politique ? La réponse est non. Ils ne vont pas changer l'Europe. Même en ayant un groupe au Parlement européen, ils n'ont pas poussé un seul sujet. Ils sont perclus d'incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit, un autre le maintien dans l'Union. Avant l'élection, l'immigration zéro et maîtrisée au niveau national ; le lendemain, la volonté d'aborder le sujet en Européens. Au fond le RN dit ce qu'il ne vote pas et vote ce qu'il ne dit pas. Le RN, c'est le symptôme des peurs et des colères. C'est normal qu'il y ait des colères dans un monde qui est en bascule comme le nôtre où la guerre revient, où certains souffrent de ne pas vivre de leur travail et regardent vers les extrêmes. Mais agréger les colères, ce n'est jamais proposer un programme ou dessiner un avenir. Il ne faut pas que les élections européennes deviennent un moment où cette colère déferle de manière innocente ou sans conséquences. Parce que ces élections arrivent à un moment inédit grave, existentiel. Un moment où il faut défendre ce bouclier européen qui protège la civilisation et les valeurs françaises.

Le conflit au Proche‐Orient s'invite dans cette campagne. Des établissements d'enseignement supérieur sont bloqués par des étudiants défendant la cause palestinienne. Condamnez‐vous ces blocages ?

Avec la plus grande fermeté. Je suis pour qu'il y ait des débats. C'est tout à fait légitime et même sain et rassurant que notre jeunesse puisse dire que l'actualité internationale la touche et qu'elle en débatte, mais intimer l'ordre à un établissement d'avoir telle ou telle politique par la force et le blocage, empêcher d'autres étudiants d'accéder à un amphithéâtre sous prétexte qu'ils sont juifs, ce n'est pas la République. Ce n'est pas le respect de l'autre, le pluralisme, la condamnation de l'antisémitisme et du racisme.

Il faut donc évacuer les universités bloquées, selon vous ?

Nous le faisons à chaque fois à la demande des établissements qui en ont la responsabilité et j'y suis favorable. Depuis l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre, nous sommes l'un des pays européens qui ont connu le moins d'excès. La France a une position d'équilibre, d'exigence. Je comprends très bien que ce qui se passe aujourd'hui en particulier à Gaza bouleverse - la France appelle d'ailleurs à un cessez-le-feu immédiat -, mais empêcher le débat n'a jamais aidé à la résolution d'un conflit.

Ils sont manipulés, ces étudiants, à votre avis ?

Ils sont politisés. Certaines formations, comme La France insoumise, ont considéré que c'était une manière pertinente de mener le combat. Il est simplement contreproductif et inacceptable qu'au nom de leurs combats ils empêchent le débat.

Face à Poutine, quelle faiblesse de tracer des limites a priori, quelle faiblesse !

Quelles conclusions nationales tirerez‐vous du résultat des européennes ?

C'est l'élection des députés européens. La conclusion sera donc d'abord européenne. Et d'ailleurs, une semaine après le vote du 9 juin, je serai au Conseil européen extraordinaire pour travailler sur le sujet des nominations et de l'agenda stratégique de la Commission européenne qui sera nommée. J'y porterai les positions que j'ai exprimées dans le discours de la Sorbonne. Ce qui m'importe, c'est qu'on ait un agenda européen le plus ambitieux possible parce que nous en avons besoin. Mon rôle dans cette campagne, c'est rappeler cet enjeu.

Vous verra-t-on dans cette campagne auprès de Valérie Hayer ?

Je l'ai dit, je m'impliquerai. Je ne peux pas vous dire que ces élections sont essentielles et ne pas m'impliquer pour soutenir la liste qui défend l'Europe.

Les JO

La flamme olympique arrivera mercredi à Marseille. Un récent sondage publié dans La Tribune Dimanche indique que seul un Français sur deux est intéressé par les JO. Espérez-vous que cette arrivée les réconcilie avec l'événement ?

