Bourses étudiantes : Le 10e mois promis par l'ancienne majorité n'était pas financé

Le dixième mois de bourses promis par l'ancienne majorité aux étudiants représente 150 millions d'euros par non financé, a déploré jeudi le ministre du Budget, entre autres "impasses" budgétaires laissées, selon lui, par le gouvernement Fillon. Il "sera tout de même versées aux intéressés", a assuré Jérôme Cahuzac, "au nom de la continuité de l'État".
Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac - DR
Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac - DR

Le dixième mois de bourses promis par l'ancienne majorité aux étudiants représente 150 millions d'euros par non financé, a déploré jeudi le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, entre autres "impasses" budgétaires laissées, selon lui, par le gouvernement Fillon. "Il y a une impasse identifiée et qui ne pourra pas être contestée, c'est le dixième mois de bourse pour les étudiants et c'est 150 millions d'euros", a déclaré à l'AFP Jérôme Cahuzac, assurant qu'il sera tout de même versé aux intéressés, "au nom de la continuité de l'Etat".

Une première "impasse" budgétaire en attendant l'audit de la Cour des comptes

"Cette mesure a été annoncée et très cyniquement, n'a pas été financée", a souligné le ministre, alors que le gouvernement met la dernière main à un projet de loi de finances rectificative. Ce "collectif budgétaire", qui sera présenté mercredi en Conseil des ministres, doit permettre à la France de respecter ses engagements internationaux en 2012. "On constate un certain nombre d'impasses" laissées par le précédent gouvernement, a déclaré Jérôme Cahuzac, sans en préciser la nature et le montant et sans "préjuger de ce que la Cour des comptes va écrire" dans l'audit des finances publiques qu'elle publiera lundi à la demande du gouvernement. Dans l'entourage du ministre, on indique toutefois qu'une "dizaine d'ardoises ont été identifiées" par ses services.

L'annonce à l'été 2011 du versement d'un dixième mois de bourse à partir de la rentrée suivante était intervenue deux jours après que l'ancien Premier ministre François Fillon eut présenté une cure d'austérité de 12 milliards d'euros. Cette mesure, réclamée depuis des années par des étudiants, avait cependant suscité des réserves du ministre de l'Economie de l'époque, François Baroin, qui s'était déjà inquiété de son financement. Annoncé par le président Nicolas Sarkozy dès 2009, elle avait déjà été mise partiellement en oeuvre par l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse en 2010. D'une manière générale, le ministre du Budget a indiqué que "les discussions ne se poursuivent pas (au sein du gouvernement) sur le collectif budgétaire car tous les éléments d'appréciation sont connus".

Une taxe sur les secteurs pétrolier et bancaire à venir

Pour autant, a-t-il assuré, ce projet n'est pas "définitivement bouclé" dans l'attente des ultimes arbitrages de Matignon qui interviendront avant le discours de politique générale que prononcera mardi le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, devant l'Assemblée nationale. Rappelant qu'il s'agissait de "corriger le budget 2012" pour tenir les engagements internationaux de la France, le ministre s'est toutefois refusé à confirmer le chiffre de 7,5 milliards d'euros d'efforts supplémentaires évoqué jeudi par le quotidien économique Les Echos. "La correction est de 7 à 10 milliards d'euros", a-t-il réaffirmé sans plus de précisions, expliquant qu'elle "dépendra naturellement des mesures" qui seront retenues. "Tous les chiffres qui circulent sont extrêmement incertains pour ne pas dire hasardeux", a-t-il insisté. Jérôme Cahuzac a cependant confirmé que "deux choses sont sur la table: une taxe sur le secteur pétrolier et une autre sur le secteur bancaire". "Le Premier ministre et le président de la République décideront si on les intègre ou non, et le cas échant, selon quelles modalités, dans le projet de loi de finances rectificative", a-t-il précisé.

Commentaires 3
à écrit le 29/06/2012 à 16:15
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Petit correctif à l'article : il est plus pertinent d'écrire "l'emprunt correspondant n'a pas été contracté", comme des dizaines d'autres millards d'euros chaque année...

à écrit le 29/06/2012 à 10:32
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C etait la gabegie pendant 5 ans !!! on ne l oublira jamais

le 29/06/2012 à 16:22
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Je souhaite que vous ayez raison... Pour autant, à votre place j'attendrais au moins 5 années afin de me prononcer sur des faits, et non sur une idéologie... Personnellement, je ne suis pas très optimiste quand aux résultats de la politique de la nou...

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