Bocaloca, la conserverie végétale de Troyes

Dans cette conservervie sociale et solidaire, où l'on cuisine avec le surplus des maraichers locaux, dix personnes en contrat d'insertion sont employées.
Crackers aux graines de chanvre et pâte à tartiner courges et pois chiches.
Crackers aux graines de chanvre et pâte à tartiner courges et pois chiches. (Crédits : © LTD / ASSOCIATION AURORE)

Un stand d'appétissants bocaux est apparu récemment sur les marchés de terroir du côté de Troyes. À chacun de choisir son produit tartinable entre « douceur de courges et pois chiches » ou « houmous de carottes jaunes ». Des veloutés de légumes et des coulis de fruits les accompagnent. Les recettes évoluent au gré des arrivages. Bocaloca est né il y a un an, centré sur l'insertion sociale et l'utilisation des surplus d'une quinzaine de maraîchers de l'Aube.

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La production a démarré en février. « Nous en sommes déjà à plus de 20000 bocaux 100 % végétal, sans crème ni œuf; nous voudrions doubler l'année prochaine, explique Jill Teboul, l'initiatrice du projet. Dix personnes sont employées en CDDI [contrat à durée déterminée d'insertion], qu'elles soient handicapées, en chômage longue durée ou en sortie de détention. » La production et l'encadrement sont assurés par Marie-Laure Bouchot, une ex-restauratrice spécialisée dans la conserverie. Outre des tartinables, l'atelier propose aussi des pavés végétaux pour les cantines scolaires, et produit sous marque blanche des bocaux stérilisés et des légumes cuits sous vide à basse température. Une quinzaine d'épiceries et de points locaux distribuent la gamme.


Repas gratuits pour les étudiants

Jamais à court d'idées, Jill Teboul a l'engagement et la générosité chevillés au corps. Sans doute parce qu'elle a connu la galère étudiante et les saisons à travailler dans la restauration pour voyager. voyager. « J'ai passé quatre mois décisifs à Berlin, raconte-t-elle. J'y ai découvert une culture alternative, des tas d'événements gratuits, l'idée du prix libre pour un plat ou un objet... »  De retour à Troyes, animée par cet esprit, elle ouvre un premier restaurant à vocation socioculturelle, vite rattrapé par les contraintes économiques. « C'est en 2018 que j'ai pu monter Kantinetik, une cantine végétale et locavore. J'ai été épaulée par l'association nationale Aurore, dont je suis même devenue salariée, et par Le Rucher créatif, un tiers-lieu collaboratif qui nous a hébergés. »

Forte de six personnes, l'équipe propose aussi un service traiteur et des ateliers de sensibilisation du public à une nourriture saine et durable. Les thèmes sont variés : où faire ses courses, la lacto-fermentation, faire baisser l'indice glycémique d'un repas... Bocaloca, elle aussi chapeautée par l'association Aurore, en est un prolongement naturel. Jill Teboul s'attaque désormais à la précarité alimentaire des étudiants. Jusqu'en juin, des repas végétaux et locaux leur seront servis gratuitement deux fois par semaine, à côté de la conserverie, et un frigo solidaire sera installé sur le campus universitaire de Troyes.  « L'essentiel pour moi, c'est de recréer du lien, de ne pas se contenter de parler mais d'aller au bout de ce qu'on veut. »

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