Sarkozy, père Noël vert au salon de l'agriculture

Nicolas Sarkozy a inauguré samedi matin le 48eme édition du salon de l'agriculture. Dans la hotte du chef de l'Etat, un décret, paru le même jour au journal officiel, et qui ouvre la possibilité pour les exploitants agricoles de commercialiser du méthane.
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«On aura toujours besoin de vous» a lancé Nicolas Sarkozy aux agriculteurs, lors de son arrivée samedi matin à la Porte de Versailles, avant d'ajouter : «vous ne disparaîtrez pas». En entamant à 8h30 une visite de près de deux heures dans les allées du salon, avant de participer à une table ronde avec les représentants des filières du monde agricole, le chef de l'Etat a voulu rassurer.

Entouré d'un important dispositif de sécurité, le chef de l'exécutif a rappelé aux éleveurs et aux cultivateurs inquiets sa mobilisation au plan international (réforme de la Pac et inscription au menu du G20 de la lutte contre la volatilité des cours). Surtout, il s'est attaché, au cours d'une visite sensible, à consolider l'opération de reconquête du monde paysan, entamée il y a quelques mois. Une stratégie payante, puisque c'est au sein de la population agricole que Nicolas Sarkozy compte ses premiers soutiens, avec une popularité de 51% contre 31% chez les Français, selon l'Ifop.

Un décret qui tombe à pic

Pour consolider ce regain de popularité, le chef de l'Etat peut compter sur un décret qui tombe à pic et qui devrait redonner le sourire à un monde agricole démoralisé. Sa publication au journal officiel du samedi 19 février est intervenue quelques heures seulement avant la visite très matinale chef de l'Etat au Salon de l'agriculture. S'adressant aux «exploitants agricoles à titre individuel ou en société », le décret, dont l'entrée en vigueur est immédiate, définit « le champ d'exercice de l'activité de méthanisation réputée agricole ».

Grace à ce texte, tous les agriculteurs obtiennent la possibilité de « diversifier leur activité agricole et sécuriser la production de biogaz, d'électricité et de chaleur par la méthanisation et sa commercialisation dans le cadre de leur exploitation agricole ou via une structure sociétaire où ils détiennent la majorité du capital. » Seule contrainte : la tenue d'un registre permanent d'admission des matières premières. En clair, les agriculteurs sont incités, pour gonfler un revenu très instable (après deux années de forte baisse, il a connu un rattrapage important en 2010), à utiliser leurs lisier et autres déchets pour produire des unités de méthane.

Le retard français

Un simple texte juridique ne suffira toutefois pas à la France de refaire son retard sur l'Allemagne, partie beaucoup plus tôt dans la course à la méthanisation de ses exploitations agricoles. Résultat, on compte, Outre-Rhin, près de 4000 installations de méthanisation, contre à peine quelques dizaines en France. Un plus qui assure notamment aux producteurs de lait allemands un revenu supplémentaire issu de la commercialisation des bio-gaz, et qui sert d'amortisseur à la baisse du prix du lait. En 2020, l'Allemagne s'est fixée comme objectif la substitution de 5 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) d'énergie fossile par du bio-gaz/méthane.

En France, le potentiel est encore plus important, puisqu'il est évalué entre 7 et 16 millions de TEP à l'horizon 2020, une très large part de ce potentiel venant de l'exploitation de l'utilisation des déchets agricoles. Mais il ne s'agit que d'un potentiel théorique, la capacité de production hexagonale étant, elle, estimée à 3,5 millions de TEP. Encore faudra-t-il régler un autre casse-tête : celui de l'écart entre le cout de production et le prix de vente. Pour l'heure, le coût de production d'un Kwh dans une petite installation agricole est estimé à 15 centimes. « Avec un prix du gaz naturel à environ 2,5 c?/kWh au stade « gros » et 4,5 à 5 c?/kWh chez le particulier, il est indispensable de compenser l'écart de coût entre le méthane d'origine fossile et le biométhane pour l'incorporer dans le réseau », précise le Conseil général de l'alimentation de l'agriculture et des espaces ruraux, dans sa revue de janvier.
 

Commentaires 4
à écrit le 20/02/2011 à 8:41
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RENIFLE , C'EST DE LA BONNE !

à écrit le 20/02/2011 à 8:08
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Ne dit-on pas : bête à manger du foin ? comme sur la photo mais cela fait France profonde comme dirait Jacob !

à écrit le 19/02/2011 à 22:46
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La france

à écrit le 19/02/2011 à 17:50
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Bonne nouvelle les agriculteurs , les empoisonneurs de la terre et de l'eau , pour parait il nourrir la France ou bien je dirais l'empoisonner, deviennent des marchands de gaz! Non là cela devient grave d'avoir un président même pas capable de voir...

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