Je ne suis pas inquiet. Je note qu'il y a eu beaucoup plus de défiance lors des éditions précédentes, à Londres, Tokyo ou ailleurs qu'il n'y en a chez nous. L'acceptabilité par les citoyens est pourtant un vrai sujet de préoccupation quand on les organise. Notre pays a envie de vivre ces Jeux, il en est fier. Mais, oui, mercredi à Marseille, ça va désormais devenir une réalité. L'arrivée du Belem marque un nouveau temps, l'arrivée de la flamme va allumer les cœurs. Pendant des semaines, on va vivre une préouverture. Notre territoire va se donner à voir au monde. Ce parcours de la flamme va occasionner une série d'événements locaux et c'est une manière de dire : les Jeux sont aussi les vôtres. Ils le sont d'autant plus que 73 collectivités sont concernées au premier chef en accueillant des épreuves : elles vont être touchées dans leur fonctionnement, leur économie et leur notoriété.

Avec la cérémonie d'ouverture sur la Seine, la France joue-t-elle un quitte ou double d'entrée de jeu ?

Non, car nous sommes très préparés. Nous avons mis en place un dispositif inédit pour un événement qui l'est aussi d'un point de vue artistique et en matière de visibilité. L'esprit français est un esprit d'audace. Cela suppose bien sûr beaucoup de préparation et de professionnalisme. J'ai une confiance totale dans l'ensemble des équipes et des partenaires.

Vous avez évoqué le Stade de France comme solution de repli. Ça semble pourtant impossible d'un point de vue logistique. Qu'en est-il ?

J'ai aussi évoqué le Trocadéro. Il y a des plans B, C, D... De toute façon, il y aura une cérémonie d'ouverture. Il y a une très grande préparation, et celle que nous préparons et que nous souhaitons est une première mondiale : sur la Seine. Mais, au moment où je vous parle, je ne pense pas à ça. Le rôle des pouvoirs publics est de penser toujours les scénarios possibles, mais on prépare surtout un événement majeur. Il faut se projeter. Ça sera une fierté extraordinaire et nous serons prêts. Des milliards de gens vont regarder ce spectacle inédit. On va aussi voir d'immenses artistes, des trésors de la chanson française...

Aya Nakamura notamment ?

Si elle est retenue dans le casting final de Thomas Jolly, oui.

Les Jeux sont-ils un moyen de réconcilier les Français avec leur pays ?

Oui. Accueillir le monde est un élément de fierté qui change le regard des Français sur eux-mêmes. Projeter les gens vers des choix audacieux, ça vaut le coup, en particulier chez nous. On a toujours chez nous cette tension entre une préméditation pessimiste et, dans le même temps, il y a une mobilisation extraordinaire et une volonté de cette audace française. Je la vois. Ce qui me frappe depuis sept ans à chaque fois que je me déplace, c'est que le monde aime et admire la France. On connaît nos défauts. Et je voudrais que ça enlève un peu de ce doute qui rend impuissant. On est capables de le faire, on va le faire.

Même si les menaces catégorielles se multiplient : cheminots, aiguilleurs du ciel, éboueurs ?

Ça va se régler. Il y a toujours des personnes pour utiliser ces moments-là mais j'ai confiance dans le pays, notamment parce que nos forces syndicales ont l'esprit de responsabilité. Je le constate aussi avec ce que l'on a fait en sept ans. Les Jeux paient les Jeux, c'est la règle que l'on a tenue, l'État ne finançant que des infrastructures qui ont vocation à perdurer.

Mais les Jeux « devraient coûter » entre 3 et 5 milliards d'euros d'argent public, selon le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Est-ce trop ?

On fera le bilan à la fin, en toute transparence, mais vraiment on a eu un esprit de responsabilité et de pérennité pour les infrastructures. La marina à Marseille, ce sera un héritage durable. Le centre aquatique en Seine-Saint-Denis aussi. Sans parler du village olympique, le plus grand projet urbain de création de logements en Europe des dernières années. Ces Jeux ont été un formidable facteur d'accélération, ce sont des investissements dans la durée, au service des Français. Le Grand Palais, c'est la plus grande rénovation culturelle, près de 500 millions d'euros au total, et on va en faire un site formidable qui restera. Rien n'est un éléphant blanc. C'est de l'argent public bien utilisé.

