« Nous ne voulons pas laisser tomber les jeunes à l'issue du service civique »

STRONG>Jeannette Bougrab Secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associativeLe 10 mars, la loi sur le service civique fêtera sa première année. Entré en application l'été dernier, ce dispositif, destiné à prendre le relais d'un service civil qui n'a jamais fonctionné, doit concerner 75.000 jeunes en 2014, soit 10 % d'une classe d'âge. En 2010, 10.000 missions ont été agréées. Cette année, 15.000 jeunes doivent en bénéficier (pour un coût de 100 millions d'euros), contre 25.000 prévus initialement, le budget ayant été revu à la baisse. Alors que les premiers bénéficiaires vont bientôt sortir du dispositif, la question se pose de l' « après-service civique ». Outre l'engagement citoyen, son géniteur et ardent défenseur, l'ex-haut commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives Martin Hirsch, aujourd'hui président de l'Agence du service civique, a toujours voulu faire de ce dispositif une expérience reconnue et valorisée, quels que soient les publics (étudiants, jeunes sans diplôme...), notamment en resserrant les liens avec l'enseignement supérieur (latribune.fr du 9 février). Un projet d'« institut supérieur du service civique » doit ainsi voir le jour en lien avec de grandes écoles pour valoriser les capacités de management dévoilées par certains jeunes à cette occasion. Dans son sillage, la secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative souhaite inciter les entreprises à s'engager. Jeannette Bougrab signe ce jeudi la première convention avec Jean-Charles Naouri, le PDG du groupe Casino, premier à avoir répondu à l'appel. Elle en détaille pour « La Tribune » les objectifs. Quel est l'objectif de la convention que vous signez aujourd'hui avec le groupe Casino ?Les premiers jeunes s'apprêtent à sortir du dispositif. Or les entreprises ne connaissent pas le service civique. L'objectif de cette convention associant le ministère de la Jeunesse, l'Agence du service civique et une entreprise est de promouvoir le service civique auprès des recruteurs du groupe Casino afin qu'ils puissent identifier cette expérience fondamentale. Le groupe Casino s'engage à présenter le dispositif à ses recruteurs mais aussi à assurer sa promotion dans les centres commerciaux par exemple, lieux de passage idéaux pour toucher les jeunes et leurs familles. Nous allons aussi organiser des rencontres avec les DRH des enseignes du groupe afin de mieux faire connaître les métiers de la distribution, secteur qui recrute un large spectre de qualifications.Comptez-vous multiplier ce type de convention et faire du service civique une véritable expérience professionnelle ?Nous n'avons pas l'intention de laisser tomber les jeunes à l'issue de leur service civique ! Aujourd'hui, l'engagement des jeunes, qu'ils soient volontaires ou bénévoles, n'est paradoxalement pas toujours bien perçu par les recruteurs. Je veux que le service civique, dans lequel un jeune prend des responsabilités et acquiert de l'expérience, soit reconnu comme un atout, un plus dans un CV. Et pour cela, il faut un travail de sensibilisation. Courant mars, six autres conventions vont être signées avec des groupes des secteurs de la banque, de l'assurance, de l'énergie et des télécoms. Parallèlement, le service civique doit permettre aux étudiants de valider un certain nombre d'unités dans le cursus universitaire. Un décret est d'ailleurs en cours avec le ministère de l'Enseignement supérieur. Qu'est-il prévu pour que le service civique bénéficie aux jeunes issus de milieux défavorisés ?L'une des conventions signées en mars le sera avec BNP Paribas en Seine-Saint-Denis, où nous souhaitons que 500 jeunes puissent faire leur service civique. Il n'y en a que 50 aujourd'hui. Il faut diversifier les publics et augmenter le nombre de jeunes issus des quartiers populaires. Le service civique ne doit pas être réservé aux étudiants. Par ailleurs, nous allons faire en sorte que davantage de jeunes soient engagés à l'international. L'idée est de permettre à des jeunes, notamment ceux qui n'ont pas pu faire d'études supérieures et bénéficier par exemple de programmes comme Erasmus, d'avoir une expérience à l'étranger.
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