Mauvais chiffres du secteur des services en France

La croissance dans le secteur français des services a ralenti pour le quatrième mois consécutif en mars, selon l'enquête Markit publiée ce mercredi. Un signe inquiétant pour la consommation et la croissance, affirme Markit, qui publie dans le même temps des résultats très optimistes pour la zone euro.

L'indice qui mesure la confiance directeurs d'achat (dit "indice PMI" ) du secteur des services en France a reculé à 53,8, contre 54,6 en février, soit son niveau le plus bas depuis septembre, selon l'enquête publiée par Markit ce mercredi. Il reste tout de même au-dessus de la barre des  50 points, qui marque le passage entre contraction de l'activité (sous les 50 points) et croissance (au-dessus des 50 points).

L'indice a été revu en légère hausse par rapport à l'estimation du 24 mars, de 53 points, mais il n'en poursuit pas moins son repli depuis le pic de 60,9 atteint en novembre.

Accélération des réductions d'effectifs

Sur le front de l'emploi, la situation reste tendue. Le sous-indice de l'emploi s'est replié à 46,7, contre 46,8 en février, reflétant une accélération des réductions d'effectifs. Cela fait 22 mois que l'indicateur de l'emploi est sous la barre des 50.

L'indice composite (services et industrie réunis) a réussi à progresser légèrement à 55,8, contre 55,6 en février, du fait d'une accélération de la reprise dans le secteur manufacturier qui a compensé le ralentissement dans les services. Il avait été annoncé à 55,2 en première version. Le secteur manufacturier avait enregistré en mars sa plus forte croissance depuis novembre 2006, soutenu par un bond des entrées de commandes, notamment à l'exportation.

Le secteur des services représente les deux tiers de l'activité en France. Plus tributaire de la demande intérieure, il a davantage pâti du ralentissement des dépenses des ménages depuis le début 2010. Le chômage élevé - à 9,6% en métropole à fin 2009 - et les craintes suscitées par la réforme des retraites et l'ampleur des déficits publics se conjuguent pour freiner les ardeurs de consommation. C'est cette perspective d'une demande sans tonus qui a amené l'Insee à réduire de moitié sa prévision de croissance pour le premier trimestre, à 0,2%.

Les mauvais chiffres français sont à mettre en regard avec l'embellie qu'enregistre la zone euro. Selon l'indice PMI services publié également ce mercredi, la croissance des services en zone euro a en effet été en mars la plus soutenue depuis novembre 2007. L'indice PMI de l'industrie dans la zone euro a lui aussi atteint un plus haut, de 40 mois, en mars.

Commentaire 1
à écrit le 07/04/2010 à 9:27
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Je suis étonnée que La Tribune fasse appelle à cet organisme Markit optimiste avec " quelques réserves " en vue des présidentielles et l'INSEE, qui vous donne sans concession électoraliste qui prévoit pour 2010 un " déficit public de 173,7 milliards ...

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