Symboliquement, l'allumage de la vasque est le moment où le pays prend la parole. Qu'aimeriez-vous que la France dise au monde ?

Ce moment-là, c'est Tony Estanguet [le président du Cojop] qui l'organise et c'est lui qui aura à l'annoncer. Mais on le fait en complicité. Ce sera un message sportif, humaniste et de transmission entre les générations. Il est important de ne jamais oublier que ce sont des Jeux olympiques et paralympiques. Ensuite, nous aurons, nous, des initiatives diplomatiques à prendre. La trêve olympique doit nous servir à envoyer un message au monde. C'est l'un des sujets que j'évoquerai avec le président chinois lundi et mardi. Ces Jeux vont nous permettre d'avoir un sommet international vingt-quatre heures avant l'ouverture pour promouvoir un agenda correspondant à nos objectifs liminaires, mais la trêve olympique est, pour moi, le principal message. Nous allons essayer de l'obtenir pour l'ensemble des théâtres de conflits.

Y compris en Ukraine ?

Il faut essayer partout.

Des Jeux réussis seront aussi des Jeux où l'équipe de France gagne. Échangez-vous avec des athlètes ?

J'échange avec plusieurs d'entre eux. J'en ai reçu à l'Élysée : Romain Cannone [escrime], Estelle Mossely [boxe], Teddy Riner, Romane Dicko, nos handballeurs et handballeuses, nos basketteuses et nos basketteurs, le foot, le rugby... Pour les écouter aussi dans cette période de préparation. Parce qu'une des phases de ces JO, ça a été la mission que l'on a confiée à Claude Onesta [manager de la haute performance à l'Agence nationale du sport] sur le haut niveau. On sous-investissait et on a augmenté de 68% ce budget. On fait en sorte que les athlètes aient une situation digne. Beaucoup d'athlètes que l'on applaudissait lors des Jeux précédents étaient, je le rappelle, en situation de pauvreté. Ce ne sera plus le cas.

La trêve olympique doit nous servir à envoyer un message au monde

À la différence d'Antoine Dupont, Kylian Mbappé ne fera probablement pas les Jeux. Est-ce une déception ?

Je me suis retrouvé sur un terrain avec son père la semaine dernière [lors d'un match du Variétés Club de France, mardi] et je lui ai posé la question. Il m'a dit : « Il a envie de les faire. » J'espère vraiment que tous les clubs européens vont laisser cette liberté à leurs joueurs. Je me félicite que tous les clubs français le fassent et j'espère que les autres suivront. L'esprit olympique, c'est ça : se grandir.

Marseille et lui

Que pensez-vous du choix de Marseille comme première ville d'accueil de la flamme olympique ?

C'est une très bonne idée ! L'arrivée de la flamme en bateau va être magnifique. L'olympisme représente un formidable trait d'union historique. L'épicentre des Jeux se situe en Méditerranée, et Marseille en est l'une de ses capitales. Faire cheminer la flamme du lieu historique antique en Grèce vers la France de Pierre de Coubertin - celui qui a ranimé les Jeux - est plein de symboles. Nous avons souvent parlé ces dernières années de la Méditerranée sous un aspect tragique, avec des problèmes aux- quels nous tentons de répondre sur l'immigration. J'ai une obsession pour Marseille : qu'elle se réconcilie avec la mer. Toute l'histoire de cette ville s'est toujours faite dans un rapport très ambivalent avec la Méditerranée. Toute une partie est loin de la mer. La ville a été conquise, puis surveillée depuis la mer par le pouvoir central monarchique. Au final, Marseille se vit comme devant se protéger d'elle. Au-delà des Jeux, j'ai une ambition également pour le port de Marseille. Je souhaite en faire l'un des plus grands ports européens, et pas seulement méditerranéens - il a tous les atouts pour cela. C'est une ouverture sur la Méditerranée, et au-delà vers le continent africain, vers le Proche et le Moyen-Orient. Cela doit être le départ des routes de commerces, de circulation, de personnes, d'énergie. Marseille est aussi le point d'entrée pour toute l'Europe par le réseau fluvial, en reconnectant le Rhône avec la Saône puis le Rhin.

