Laurence Parisot, en campagne, apporte son soutien à l'Etat sur Renault

Affaiblie par les critiques et les départs, Laurence Parisot s'est déclarée ce lundi déterminée à briguer un second mandat à la tête du Medef. Concernant l'affaire Renault, elle a par ailleurs estimé qu'il était normal que l'Etat actionnaire et créancier du groupe pose ses conditions, tout en mettant en garde contre la tentation du protectionnisme.

Laurence Parisot s'est déclarée, ce lundi sur RTL, "plus que jamais" candidate à sa succession à la tête du Medef, malgré les critiques dont elle fait l'objet. Elue en 2005 à la tête de l'organisation patronale, elle ne cache pas son intention de briguer en juillet un second mandat, malgré les critiques et les coups durs qu'elle a eu à affronter depuis deux mois.

En décembre, le conseil d'administration de l'Association nationale des industries alimentaires avait décidé de ne pas renouveler son adhésion au Medef. C'est la première fois depuis 1968 qu'une telle chose se produit au Medef. De plus, la présidente du Medef a dû faire face début janvier à la démission de Jean-Charles Simon, un des deux directeurs généraux de l'organisation patronale après une réunion houleuse et des critiques cinglantes sur l'organisation patronale. Laurence Parisot a affirmé ne se sentir "en aucun cas" affaiblie par les critiques formulées contre elle, qui portent notamment sur sa gestion du Medef. Elle s'est déclarée "plus que jamais" candidate. "Et ma motivation est décuplée par ce qui s'est passé ces derniers jours", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, Denis Kessler, PDG de Scor, a annoncé ce lundi dans une interview aux Echos ne pas être candidat à la présidence du Medef pour succéder à Laurence Parisot. "Je ne suis pas candidat, mais je continue à être passionné par le rôle des entreprises dans la société française à un moment de mutation très intense", répond le patron du groupe de réassurance à une question sur son éventuel intérêt pour prendre la tête de l'organisation patronale.

Concernant l'affaire Renault, la présidente du Medef s'est montré complaisante à l'égard de l'Etat français en estimant que "c'est très classique" que l'Etat "prêteur pose ses conditions". Suite à l'entretien à l'Elysée du PDG de Renault, Carlos Ghosn, et la décision d'implanter en France une partie de la production de la future Clio 4, Laurence Parisot a reconnu sur RTL que si "aucun chef d'entreprise n'aime voir l'Etat s'immiscer dans la gestion de ses dossiers et dans les choix que l'entreprise doit faire (...), nous sommes dans un cas bien particulier, l'Etat est principal actionnaire de Renault". "Quels sont les dirigeants qui n'ont pas eu à un moment ou un autre dans la conduite de leur entreprise des discussions âpres avec leurs actionnaires? Cela fait partie du dossier", a-t-elle assuré. "Il y a un autre élément, c'est que l'Etat a prêté beaucoup d'argent à Renault, c'est aussi très classique de voir le prêteur poser ses conditions".

Cependant, concernant les déclarations du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, sur le fait de fabriquer en France des voitures vendues en France, la patronne des patrons a prévenu qu'il fallait "faire attention à ne pas tomber dans le protectionnisme". "Il faut avoir conscience que nous sommes dans un monde ouvert et il ne faut surtout pas que la France se referme", selon elle.

Commentaires 2
à écrit le 19/01/2010 à 17:45
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Sans faire du protectionisme a outrance, il est necessaire de protéger notre industrie notre savoir faire, que nos politiques laissent partir en lambeaux, nos pauvres enfants risquent de se nourir d'un bol de riz alors que les chinois et autres pays ...

à écrit le 18/01/2010 à 10:19
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Il va bien falloir discuter du sujet tabou: le protectionnisme (qui ne veut pas dire la fermeture des frontières!) On comprend que les entreprises y soient opposées, mais le corps social est aussi composé de travaileurs, de citoyens et de consommateu...

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