Le déficit public français a atteint finalement 7,9% du PIB en 2009

Le déficit public français a finalement atteint 7,9% du produit intérieur brut en 2009, a annoncé ce mercredi le ministre du Budget, Eric Woerth. Malgré la poursuite de la réduction des effectifs de la fonction publique, et la révision à la hausse de la prévision de croissance, en 2010 le gouvernement prévoit un déficit autour de 8,2% du PIB.

Le ministre du Budget, Eric Woerth, a annoncé ce mercredi que le déficit public français a atteint 7,9% du PIB en 2009. Initialement prévu à 8,2% du PIB, il a été légèrement revu à la baisse, mais reste cependant à son plus haut niveau depuis au moins le début de la Vème République, cinquante ans plus tôt.

Concernant l'année 2010, Eric Woerth prévoit que le déficit public de la France s'établira "aux alentours" de 8,2% du produit intérieur brut (PIB). "En 2010, le déficit sera aux alentours de 8,2%", a déclaré le ministre du Budget sur France 2. Le gouvernement révise ainsi à la baisse sa prévision (initialement prévus à 8,5%) dans le cadre du projet de loi de finances rectificative présenté ce mercredi en conseil des ministres. Cette légère amélioration est due à une révision à la hausse des prévisions de croissance à 1,4% au lieu de 0,75% du PIB, qui sera également reprise dans ce projet de loi.

Le nouveau projet de budget de la France pour 2010 sera dévoilé ce mercredi. Il devrait refléter la prévision par le gouvernement d'une reprise économique plus forte que prévu, sans pour autant modifier sensiblement l'ampleur d'un déficit public record. Le projet de loi de finances rectificative présenté en conseil des ministres comprendra aussi le "grand emprunt" dont le poids pèsera sur l'ampleur des déficits.

Le ministre de la Fonction publique, Eric Woerth, a par ailleurs annoncé ne pas pouvoir "faire autrement" que de réduire les effectifs de la fonction publique, qui ont diminué de 100.000 en trois ans, alors que trois fédérations syndicales appellent les fonctionnaires à la grève jeudi. CGT, FSU et Solidaires appellent les 5,2 millions de fonctionnaires à une journée de grève et d'actions contre les suppressions de postes et les réformes de l'Etat en cours. Le gouvernement sait qu'il sera notamment attendu sur sa capacité à réduire les dépenses de l'Etat.

Nicolas Sarkozy ouvrira le 28 janvier une "conférence" nationale sur les déficits qui visera notamment à éviter de suivre les exemples grec, islandais ou portugais. Le gouvernement français devrait ainsi transmettre à l'exécutif européen des perspectives financières allant jusqu'à 2013. Pour le moment, il existe un écart entre la prévision actuelle d'un déficit à 5% du PIB en 2013 et la promesse de passer à cette date sous les 3% "si la croissance le permet".

Si à court terme les risques sont limités, à horizon deux à trois ans la réduction des déficits est impérative pour conserver la crédibilité des marchés et des agences de notation. En effet, malgré l'augmentation rapide de sa dette publique, pour le moment la France affiche un déficit et un endettement comparables ou inférieurs à certains de ses principaux partenaires économiques. Sa dette, à l'instar de celle de l'Allemagne, conserve la meilleure note possible (AAA), et elle bénéficie de conditions de financement proches, avec un écart des taux à dix ans d'environ 0,2 point.

Cependant, s'il paraît qu'en temps de crise, les plans de relance aient pu creuser les déficits, la France sera attendue, une fois la crise passée, sur sa capacité à revenir sous les 3% du PIB, niveau de déficit jugé "acceptable".

Commentaire 1
à écrit le 20/01/2010 à 9:39
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100 000 fonctionnaires en moins, c'est 100 000 chômeurs en plus. Non indemnisés, c'est autant de masse salariale en moins injectée dans l'économie. Indemnisés largement, c'est signifier qu'on préfère payer des chômeurs que des fonctionnaires. Quelle...

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