Les directeurs juridiques deviennent parties prenantes à la direction des entreprises

Selon une étude réalisée en France, 64% des directeurs juridiques sont membres du comité de direction. Ils sont davantage associés à la gestion des risques de l'entreprise.

Avant de prendre une décision stratégique, l?équipe dirigeante d?une entreprise doit intégrer les risques juridiques. Ce réflexe commence à se généraliser. En effet, plus de la moitié des directeurs juridiques (64%) font partie du comité de direction de la société. C?est le principal enseignement qui ressort d?une étude réalisée conjointement par Development institute international et Boyden Global Executive Search (1), rendu publique ce mardi et dévoilée en exclusivité sur latribune.fr.

Certes, un quart des directeurs juridiques est présent dans un comité de direction depuis plus de dix ans. Mais un autre quart (25%) ne l?est que depuis un à trois ans. "C?est peut-être le début de la reconnaissance juridique. Le directeur juridique intervient de plus en plus en amont dans la procédure de décision et dans la stratégie de l?entreprise", souligne Blandine Cordier-Palasse, associée en charge notamment du recrutement juridique chez Boyden Global Executive Search.

Le rattachement hiérarchique direct du directeur juridique au directeur général ou au président de la société s?explique. Les dirigeants veulent prendre un maximum de précautions pour ne pas se voir embarquer sur le terrain de leur responsabilité pénale. Autre priorité pour l?équipe dirigeante, il s?agit de sécuriser juridiquement les opérations. "Ces évolutions permettent au directeur juridique de prendre sa place auprès de la direction générale et d?être ainsi légitimité auprès des opérationnels", explique-t-elle.

La gestion du risque juridique est également prise de plus en plus en compte. Une majorité des directeurs juridiques (54%) a ainsi enregistré une augmentation de son périmètre d?intervention au cours de ces deux dernières années. Et cette tendance n?est qu?à son début. Car, pour 51% des directeurs juridiques, les années 2010 et 2011 marqueront un accroissement du champ d?intervention de leur direction. "Je pense que la crise actuelle fait que les directeurs généraux ont aussi envie que leurs directeurs juridiques soient à côté d?eux pour éviter les risques juridiques", indique Blandine Cordier-Palasse.

Par conséquent, le directeur juridique participe à la cartographie globale des risques de l?entreprise. La montée des règles de conformité n?est sûrement pas étrangère à cette évolution. Pour les grands groupes, la mise en place de telles règles peut se révéler précieuse afin de remporter des marchés à l?international. Il peut en effet constituer un facteur concurrentiel puisque les mêmes règles doivent être respectées par toutes les entités du groupe. "Aujourd?hui, le directeur juridique est plus vu comme une création de valeur et non comme un coût", insiste-t-elle. De là à penser qu?un jour la direction juridique soit un tremplin pour devenir directeur général? Cela semble être une illusion pour 41% des juristes interrogés.

 

(1) Etude réalisée entre mai et juillet 2009 auprès de 350 directeurs juridiques d?entreprises (ayant un effectif de 1 à 1.200 salariés).

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