Medef : l'industrie agro-alimentaire claque la porte

L'Association des industries agroalimentaires qui représente les 10.500 entreprises du secteur juge trop élevées les cotisations que lui réclament le Medef. Laurence Parisot regrette ce départ et appelle les entreprises à rester "solidaires, unis et soudés".

C'est un revers pour Laurence Parisot à quelques mois du renouvellement de son mandat. L'Association des industries agroalimentaires (Ania) a décidé ce jeudi de quitter le Medef. Cette décision historique a fait l'objet d'un "long débat" entre les membres du conseil d'administration de cette organisation patronale représentant les 10.500 entreprises du secteur. Motif officiel invoqué : le coût trop élevé des cotisations. "La raison essentielle de cette sortie est la question que l'on se pose depuis un certain temps sur le rapport entre les prestations et les cotisations, le rapport qualité/coût que l'on a", a affirmé à l'AFP le président de l'Ania, Jean-René Buisson.

Le montant de la cotisation de l' Ania au Medef représente un peu plus de 623.000 euros, soit 16% de son budget. Sur les 33 membres du conseil d'administration ayant exprimé un vote, 18 se sont prononcés pour la sortie, 12 contre et trois personnes se sont abstenues.

L' Ania regroupe 21 fédérations nationales sectorielles et 18 associations régionales. Les entreprises du secteur emploient au total 412.500 salariés et ont réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 163 milliards d'euros. L'industrie agro-alimentaire comprend de grands groupes - Danone, Pernod-Ricard, Bonduelle, Bongrain et Lactalis - mais 97% des sociétés de ce secteur comprennent moins de 250 salariés. L'Ania a été créée en 1968, la même année où, François Michelin décidait de claquer la porte du CNPF, l'ancêtre du Medef.

Le Medef a réagi à ce départ  en publiant un communiqué dans lequel sa présidente dit regretter la décision de l?Ania. Pour Laurence Parisot, "plus que jamais les entreprises de France, petites, moyennes et grandes, ont besoin d?être solidaires, unies et soudées en cette période de crise". Ce départ ne devrait pas plomber les comptes du Medef. L'agroalimentaire n'est que son 11e contributeur financier, avec 2,6% des cotisations totales, loin derrière des secteurs comme la métallurgie (10,1%) ou la banque (8,2%).

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