Grâce à ce réseau, on va pouvoir faire transiter de l'énergie et décarboner nos indus- tries dans cette zone.

Une rumeur court à Marseille : vous pourriez être candidat aux élections municipales en 2026, même en position non éligible...

Certains ont peut-être regardé cette possibilité, mais je ne serai pas candidat - à quoi que ce soit. C'est une ville pour laquelle j'ai une immense affection, qui a un potentiel extraordinaire, qui peut apporter encore plus au pays, par sa vitalité. Il faut qu'on aide Marseille à grandir et à s'émanciper.

Où en est la révision du mode de scrutin électoral de Paris, Lyon et Marseille, que vous aviez annoncée lors de votre conférence de presse le 16 janvier ?

Les concertations sont en cours. Tout le travail d'approche mené par les parlementaires est très utile et devra aboutir prochainement. C'est une question démocratique. Dans les grandes villes, les électeurs doivent avoir la même capacité de choisir leur maire que dans le reste de la France, c'est-à-dire pas par un système de combinaison, mais par un vote direct.

Êtes-vous favorable à la suppression des mairies d'arrondissement ?

Je ne vais pas moi trancher un débat qui commence. Ma conviction est que plus c'est simple, mieux c'est.

François Mitterrand a laissé la grande pyramide du Louvre, Jacques Chirac le musée du Quai Branly, votre trace très visible dans l'Histoire, cela sera le plan Marseille en grand ?

Je ne le fais pas pour cela. Et c'est souvent l'Histoire qui décide pour vous. Mais je ferai tout pour qu'on y arrive. Il y a déjà eu de grandes réalisations, comme la création de la cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, la reconstruction de Notre-Dame de Paris dans un temps record ainsi que de nombreux projets partout en France que nous portons avec le ministère, les partenaires comme la mission de Stéphane Bern. Je souhaite qu'il y en ait d'autres. Mais je ne construis pas tout cela à titre testamentaire. Je regarde toujours vers l'avenir avec confiance. Je crois en l'audace, qu'on a eue dès le premier jour et que l'on continuera d'avoir jusqu'au dernier, et c'est comme cela que je regarde et accompagne Marseille : avec optimisme. Je voulais taper très fort sur les questions de sécurité, car j'en ai assez que l'on parle toujours de cette ville de manière négative. Cette ville est formidable, comme notre pays. L'optimisme, notre pays en a besoin, il ne faut pas qu'il tombe dans un esprit de repli, de division. On a encore beaucoup de défis, mais on a la capacité de les relever.

En parlant d'optimisme, quel est votre pronostic pour le match retour OM - Atalanta Bergame ?

3 - 1 pour l'OM, bien sûr. Quel beau match en perspective ! L'OM a vraiment un très beau public de supporters.

Commentaires 54
à écrit le 14/05/2024 à 9:44
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Y a t'il plus dangereux que ce gouvernement, non il veut envoyer des troupes en Ukraine, ce qui fait que nous allons tout récolter de la part de la Russie, qui ne nous demande rien! Il reprenent des idées d'un autre parti, pour amadouer les f...

à écrit le 10/05/2024 à 17:06
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Il parle d'envoyer des troupes françaises au prix de perdre les nôtres,( et de déclencher une guerre avec la Russie)en Ukraine cela ne nous regarde pas la Russie nous demande rien, par contre recevoir le président chinois ne le dérange pas ???d'...

à écrit le 06/05/2024 à 16:43
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Dans ce cas, rien de bon n'attend l'Europe

à écrit le 06/05/2024 à 8:05
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Mercie, merci, monsieur le Président de la République, de donner un coup de main au rassemblement national. C'est la cerise sur le gâteau dont il avait besoin.

le 10/05/2024 à 17:49
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Monsieur macron et son équipe ne se rendent pas compte que les gens n'arrêtent pas de se faire agresser,eux n'ont aucune protection, et il faudrait changer un peu les lois !!!!! La France est trop clémente!

