Défaillances d'entreprises : 2012 s'annonce très médiocre

Selon une étude réalisée par les cabinets de conseil Deloitte et Altares, 10.900 défaillances d'entreprises ont été enregistrées en janvier et février. A ce rythme, le triste record établi en 2009 pourrait être battu. Les entreprises de plus de 50 salariés souffrent particulièrement d'un manque de compétitivité.
Photo Reuters

Le début d'année a été particulièrement actif dans les tribunaux de commerce. Malheureusement. C'est l'un des principaux enseignements de l'étude dévoilée ce mardi par les cabinets de conseil Deloitte et Altares intitulée « L'entreprise en difficulté en France, dessiner la sortie de crise ». En janvier et février, 10.900 défaillances d'entreprises ont été enregistrées. Si ce rythme se maintient, le triste record établi en 2009 pourrait être battu. Il y a trois ans, 61.595 ouvertures (redressement judiciaire, liquidation judiciaire, procédure de sauvegarde) avaient été enregistrées. Depuis, leur nombre avait reculé, avec 58.673 et 58.195 ouvertures de procédures en 2010 et 2011.
 

Tensions sur les trésoreries

Comme en 2009, des problèmes de trésorerie affectent les entreprises, en lien direct avec les retards de paiement. Selon Tristan Hoquet-Chassaing, associé chez Deloitte, 82% des entreprises de l'échantillon ont été payées avec quinze jours de retard. « Pour les entreprises qui sont payées avec 30 jours de retard par rapport aux délais prévus par la loi, la probabilité de mettre la clé sous la porte est six fois plus importante que pour les autres », poursuit-il. Depuis le 1er janvier 2009, les délais ne peuvent pas dépasser 45 jours fin de mois ou 60 jours calendaires à compter de la date d'émission de la facture. Cette mesure a été votée dans le cadre de la loi de modernisation économique (LME) en août 2008. Les défaillances liées aux tensions sur les trésoreries concernent tout particulièrement le secteur du commerce.
 

Même les entreprises moyenes souffrent

Fait nouveau par rapport à 2009, le nombre de défaillances d'entreprises de plus de 50 salariés a fortement augmenté entre 2010 et 2011 (+10%). « Les problèmes de compétitivité ne se traduisent plus par de simples pertes de parts de marché mais pas des défaillances d'entreprises », estime Vincent Batlle, responsable de l'activité Réorganisation Services chez Deloitte qui, citant notamment les cas de Caddie, Lejaby et Surcouf, pointe également l'adaptation insuffisante d'un grand nombre d'entreprises à l'évolution de leur marché. « La situation économique de 2011 et probablement de 2012 agira comme un puissant révélateur des faiblesses structurelles des entreprises : la sous-capitalisation, le manque de fonds propres, une trop faible attention portée au cash », poursuit Thierry Asmar, le président du directoire d'Altares.
 

Commentaires 2
à écrit le 15/03/2012 à 14:15
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Les défaillances d?entreprises sont contagieuses, car le crédit interentreprises est généralement important en France. Ainsi l?insolvabilité de certaines entreprises peut mettre ses fournisseurs en danger. Il convient donc d?être attentif. Dans le...

à écrit le 13/03/2012 à 13:42
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Les conditions d'un étalement du désert industriel sont réunis. Il faut rappeler que les banques françaises ont joué au feu dans les pays risqués comme la Grèce, ces mêmes banques précitées ont également beaucoup joué à la loterie et à la roulette ru...

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