En 2007, Nicolas Sarkozy plaidait pour une "France de propriétaires". Or, le taux des Français propriétaires de leur logement est resté quasi stable (57%), alors que la moyenne européenne atteint 65% et que le candidat-président espérait porter ce taux en France à 70% . Une étude de l'Insee (Insee Première N°1395 à consulter sur www.insee.fr) apporte quelques éléments de réponse sur les difficultés à tenir cette promesse. Le logement constitue le premier poste de dépenses des ménages, devant ceux de l'alimentation et des transports.
Un ménage sur deux consacre 18,5% de ses revenus à se loger
En 2010, un ménage sur deux en France métropolitaine consacre au moins 18,5% de ses revenus à se loger, qu'il s'agisse des locataires ou des propriétaires. Mais, bien entendu, le taux d'effort médian (le taux d'effort correspond au rapport entre les dépenses liées à l'habitation principale et les revenus) est plus élevé pour les locataires du secteurs privé et les accédants à la propriété, c'est-à-dire ceux qui ont encore des emprunts à rembourser pour leur habitation (27% pour ces deux catégories). Il est beaucoup plus faible pour les propriétaires non accédants (10%), dégagés des charges de remboursement et il est égal à 20% pour les locataires du secteur social.
Les dépenses de logement ont progressé de 17% entre 2005 et 2010
Ce qui est intéressant par rapport à l'objectif de Nicolas Sarkozy, c'est de noter qu'entre 2005 et 2010, les dépenses de logement par ménage, avant déduction des éventuelles aides au logement, ont augmenté de 17% en moyenne, soit quatre points de plus que le niveau de vie moyen. Pis, cette évolution, selon l'Insee, est bien plus marquée pour les accédants à la propriété (+26%), dans un contexte d'envolée des prix immobiliers. Au cours des années 2000, en effet, les prix des logements anciens ont plus que doublé.... Dans ces conditions, difficile pour le plus grand nombre de devenir propriétaire. D'ailleurs, insiste l'Insee, pour l'ensemble des locataires et des accédants à la propriété, la hausse des dépenses de logement s'explique "presque entièrement par celle des loyers ou des remboursements d'emprunts". Et s'agissant plus spécifiquement des candidats à la propriété, il est clair que ce rêve devient de plus en plus inaccessible. Ainsi, parmi les ménages accédants, seuls 10% étaient des ménages modestes en 2006, alors qu'ils étaient encore 13% en 1996. Atre fait significatif, le montant de l'achat représente quatre années de revenu en moyenne pour les accédants récents de 2002-2006, contre trois années pour ceux de 1997-2001.
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