Un trésor de guerre pour réaliser de petites et parfois de grandes acquisitions

Après le rachat de Skype, Microsoft pourrait encore s'offrir Nokia ou RIM.
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Une entreprise qui utilise son trop-plein de cash pour verser des dividendes ou financer des rachats d'actions, c'est bien, mais c'est souvent un choix par défaut, en l'absence de projets d'investissement ou de croissance externe, presque un aveu de frilosité ou de manque d'imagination. Face aux tirelires bien remplies des Apple, Microsoft, Google et autres grands noms de la high-tech, les investisseurs se prennent à rêver d'une salve de fusions et d'acquisitions dans le secteur. Microsoft a d'ailleurs apporté de l'eau à leur moulin en annonçant en mai le rachat - en numéraire - de Skype, pour la coquette somme de 8,5 milliards de dollars.

Analystes et gérants de portefeuilles n'hésitent pas à imaginer des rapprochements de la même envergure. Avant même l'annonce du deal Skype, les rumeurs allaient bon train au sujet d'un éventuel rachat de Nokia par le numéro un mondial des logiciels, dans le sillage du partenariat industriel et commercial conclu en février entre Microsoft et le fabricant finlandais de téléphones portables. Des rumeurs d'autant plus fortes qu'avec une action en chute de 51 % depuis le début de l'année, Nokia ne pèse plus que 14,3 milliards d'euros en Bourse. De même, le cours de Research In Motion (RIM), le fabricant du BlackBerry, ayant dégringolé de 57 % depuis le 1er janvier, les scénarios de rachat ont fleuri, que ce soit par Microsoft ou par le fabricant américain d'ordinateurs Dell, fort de 14,5 milliards de dollars de cash.

Des risques importants

Plus récemment, c'est à Apple, mais aussi à Google et à Yahoo, que les marchés ont prêté l'intention de faire main basse sur Hulu. Ce concurrent de Netflix dans la location de vidéos sur Internet, aux États-Unis, est valorisé quelque 2 milliards de dollars par les analystes.

Mais que les investisseurs ne prennent pas leurs désirs pour des réalités. Si les fusions et acquisitions dans la high-tech ont bondi de 124 % au premier trimestre, à 27 milliards de dollars à l'échelle mondiale, selon Ernst&Young, et devraient poursuivre sur leur lancée dans les mois à venir, elles concerneront surtout des opérations de taille moyenne ou petite, pronostique le cabinet. À l'image de la trentaine d'acquisitions réalisées par Google en 2010, toujours ciblées, sur des sociétés disposant de technologies de niche. Une stratégie identique à celle d'Apple, qui procède par petites touches en matière de croissance externe. Il faut dire que dans ce domaine, les grandes opérations présentent d'importants risques d'exécution et ne sont pas forcément créatrices de valeur. C. L.

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