à écrit le 06/05/2024 à 7:38
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"J'ai encore tellemen tde choses à faire". Heu... non non c'est bon manu t'inquiète on va gérer, repose toi stp ! ^^

à écrit le 05/05/2024 à 19:11
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Quand il voit les sondages..plus il parle plus sa liste plonge,, La liste des loosers à l’image de macron Responsable pas coupable

à écrit le 05/05/2024 à 18:58
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Emmanuel Macron : « Je m’impliquerai dans les européennes ». Le Président, qui a les bons sondages, a compris que ça sent fort le roussi pour sa liste! :):):)

à écrit le 05/05/2024 à 18:04
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🥳 L'UNION EUROPÉENNE MOURRA 🤓📉🤪📉💀 ‼️ Face au régime francophobe, francosceptique et atlantiste de Macron, l'UPR de François Asselineau prône le FREXIT, la sortie de l'otan et la sortie de l'euro 🇲🇫🕊️📈🚀🙂

le 06/05/2024 à 16:20
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@ VIGINUM C'est votre point de vue personnel, que je ne partage pas. On peut discuter de la politique et du comportement de Macron, mais il n’est pas francophobe. Au contraire, sa politique européenne vise la domination de la France en Europe. Lors...

le 06/05/2024 à 16:30
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@ VIGINUM Ceux que l’on dit morts vivent plus longtemps qu’on ne le pense. Pourquoi la France aurait-elle intérêt à la disparition de l’Union européenne ? La France bénéficie de l’UE et surtout de l’euro. Malgré une dette nationale élevée, les Fran...

à écrit le 05/05/2024 à 16:52
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A Breves : Le monopole du fric de ceux qui payaient l'ISF, les seuls qui aient gagné avec Macron.

le 07/05/2024 à 15:04
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Macron est pour la mondialisation! Il est pour l 'europe à fond,tout est vendu à l'étranger, aéroports,autoroutes etc.... Il prévoit encore de vendre des biens de l'état français,bien sûr au pays étrangers,sa politique drapeau européen,( frança...

à écrit le 05/05/2024 à 16:03
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"le garant des institutions" ah ah ah ah !!! actuellement il arrête et convoque les opposants, et il vient raconter qu'il s'investi dans une élection ou il est censé pas le faire ! Du coup cela montre qu'il n'a pas de respect pour la démocratie ! l...

à écrit le 05/05/2024 à 15:08
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En se mêlant des européennes ce qui n'est pas de ses prérogatives, il partagera la veste avec ses copains nuls.

le 05/05/2024 à 15:35
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la renaissance n a plus le monopole du coeur dans l hexagone !

à écrit le 05/05/2024 à 15:04
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Tant que les gens n'auront pas écouté ASSELINEAU, ils ne comprendront pas ce qui se passe. Ecoutez le, notamment sur UPR TV.....depuis 17 ans il nous explique que nous allons dans le mur: les faits lui donnent raison...On ne peut que voir qu'il sait ...

à écrit le 05/05/2024 à 14:44
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J’ai voté pour lui en 2017 par espoir et en 2022 pour faire barrage à Le Pen. Je ne voterai plus jamais pour son parti. Notre pays est en train de sombrer à grande vitesse. La déliquescence de notre société est très préoccupante.

le 05/05/2024 à 14:54
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Dommage que vous n'ayez pas compris, rapidement, que ce mec allait nous emmener à la destruction de notre pays... Vous vous êtes laisser berner par la peur de l'extreme drooooite!! stupidité!!

le 05/05/2024 à 14:58
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Dommage que vous n'ayez pas compris, rapidement, que ce mec allait nous emmener à la destruction de notre pays... Vous vous êtes laisser berner par la peur de l'extreme drooooite!! stupidité!!

le 05/05/2024 à 15:00
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Tant que les gens n'auront pas écouté Asselineau, ils n'auront rien compris....Cela fait 17 ans qu'il dit la même chose, sans se tromper...les faits lui donnent raison....Allez sur la chaîne UPR TV et écoutez le!! C'est limpide....

