Les grands groupes s'intéressent aussi aux littéraires

Lancée en 2007, l'opération Phénix favorise le recrutement, en CDI au niveau cadre, d'étudiants en lettres et sciences humaines par des entreprises. Elle va va prendre une nouvelle dimension à partir de la rentrée 2011.
Pour le président de PwC, Serge Villepelet, "les littéraires sont faits pour l'entreprise et peuvent s'y épanouir".

Elle est encore embryonnaire mais le pli est pris. L?opération Phénix organisait son Forum 2011 ce mercredi à Paris. Lancée en 2007 pour permettre aux jeunes titulaires d?un master 2 recherche en lettres et sciences humaines de postuler dans de grandes entreprises, cette initiative est née grâce à l?engagement du patron de PwC, Serge Villepelet, qui a toujours cru dans l?apport formidable que peut apporter le vivier des littéraires aux entreprises. Aujourd?hui, dix universités franciliennes (dont la majorité des huit parisiennes) et dix entreprises (Axa, Coca-Cola, Danone, Eiffage, L?Oréal, Renault?) sont partenaires.

"En quatre ans, nous avons recruté 123 jeunes en CDI au niveau cadre, dont 92 sont toujours en poste. L?objectif de l?opération est surtout de montrer que cela peut marcher", explique Bernard Deforge, associé de PwC et coordinateur de l?opération. La session 2010 a ainsi permis le recrutement comme analyste conseil à la Société Générale d?un master de philosophie ou encore d?un consultant junior diplômé d?histoire chez PwC. "Anglo-saxon, notre groupe a toujours cultivé la diversité en matière de recrutement. Cette démarche est plus longue à se mettre en place en France, pays où le diplôme est vraiment important, constate Pascale Martin-Sauty, directrice du développement RH chez HSBC France, qui a recruté depuis 2007 huit masters en lettres et sciences humaines sur des métiers de la banque via l?opération Phénix. Ces étudiants sont généralement appréciés pour leur relationnel, leurs capacités à travailler plus en profondeur et à prendre du recul. Selon elle, la meilleure preuve de réussite est « qu?après quelques années, nous ne pouvons pas faire la différence entre ces diplômés et ceux issus de grandes écoles."

Décliner le modèle partout en France

L?année 2011-2012 va marquer un tournant. Comme souhaité par les fondateurs de Phénix, la formation à la vie en entreprise en alternance (350 heures) auparavant dispensée après le recrutement par un organisme de formation continue créé pour l?occasion par PwC, sera dès cette rentrée assurée par l?université Paris Sorbonne, grâce à un nouveau master 2 "métiers de l?entreprise" (comptabilité, gestion, finance, RH...) en cours d?habilitation au ministère de l?Enseignement supérieur. "L?idée est de pouvoir créer un modèle de diplôme reproductible partout et d'inciter les universités à se mettre localement en relation avec les entreprises", espère Bernard Deforge.

Les universités de Montpellier, Grenoble ou Nice seraient déjà intéressées. Un label décerné par le Comité Phénix devrait par la suite labelliser les meilleures initiatives de ce type. Le souhait de Serge Villepelet ? Que les entreprises recrutent 10% de littéraires...

Restera pour cela à convaincre les PME. L?année dernière, le syndicat des entreprises de taille intermédiaire (Asmep ETI), présidé par Yvon Gattaz, s?est montré séduit par la démarche. "C?est un travail de longue haleine, reconnait Bernard Deforge, mais les choses bougent."

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