La Banque de France table toujours sur une croissance de 0,4% en début d'année

La croissance française devrait bien atteindre 0,4% au premier trimestre, confirme la Banque de France, qui fait état d'une hausse de l'activité dans les services comme dans l'industrie. De son côté, la production industrielle a stagné en février après avoir progressé de 1,1% en janvier, selon l'Insee.

La Banque de France (BdF) a maintenu ce vendredi sa prévision de croissance de 0,4% au premier trimestre, à la faveur d'une hausse de l'activité constatée dans son enquête de conjoncture de mars. Il s'agit de la troisième et dernière estimation de la BdF pour la croissance du PIB des trois premiers mois de l'année, dont le chiffre sera connu à la mi-mai.

Au quatrième trimestre 2009, l'économie française avait dégagé une croissance de 0,6% due à la robustesse de la consommation, elle-même tirée par la prime à la casse automobile, et à un moindre déstockage des entreprises. Mais une demande intérieure toujours faible et le contrecoup de la prime à la casse laissent présager un ralentissement au premier trimestre et l'Insee, dans sa note de conjoncture de mars, a réduit de moitié sa propre prévision pour tabler désormais sur une hausse de 0,2%.

L'enquête de conjoncture de la Banque de France fait état d'une hausse de l'activité dans l'industrie en mars, à un rythme modéré, en raison principalement de la poursuite de la croissance dans les biens intermédiaires. Dans les services, l'activité s'est accélérée sous l'effet d'un rebond dans le travail temporaire et d'une nouvelle progression dans les services informatiques.

L'indicateur du climat des affaires dans l'industrie a progressé d'un point à 103 et dans les services il a gagné un point également à 92, celui de février ayant été révisé en hausse d'un point à 91. Dans l'industrie, le taux d'utilisation des capacités de production a poursuivi son redressement, à 75,3% contre 74,7% (révisé) en février, tout en demeurant inférieur à sa moyenne de longue période qui est d'un peu plus de 82%, indique la BdF.

Les carnets de commandes se sont regarnis et avoisinent un niveau jugé normal tandis que les stocks de produits finis se sont un peu tassés mais sont considérés comme proches de la normale. "Les prévisions pour les prochains mois sont orientées vers une croissance très légère de l'activité", signale l'étude. Dans les services, les prix se sont maintenus et la stabilisation des effectifs, déjà observée en février, s'est confirmée.

"A court terme, les prévisions tablent sur une nouvelle progression de l'activité", ajoute la banque centrale.
La BdF a également publié un supplément trimestriel à son enquête qui montre que les trésoreries des entreprises industrielles se sont "très légèrement améliorées par rapport au trimestre précédent, se rapprochant de la moyenne de longue période".
"La tendance à la stabilisation des dépenses d'investissement s'est confirmée ; selon les prévisions, elles ne devraient guère progresser au cours du prochain trimestre", observe encore la BdF, en faisant en outre état de marges globalement stationnaires et d'une légère amélioration des résultats bruts d'exploitation.

Pour sa part, la production industrielle est restée stable en février après une hausse de 1,1% (révisé) en janvier qui était due en grande partie à l'énergie, selon les données corrigées (CVS-CJO) publiées vendredi par l'Insee. La hausse de janvier avait été annoncée initialement à 1,6%. La production manufacturière, c'est-à-dire hors énergie mais avec l'agroalimentaire inclus, a progressé de son côté de 0,4% en février après une hausse révisée à 0,6% (0,8% en première
estimation) le mois précédent.

Au cours des trois derniers mois, la production a progressé de 0,3% dans l'industrie manufacturière et de 1% pour l'ensemble de l'industrie. L'Insee signale aussi que la production manufacturière des trois derniers mois est supérieure de 2,1% aux trois mêmes mois de l'année dernière.

La production a baissé de 2,4% dans l'automobile en février et de 5% dans les "autres matériels de transport", catégorie qui comprend notamment les constructions navale, aéronautique et ferroviaire, soit un recul de 3,6% pour l'ensemble des matériels de transport. Dans les industries extractives, énergie, eau, la production a reculé de 2,6% après deux mois de hausse sensible due à la vague de froid. Elle a en revanche bondi de 16,5% dans la cokéfaction et le raffinage, et augmenté de 1% dans les "autres industries", catégorie qui comprend la chimie (6,5%), la métallurgie (0,9%) mais aussi textile-habillement (en baisse de 0,7%) ou la pharmacie (-0,2%).

L'Allemagne, principal partenaire commercial de la France, a également eu une production industrielle stable en février.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.