Paris : le périph' a 40 ans et plein de projets

Le boulevard périphérique parisien, un des plus encombrés d'Europe, voit fleurir de nombreux projets d'aménagements. Souvent coûteux, ils visent à réduire la pollution, mais surtout les nuisances sonores. De leurs côtés, les communes limitrophes tentent d'élaborer des programmes qui leur permettraient de sortir de leur enclavement pour être mieux intégrées à la capitale.
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Le périphérique parisien fête ce jeudi 25 avril quatre décennies au service des franciliens. Non, il ne se fait pas vieux, il est même à la fleur de l'âge... à condition d'entretenir sa forme. A cette fin, les pouvoirs publics réflechissent à une série de transformations avec l'objectif de le rendre moins bruyant et moins polluant. Evacuons pour commencer une idée qui un temps a fait rêver : il est techniquement exclu de couvrir l'ensemble du périphérique à cause des forts dénivelés qu'il accuse par endroits. Les experts estiment qu'il n'est pas possible de recouvrir plus du tiers des 35km sur lesquels court la ceinture parisienne. 

6.000 euros le mètre carré

Du coup, les architectes imaginent des aménagements ponctuels, notamment au niveau des Portes, afin d'atténuer cette frontière autrefois hermétique et discriminante entre la capitale et sa petite couronne. D'ailleurs, à l'occasion de l'anniversaire du périphérique, Bertrand Delanoë, maire de Paris, a inauguré une lande boisée de 7.500 m² baptisée jardin Anna-Marly sur la dalle qui couvre le périphérique au niveau de la Porte de Vanves. Une dalle verte de 17.500m² a également été installée à Porte des Lilas. En revanche, celle qui était prévue Porte de Champerret, n'a pas vu le jour. Il faut dire que ces travaux coûtent chers. 140 millions d'euros par exemple pour le jardin Anna-Marly aura coûté Au cabinet d'architecture TVK, on estime que les travaux de couverture s'élèvent à 6.000 euros le mètre carré.

Désenclaver la Seine-Saint-Denis

Mais le périphérique parisien recèle un important potentiel foncier qui en ces temps de pénurie de logements, intéresse les pouvoirs publics au plus haut point. Ainsi, un projet de quartier-pont entre Saint-Denis, Aubervilliers et le 18è arrondissement de Paris a été présenté en 2011. Baptisé quartier Gare-des-Mines-Fillettes, il consiste à recréer un quartier à cheval entre les trois villes grâce à une esplanade et un bâtiment-pont au-dessus du boulevard périphérique. 1.500 logements dont 40% de logements sociaux sont prévus dans ce projet qui a fait l'objet d'un protocole d'accord entre Bertrand Denaloë et Patrick Braouzec, président de Plaine Commune, une communauté d'agglomérations du nord parisien.

Un périph' vert?

Mais compte tenu du prix du foncier périphérique, la ville de Paris a imaginé un autre projet pour profiter de cet espace, toujours dans un esprit écologique. Une "canopée solaire" (un tapis de panneaux solaires) pourrait ainsi être construite au-dessus du périphérique côté 14e arrondissement. Cette idée, défendue par le groupe Europe Ecologie-Les Verts au Conseil de Paris, aurait l'avantage d'être compétitiv puisque sa structure serait beaucoup plus légère qu'une esplanade de béton. Cela permettrait également à Paris de progresser dans son plan climat qui vise les 25% d'énergies renouvelables.

Le périphérique toujours aussi pollueur

Les promoteurs de ces projets estiment que de nombreuses nuisances sonores pourraient être mieux contenues. Le boulevard périphérique parisien est l'autoroute urbaine la plus fréquentée en Europe avec plus de 1,1 million de véhicules quotidien.  Ils sont toutefois plus pessimistes sur l'impact réel en termes de pollution. Au mieux, la pollution sera déplacée, mais les émissions seront toujours aussi importantes.

Et pourtant il y a urgence. D'après les relevés d'AirParif, les émissions de dioxydes d'azote par mètre cube d'air atteignent les 108 microgrammes sur les abords du périphérique. L'Organisation mondiale de la santé a établi un seuil de tolérance maximum de 40 microgrammes. Le maire de Paris attend le feu vert du gouvernement pour limiter la circulation à 70km/h au lieu des 80km/h actuels. Il espère ainsi baisser de 5% les émissions de gaz à effets de serre. Bertrand Delanoë, qui n'est pas candidat à sa succession en 2014, n'aura en tout pas le temps de recourir au projet ultime, et très controversé,d'un péage urbain visant à limiter drastiquement la circulation automobile...

Commentaires 4
à écrit le 26/04/2013 à 12:35
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Pourtant, l'essentiel serait tout de même de protéger la santé publique, non ?

à écrit le 26/04/2013 à 10:47
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Pour se représenter ces mirifiques surfaces, rappelons qu'un hectare correspond à 10 000 m².

à écrit le 26/04/2013 à 2:30
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J'adore: on nous dit en passant que le périph est un des plus embouteillés d'Europe, et tout ce dont on nous parle c'est de le rentabiliser en tant qu'espace... ou d'en réduire les nuisances. Et si on s'occupait de le rendre efficace à la circulation...

le 26/04/2013 à 17:23
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Vous avez en partie raison, mais je pense que c'est adaptatif. On cesse d'ignorer les règles quand les contraintes qu'elles imposent rendent l'arbitrage en leur défaveur. En ce sens, la coercition par l'architecture et les infrastructures en font par...

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