Grippe A : les grands groupes sur le pied de guerre

Devant le risque d'absentéisme, les grandes sociétés mettent en place des plans de continuité d'activité.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Les grands groupes sont sur le qui-vive dans l'hypothèse d'une propagation massive de la grippe A H1N1. D'autant qu'une étude de la Banque mondiale évalue à 3.000 milliards de dollars le coût d'une pandémie ayant la gravité de la grippe espagnole de 1918. Conseillés par les pouvoirs publics, les groupes s'y préparent activement afin d'en limiter l'impact. Il leur revient de hiérarchiser les missions essentielles devant être assurées en toutes circonstances et d'identifier les personnels indispensables. Tous les grands groupes amassent dans des lieux tenus secrets des stocks de masques chirurgicaux antiprojections et/ou des masques plus protecteurs (FFP2) recommandés pour les salariés en contact avec le public ainsi que du gel hydroalcoolique. Numéro un mondial des cosmétiques, L'Oréal a mis en place des comités de coordination A/H1N1 dans chaque filiale, mobilisé sa médecine du travail, diffusé au niveau mondial des mesures de prévention et des instructions sur la prise en charge des cas suspects. S'agissant de l'application du plan de continuité d'activité (PCA), une source interne explique que « les chefs de service ont identifié les personnes indispensables à la bonne marche du groupe. Dans le cas d'une contamination majeure, le téletravail est envisagé ».

Pour sa part, la SNCF a déjà 8 millions de masques, permettant ainsi de tenir cent vingt jours au rythme de trois par jours. France Télécom en décompte environ 40 millions pour ses 101.000 salariés et diffusables massivement si la France passait en phase 6. « L'entreprise doit vivre et assurer sa gouvernance et doit aussi - c'est la priorité - protéger son personnel, ses clients et ses prestataires. Nous avons travaillé sur deux scénarios - 25 % et 50 % d'absentéisme - en organisant un système de remplacement pour les salariés clés », détaille le coordinateur PCA pandémie chez France Télécom-Orange, Marc Oberlé.

Réduire les voyages
À La Poste, « une cellule de veille a été mise en place permettant une information à tous les échelons du groupe ainsi que le signalement de cas potentiels. Chaque corps de métier a adopté un plan permettant de compenser l'absence d'un salarié par un autre afin que les bureaux ne ferment pas ». Enfin, chez EADS, où 90 % des effectifs sont dans quatre pays, il existe « une coordination en respect avec les autorités locales. Nous sommes prêts à réduire, voire à interdire les voyages pour les réunions internationales ». Le groupe se veut pragmatique sur le PCA, « on peut être proactif jusqu'à un certain point, ensuite il faut réagir et s'adapter ».

(Retrouvez également l'article  "La Grippe A : un guide simplifié pour les PME")

 

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