Les décideurs se jugent mal payés...mais s'en (presque) fichent !

Une étude réalisée par les cabinets Deloitte et Nomination confirme que si la rémunération reste l'une des premières attentes des salariés, elle ne saurait constituer un levier de motivation.
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On nage en plein paradoxe ! Comme souvent quand il s'agit d'argent et de satisfaction. 40% des décideurs (N à N-5) interrogés par les cabinets Deloitte et Nomination jugent leur rémunération insatisfaisante. Ainsi, sept personnes interrogées sur dix placent la rémunération (monétaire ou avantages sociaux) devant l'intérêt du travail, le développement de carrière ou l'équilibre de vie. L'insatisfaction sur le niveau de rémunération est beaucoup plus marquée pour les salariés les plus jeunes (moins de 35 ans) qui sont 43% à être insatisfaits de leur rémunération contre seulement 34% des salariés de 55 ans et plus ; cette différence de perception entre générations est principalement liée à un sentiment plus marqué chez les salariés les plus jeunes d'un niveau de rémunération inférieur à celui du marché (principale raison d'insatisfaction pour 38% des salariés de moins de 35 ans). « Le niveau de rémunération touche à la représentation que chacun a de sa place dans la Société, touche à ce que nous possédons, à nos manques et donc à nos frustrations éventuelles... C'est pourquoi un collaborateur va se focaliser principalement sur cet aspect au détriment de ses aspirations professionnelles et de ses vrais leviers de motivations», précise Gabriel Bardinet, Manager dans le Département Rémunération et Avantages Sociaux chez Deloitte.

Essentiel désormais : équilibre entre vie privée et vie professionnelle

En revanche, cette insatisfaction ne conduit pas nécessairement les salariés à changer de poste : « Ce n'est pas tant une modification de leur rémunération qu'une meilleure reconnaissance que les décideurs recherchent en changeant d'entreprise », estime Serge Papo, Président de Nomination. Car l'enquête montre également que la rémunération n'est pas en soi un élément de motivation : « alors que près de quatre décideurs sur dix considèrent aujourd'hui leur rémunération comme insatisfaisante, ils sont plus de 85% à estimer être reconnus à leur juste valeur dans leur poste actuel (et même 89% pour ceux qui ont changé dans les douze mois précédant l'enquête) » souligne Gabriel Bardinet.

Preuve que la réponse classique du manager face à un salarié démotivé qui consiste à réfléchir à une revalorisation de son niveau de rémunération, n'est pas nécessairement la bonne : « La rémunération fait venir, et donc éventuellement partir, mais ne fait pas rester ! » ajoute Gabriel Bardinet. Selon lui, seule une politique de rétribution globale, au-delà de la rémunération, peut faire rester un collaborateur dans le temps. C'est au travers des autres leviers dont dispose l'entreprise (le contenu du poste, les capacités de développement professionnel, l'environnement de travail...) que celle-ci pourra répondre aux véritables attentes de ses salariés.

L'étude met ainsi en avant trois facteurs de déclenchement de la mobilité et donc de la motivation que sont la possibilité d'étendre son champ de responsabilité (45% des répondants), une perspective d'évolution de carrière plus importante (34%) et l'opportunité de découvrir un nouveau métier ou un nouveau secteur (28%).
Si la rémunération ne paraît pas aussi essentielle c'est que l'importance pour les décideurs d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée est au centre de leurs préoccupations : 43% des décideurs placent ainsi ce critère en deuxième position de leurs attentes. Il ne s'agirait donc plus de « travailler plus pour gagner plus » mais de « travailler mieux pour gagner mieux ». Telle serait l'équation gagnante, voire idéale, en ce début de quinquennat.

 


 

Commentaires 15
à écrit le 07/07/2012 à 12:53
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Salaire moyen Bac+5 1800 ?... on risque pas d'aller bien loin... on décrète que la population n'a droit ni au travail, ni au bonheur. Bienvenue chez Fidel Castro!

à écrit le 07/07/2012 à 12:51
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Salaire d'un lieutenant, officier issu d'une grande école, 1718,98 ?... qui peut croire qu'un tel système parfaitement démotivant peut fonctionner?

à écrit le 07/07/2012 à 11:50
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De quoi parle t-on? des décideurs au plus haut niveau de l'entreprise ou de la chaine de décideurs de N à N-5? N-5 on descend relativement bas. Cet article n'est pas assez explicite Que les décideurs N gagnent trop d'argent c'est une évidence. Mais N...

à écrit le 07/07/2012 à 11:05
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nos actionnaires ne sont motivés que par l'argent, je ne vois pas pourquoi leurs salariés de tous niveaux devraient s'interresser à autre chose, finalement le message seul le fric compte est bien passé dans la population.

à écrit le 07/07/2012 à 9:14
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On vit dans une société de fric. Par conséquent, il est plus que logique que la princiaple (et la seule) motivation soit le fric. Quant aux 28% qui velent changer de métier, permettez-moi d'en douter plus que fortement.

à écrit le 06/07/2012 à 19:59
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On parle ici de gens qui gagnent suffisament pour ne pas avoir de problèmes d'argent autres que ceux qu'ils se créent éventuellement eux-mêmes. Par ailleurs, une fois tous les à côtés discutés (voiture, rupture, retraite etc.) on arrive à des salaire...

à écrit le 06/07/2012 à 19:32
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Quand la cour des comptes publie que l'Etat doit réduire ses dépenses, quand des organisations internationales comme l'OCDE publient des données qui montrent la cherté et l'incompétence de l'Etat, quand la population ne peut obtenir les réformes qu'e...

le 07/07/2012 à 11:24
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quel rapport avec l'article ?

le 07/07/2012 à 12:57
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Sur le salaire moyen d'à peine 1300 ? il existe 1000 ? de charges patronales et 500 ? de cotisations. Quand on voit qu'en face le gouvernement accumule les dépenses et les prélèvements, CSG, TVA et impôts, on peut parler de clochardisation de la soci...

le 07/07/2012 à 16:29
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alors oui effectivement, les niveaux actuels de salaires sont démotivants. le coût du travail en revanche est démotivant aussi mais pour l'employeur.

le 08/07/2012 à 11:43
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Sauf qu aux alentours du smic .... Il n y a plus de charges patronales ... Alors pour que le salaire soit motivant pour le patron il reste quoi? Supprimer les cotisations sante retraite chomage du salarie ou carrement baisser le salaire ... Tres moti...

à écrit le 06/07/2012 à 19:18
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Alors quand appellerons-nous un chat un chat et le régime français une dictature d'Etat voire un quasi goulag, cf l'exemple révélateur des suicidés de FT... Le but d'une société est-il la misère de la population et le chômage de masse? Si oui, c'est ...

le 07/07/2012 à 11:26
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des goulags, des vrais il en existent. et dans ceux là tu ne pourras pas écrire des commantaires aussi stupides sur le site de la tribune.

à écrit le 06/07/2012 à 18:45
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Que la population soit livrée à la paupérisation est un fait notoire, que cela conduise à la démotivation au travail est une conséquence logique. Quand on voit que le public ne travaille pas, cf les fameux pôles de "compétitivité", une oxymore, et pè...

le 07/07/2012 à 19:18
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En effet, on ne fonctionne que sur la dette et les capitaux viennent de l'etranger. Les banques sont exangues, les gouvernements europeens aussi et la population europeenne egalement. Mais on est loin de l'article, avec lequel je suis tout a fait d'a...

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