Matignon veut accélérer le projet du campus de Saclay

Après la démission surprise fin mars du président du campus de Saclay, Paul Vialle, le Premier ministre a diligenté une mission "pour la finalisation du projet". Le campus pourrait élire son nouveau président ce jeudi.

Le projet pharaonique du campus de Saclay ne va assez vite aux yeux du gouvernement. Pour preuve, la candidature du campus, pourtant l'un des projets phares du quinquennat de Nicolas Sarkozy, n'a pas été présélectionnée au premier tour de l'appel à projet  "initiatives d'excellence" (Idex) du grand emprunt. Un sérieux revers qui a fait figure d'électrochoc et provoqué la démission de Paul Vialle, le président de la Fondation de coopération scientifique (FCS) de Paris-Saclay, qui réunit toutes les institutions du campus (vingt-trois acteurs parmi lesquels le CEA, le CNRS, HEC, Polytechnique, Paris-Sud...). Les raisons de ce revers ? Les difficultés à mettre en musique les stratégies des nombreux acteurs souvent jaloux de leurs prérogatives mais aussi de justifier d'une gouvernance cohérente. L'objectif dorénavant est donc de passer lors de la seconde vague de présélection, en septembre.

Du coup, une semaine après la démission de Paul Vialle, le Premier ministre a diligenté une mission pour accélérer le projet. Il a chargé Jean-Marc Monteil, un de ses anciens chargés de mission actuellement professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers (Cnam), de "mettre les acteurs en situation de finaliser le projet scientifique, de clarifier les besoins d'aménagement du site et de définir une programmation des opérations compatibles avec les moyens apportés par l'Etat et les collectivités locales". L'objectif est clairement affiché puisque selon la lettre de mission de François Fillon, datée du 6 avril 2011, il s'agit de "permettre au projet Saclay de bénéficier pleinement des opportunités offertes par le programme d'investissements d'avenir", autrement dit le grand emprunt. D'ailleurs, Jean-Marc Monteil a six mois pour parvenir à ses fins, ce qui nous amène à fin septembre, échéance de la seconde présélection.

Marges de man?uvre

Mais sa tâche ne sera pas facile puisqu'il devra justement aplanir les dissensions internes afin de parvenir à une "simplification du paysage institutionnel". Il pourra pour cela "s'appuyer sur le commissariat général à l'investissement, sur le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche ainsi que sur les autres ministères concernés par l'aménagement du plateau de Saclay". Le tout, bien sûr, "en étroite liaison" avec la Fondation du campus et l'établissement public de Paris-Saclay. Cette mission pose donc la question des futures marges de man?uvre de la fondation de coopération scientifique, jusqu'alors chef d'orchestre des projets scientifiques. Le conseil d'administration qui se tient ce jeudi 14 avril devrait élire le successeur de Paul Vialle. Si aucun accord n'est trouvé un conseil extraordinaire pourrait être convoqué par la suite. Mais quel qu'il soit, le nouveau président du campus de Saclay devra composer avec Jean-Marc Monteil... et donc Matignon.

Commentaire 1
à écrit le 12/04/2011 à 13:48
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Voilà un projet qui risque d'appauvrir encore un peu plus le reste du département de l'Essonne déjà bien mal mené par l'Etat

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