Réforme des retraites : la CGT propose une nouvelle journée d'action

Alors que la huitième journée d'action contre la réforme des retraites est prévue samedi, une autre va être proposée, ce jeudi, par le secrétaire général de la CGT à ses partenaires de l'intersyndicale.

La CGT proposera jeudi à ses partenaires de l'intersyndicale une nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites, après celle de samedi, a annoncé mercredi son secrétaire général. Le gouvernement n'en a pas fini avec ce mouvement de protestation, malgré le vote par le Parlement de la loi reculant à 62 ans de l'âge légal de la retraite, a déclaré Bernard Thibault dans une interview accordée à Reuters.

"Nous serions partisans, par exemple, de reprogrammer une autre journée de mobilisation interprofessionnelle dans le courant du mois de novembre", a-t-il poursuivi. "On va avoir samedi la huitième depuis septembre, ça serait la neuvième." Les principaux syndicats se réunissent ce jeudi pour débattre de la suite du mouvement, alors que le président Nicolas Sarkozy s'apprête à promulguer la loi sur la réforme des retraites.

Le mouvement d'opposition, qui a mobilisé à son pic 1,2 à 3,5 millions de manifestants, selon les estimations, traverse "une séquence de doute", admet Bernard Thibault. Mais "nous pensons avoir les moyens de continuer la protestation contre le contenu de la loi", ajoute-t-il. "Le gouvernement va s'efforcer de tourner la page. Nous allons lui faire la démonstration que ce boulet, il va le traîner aussi longtemps qu'il n'acceptera pas de rediscuter."

La CGT propose la multiplication d'initiatives plus locales, au niveau des entreprises ou des agglomérations, afin de rendre permanente la protestation contre la réforme. Bernard Thibault évoque "une mobilisation tous azimuts qui sache coller au terrain, une protestation plus décentralisée, multiforme, qui restent des initiatives de masse".

Pas d'opérations commando

Il rejette en revanche l'idée d'"opérations commando" qui nuiraient à la popularité du mouvement, qui a été acquise "parce que les syndicats n'ont pas fait n'importe quoi". Le fait qu'une loi ait été votée n'interdit pas d'envisager de la modifier, souligne le dirigeant syndicaliste.

La CGT veut remettre en cause les paramètres d'âge et les dispositions qui aggravent, selon elle, l'inégalité entre les hommes et les femmes, et demande une meilleure prise en compte de la pénibilité de certains métiers et travaux.

Opposée à l'idée de retraite à points qui a la faveur de la CFDT, la CGT plaide pour une amélioration de l'emploi des jeunes et des seniors - qui permettrait selon elle de régler 50% des problèmes de financement des retraites.

"Plutôt que de faire travailler plus longtemps, il faudrait créer les conditions pour travailler tous", explique Bernard Thibault. "Un million d'emplois, c'est cinq milliards d'euros de recettes par an pour les caisses de retraites."

La CGT propose d'élargir l'assiette des cotisations de l'assurance-vieillesse, à toutes les rémunérations qui leur échappent aujourd'hui - participation, intéressement, revenus financiers, bonus, "retraites chapeau", etc.

Elle suggère également de moduler ces cotisations en fonction du "comportement social" des entreprises et d'un ratio entre masse salariale et valeur ajoutée produite par celles-ci.

Bernard Thibault dit ne rien attendre du changement de gouvernement attendu pour la deuxième quinzaine de novembre ni d'une proposition de dialogue qui ne serait que le prétexte à "une photo de famille sur le perron de l'Elysée".

"Le prochain remaniement sera conçu pour une seule chose, l'échéance présidentielle de 2012", estime-t-il. "Rien ne peut compenser la réforme des retraites."

 

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