Le ministre grec du Travail Andreas Loverdos a proposé mardi 9 février de reculer de deux ans d'ici à 2015 l'âge moyen de départ à la retraite pour le porter à 63 ans.

Cette mesure avait été annoncée déjà la semaine passée par le Premier ministre Georges Papandréou, dans le cadre de la remise du plan d'austérité grec à la Commission de Bruxelles, plan qui prévoit de ramener le colossal déficit public grec - au coeur désormais des préoccupations de l'ensemble des dirigeants européens - à 2,8% du PIB en 2012, contre 12,7% en 2009.

L'âge légal de départ en retraite en Grèce, selon une réforme de 2008, est fixé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes. Des exceptions existent pour certains métiers jugés difficiles. Mais Andreas Loverdos s'est également engagé à mettre fin aux nombreux programmes de départs anticipés à la retraite qui sont financés par l'Etat.

Le ministre du Travail espère au total économiser 4,5 milliards d'euros en 2010 sur le budget social alourdi par le déficit de la sécurité sociale et des hôpitaux publics.

Propositions "vagues", et grève annoncée

Yiannis Panagopoulos, président de la grande confédération syndicale, la GSEE, représentant le secteur privé (700.000 membres), a qualifié les propositions du ministre du Travail de "vagues". "Lorsque le gouvernement présentera la totalité de ses propositions dans un projet de loi, nous en discuterons et nous nous battrons pour l'améliorer", a-t-il dit. Le syndicat a cependant appelé à une grève nationale le 24 février pour protester contre la réforme à venir.

"Nous disposons d'études qui montrent qu'un allongement de deux ans de l'âge de départ en retraite ne permet de prolonger le système que d'une période de six à sept mois", a-t-il ajouté.

"C'est une provocation de voir les mineurs ramper dans des trous à l'âge de 65 ans tandis que d'autres catégories prennent leur retraite après 25 ans d'activité", a également dit le dirigeant syndical. Sans compter que certaines catégories sont plus prvilégiées encore :les femmes fonctionnaires par exemple peuvent prendre une retraite anticipée après seulement 15 ou 17 ans d'activité. La Commission européenne a même ouvert fin janvier une procédure d'infraction contre la Grèce pour cette différence de traitement...

Le secteur privé n'est pas le seul à protester contre le plan d'austérité du gouvernement grec. Le secteur public a lui aussi fait grève, mercredi 10 février, pour s'opposer aux coupes dans les salaires.