à écrit le 05/05/2024 à 14:21
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Bonjour, Vous savez ce qui ferait du bien à tous les français ? Au moins 1/2 journée sans entendre parler de JUPITER.... Cela serait reposant.... 1/2 journée sans qu'on vienne nous dire il faut penser comme moi, avec comme seul argument que ...

à écrit le 05/05/2024 à 13:50
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C’est fini pour la Présidence Macron. Nous en voyons bien les très maigres résultats, et distiller le « en même temps » sur tous les sujets est inaudible: On est pas européen quand on parle d’envoyer des troupes françaises sans accord européen. On es...

à écrit le 05/05/2024 à 13:38
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On lui demande pas d'être utile. Plus maintenant. Mais si il pouvait arrêter d'être nuisible, ce serait déjà magnifique. Franchement, son Europe où on délègue la défense, même une partie, à Bruxelles tout en s'enlevant le droit de véto, c'est un vrai...

à écrit le 05/05/2024 à 12:22
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Ahh les bilans, y en a tellement à dire dessus avec la sémantique, qu'ils soient comptable, économique, financier ou politique. Un déficit public en France plus élevé que prévu, puisqu'il s'établit désormais à 5.5 % du PIB, dépassant ainsi largement ...

le 05/05/2024 à 12:30
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il n'y a qu'une seule question pour définir la réalité la france est elle mieux ou moins bien classe de puis 7ans en cas de recul pas d'excuse possible et la démission s'impose

le 05/05/2024 à 16:06
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Ça fait quarante ans que la France a démissionné, Helios, la Macronie n'a fait que l'achever!

le 05/05/2024 à 17:28
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Quand quel que soit le président ou la couleur du parti au pouvoir le pays est en déficit depuis 50 ans, on est obligé de se poser la question du mode commun de défaillance. C'est en tout cas ce que l'on fait dans l'industrie quand on étudie les acci...

le 06/05/2024 à 11:00
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@Tototiti. Je rejoins votre constat de cette "populace" dont une certaine forme d'éducation nourri leur ignorance. Par ailleurs, votre pari (qui est aussi le mien) est déjà gagné d'avance! J'ajouterai pour le surplus - et pour la défense du peuple ce...

le 06/05/2024 à 13:26
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un banquiers incapable de gerer la france a las crise sont resolu sur les medias par les medecins qui ont envahi les ondes la c'est les ex generaux qui nous invente la guerre de 1939 car comme toujours chez eux ils ont deux guerre de retard mais ...

le 07/05/2024 à 7:15
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ou est la France c'est mme von der leyen qui représente les Français qui a élus cette personne la France est un pays démocratique qui appartient au peuple Français pas au president le fait que cette personne représente mem une partie des francai...

à écrit le 05/05/2024 à 11:00
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La seule implication que l'on puisse à la rigueur supporter, c'est d'inciter les gens à voter. Mais quand il soutient telle ou telle liste, il se comporte comme chef d'un parti, et non au-dessus de la mêlée comme président de tous les Français. Mais ...

le 10/05/2024 à 23:16
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Ursula von der leyen d'où sort telle celle là ? Nulle ? Un coup de baguette magique et hop!!! Elle n'a pas inventé la poudre !!! 🤣🤣🤣🤣

à écrit le 05/05/2024 à 10:34
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la FRANCE. n est plus un grand pays. c est bien confirmé ! paru dans le quotidien par ( A AYMONE G. d Estaing. ) juste vision patagée

le 10/05/2024 à 17:34
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Nous avons tout perdus en France, les biens sont vendus à l'étranger, nos entreprises françaises ne sont pas aidées par nos gouvernements ,nous perdons tout! Nôtre France devient minable ! Presque plus de services publics, le gouvernement n...

