Et si François Hollande nous conduisait tout droit à la récession...

Ils sont de plus en plus nombreux à le prévoir : la stratégie de François Hollande, consistant, pour l\'heure, à vouloir coûte que coûte ramener le déficit public d\'une tendance de 4,8 à 5% du PIB cette année à 3% en 2013, n\'est pas exempte de dangers. Les économistes de l\'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) soutiennent cette thèse depuis des mois. Ils ne sont plus les seuls. Les experts de Dexia Asset Management évoquent leurs doutes sur une telle baisse du déficit à marche forcée, susceptible de casser toute possibilité de redémarrage de l\'économie. Car, qu\'il s\'agisse de hausses d\'impôt ou de baisse des dépenses publiques, la rigueur prononcée conduit toujours, de fait, à amputer le pouvoir d\'achat disponible dans l\'économie.Une chute de 1,5% du PIB en 2013, après -3,1% en 2009Les économistes de l\'OFCE et deux de Dexia Asset Management sont aujourd\'hui rejoints par le directeur des études économiques de Natixis, Patrick Artus, qui insiste sur le risque de récession, tout comme Elie Cohen, un économiste que nul ne peut soupçonner de verser dans l\'opposition systématique au gouvernement actuel. Artus et Cohen évoquent les conséquences sur la conjoncture française d\'une réduction trop rapide du déficit, citant le même chiffre : cette politique entraînerait une récession de l\'ordre de 1,5% en 2013. Elle interviendrait alors même que l\'économie française n\'a pas retrouvé son niveau de production de 2007. L\'Insee a révisé récemment ses estimations du PIB concernant les années récentes : celui-ci a baissé de 0,1% en 2008, avant de chuter de 3,1% en 2009, un chiffre revu en forte baisse, puisque la récession de 2009 était initialement estimée autour de -2 à -2,5%.L\'initiative de croissance étalée dans le tempsDirecteur de recherche au CNRS, et membre du conseil d\'analyse économique, Elie Cohen souligne, dans un texte publié par Telos, les limites de l\'initiative de croissance européenne, que la France a reprise à son compte, et qui devrait être avalisée lors du conseil européen des 28 et 29 juin.« Cette initiative dont la réalisation sera étalée dans le temps mobilise à peu près 1% du PIB européen, c\'est à dire l\'équivalent de 0,2% de PIB si les réalisations sont étalées sur cinq ans » écrit cet économiste. « Or, pour la France le respect de la trajectoire de réduction des déficits provoquera une contraction du PIB de 1,5% en 2013 ! En renonçant à faire adopter par nos partenaires européens la révision de l\'objectif de réduction des déficits pour tenir compte de la baisse des perspective de croissance, François Hollande a paradoxalement sacrifié l\'objectif de croissance pour jouer les bons élèves européens ». Un autre expert proche de la gauche, Daniel Cohen, soulignait récemment dans Libération qu\'on « est dans une course au désendettement qui ne peut pas fonctionner : les politiques menées ont pour effet de réduire la croissance, ce qui entraîne une baisse des recettes et éloigne toujours plus de l\'objectif ».L\'alternative à la politique défendue actuellement par l\'exécutif serait de décaler d\'un an l\'objectif de 3% de déficit. C\'est que préconisent la plupart des économistes critiques à l\'égard de la stratégie actuelle. 
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