à écrit le 05/05/2024 à 9:39
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Et si sa liste est dépassée par celle de Glucksmann, il donne sa démission ?

à écrit le 05/05/2024 à 9:15
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Un article dense qui permet de clarifier et populariser les positions présidentielles dans de nombreux domaines ouvrant des espaces de débats aux oppositions, au moins celles ouvertes à la démocratie.

à écrit le 05/05/2024 à 9:07
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A être tous les jours à la une, on finit par ennuyer tout le monde...

à écrit le 05/05/2024 à 9:05
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l'Europe est attaquée par la cinquième colonne russe, le RN et LFI, le plan russe a toujours été de faire exploser l union, diviser pour mieux régner

le 06/05/2024 à 11:30
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Votre commentaire est ridicule et sans aucun fondement factuel. Essayez d'identifier une seule voix du RN ou de LFI, au parlement, au sénat ou à l'assemblée européenne, qui ai exprimé une position ne serait-ce que nuancée vis-à-vis de la guerre en U...

à écrit le 05/05/2024 à 9:03
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On est confiant, avec une bonne manipulation des chiffres, on peut faire tout avaler ! ;-)

à écrit le 05/05/2024 à 9:01
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Pourquoi chercher à vouloir faire moins de 5% du coup !? Certainement le français lep lus détesté même si on peu tse demander pourquoi c'est pas Sarkozy d'ailleurs mais bon on se rappelle mieux de ceux qui nous maltraitent sur le moment.

à écrit le 05/05/2024 à 8:56
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« Je m’impliquerai dans les européennes.. »...On lui demande de s'impliquer par des décisions parfois en rupture avec le politiquement correct au profit d'abord de la France puis de l'Europe devenue une vaste bouillie à 27 et demain à combien...

à écrit le 05/05/2024 à 8:48
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Il est à bout de souffle tellement d'erreurs la crise des gilets jaunes la crise dans l'agriculture le fait de penser qu'il est le seul à détenir la vérité et la solution même la re- industrialisation de la France est plus dans la satisfaction person...

à écrit le 05/05/2024 à 8:41
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la meilleure façon de faire monter Bardella!

le 05/05/2024 à 9:09
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Ou bien, plutôt, le Frexit ! ;-)

le 10/05/2024 à 17:38
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🥂👍👍

le 10/05/2024 à 17:40
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🥂👍👍

à écrit le 05/05/2024 à 8:23
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Macron est passé maître dans l’autodramatisation. Suivant les traces de Napoléon, il se considère comme le souverain et le sauveur de l'Europe. Mais ce rôle est bien trop grand pour lui. Il assimile la France à l’Europe. Il veut que la France domine ...

le 05/05/2024 à 8:45
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souvenez vous en 2017 le 1er de cordee il se trouve que ce dirigeants a obtenu une propotion a bruxelles pour service rendu et que son ex entreprise a u besoin urgent de plus de 5milliard et oui ces une entreprise prive pas une de l'etat et normal...

à écrit le 05/05/2024 à 8:21
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"Cela fait bien longtemps qu'Emmanuel Macron n'est plus un jeune officier". Né en 1977, Emmanuel Macron aurait pu faire son service national. Le service a effectivement été supprimé par la loi du 28 octobre 1997, qui dispose que «les jeunes hommes...

à écrit le 05/05/2024 à 5:46
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Il n'a toujours pas compris que le pays a déjà tourné la page du macronisme. Plus il parle et plus son camp va baisser.

le 05/05/2024 à 7:27
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Il aura Sa Conscience tranquille , mais espérons , j' en doute, que tous ses temps de parole seront décomptés car après tout il est ( pour notre maheur ) le Président de TOUS les Français et pas simplement le leader de 17 % d' entre eux !

le 05/05/2024 à 8:36
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Macron a clairement perdu contact avec la réalité française et européenne. Il pense probablement qu'il est une réincarnation de Napoléon. Mais les conditions en France et en Europe ont changé depuis. L'Europe n'est plus le centre du monde et la Franc...

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