Valls menacé de blocages par les syndicats, pressé d'agir par le patronat

Force ouvrière a annoncé qu'elle ne participera pas à la conférence sociale annoncé pour l'été, si celle-ci doit porter seulement sur le Pacte de responsabilité. La CGT a menacé une mobilisation, si l'emploi et le salaire ne sont pas inscrits à l'ordre du jour.
FO craint que la baisse des cotisations patronales et salariales ne mette en danger l'avenir du financement de la protection sociale. (Photo : Reuters)

Opération séduction... ratée? Reçues ce vendredi par Manuel Valls et les ministres de l'Economie, du Travail et de la Fonction publique, la CGT et Force ouvrière (FO) sont restés "sur leur faim", selon l'agence Reuters.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a annoncé qu'il n'était pas question pour son organisation de participer à la conférence sociale annoncée par Manuel Valls pour le début de l'été, s'il s'agissait spécifiquement d'une réunion sur le Pacte de responsabilité, qui prévoit moins de charges pour les entreprises en échange d'embauches et d'investissements de la part des entreprises.

Craintes pour le financement de la protection sociale

Ce n'est pas seulement la logique du Pacte que conteste la FO, mais aussi "les risques sérieux sur les prestations sociales" que celui-ci impliquerait. Les baisses de cotisations sociales patronales - à hauteur de 10 milliards d'euros -  et salariales, sur lesquelles il est fondé, mettraient en effet en danger l'avenir du financement de la protection sociale, craignent la FO et la CGT.

Selon Jean-Claude Mailly, le gouvernement envisage notamment de baisser les cotisations patronales pour les accidents du travail et les maladies professionnelles, ainsi que les cotisations retraite des salariés modestes. L'entourage du Premier ministre a toutefois fait savoir que ces exonérations "n'auraient aucune incidence sur les droits à la retraite des salariés" et seraient compensées par l'Etat.

En outre, les représentants salariaux déplorent que le Premier ministre n'ait pas précisé la façon dont il compte relever le défi imposé par François Hollande de relancer l'emploi et l'investissement tout en réduisant les dépenses publiques de 50 milliards d'euros en trois ans. "Malheureusement, nous en sommes encore au questionnement", a ainsi commenté Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT.

Menace d'une mobilisation de rue

FO et la CGT, hostiles au Pacte de responsabilité, veulent donc mettre aussi l'emploi, les salaires, les services publics et la protection sociale à l'ordre du jour de la prochaine conférence sociale.

Reçu en premier, Thierry Lepaon, a brandi la menace d'une mobilisation dans la rue sur ces thèmes, en particulier pour exiger des négociations salariales.

"Il faut que les salariés fassent irruption sur le terrain social", a-t-il dit. "Ils auront l'occasion de le faire le 1er mai mais aussi dans plusieurs journées interprofessionnelles et professionnelles que nous allons organiser."

L'appel de la CFTC au patronat

De son côté, la CFTC a pris ses distances avec les appels à la mobilisation de la CGT.

"Je pense qu'il faut que ce soient les entreprises qui se mobilisent. Je ferais plus un appel à M. Gattaz", le président du Medef, a déclaré le président du syndicat, Philippe Louis, cité par Reuters. "Il faut que M. Gattaz demande à ses entreprises de se mettre autour de la table."

Le président s'est en effet dit frustré par la lenteur des négociations dans les branches sur les contreparties du pacte en matière d'emploi, prévues dans un accord signé par la CFTC et la CFDT avec le patronat.

"On a des retours de nos négociateurs selon lesquels, quand des négociations s'engagent, on est plus sur le maintien d'emplois que sur la création d'emplois", a expliqué Philippe Louis. "On a demandé au Premier ministre de raisonner le patronat et de le mettre autour de la table. Je pense que le Premier ministre est conscient du bras de fer qui est en train de s'engager avec le patronat", ", a-t-il ajouté.

Le Medef pointe la "nervosité" des chefs d'entreprise

Du côté des patrons, le Pacte de responsabilité et les réductions de dépenses publiques recevaient un accueil plus positif. Pour sa part, le président du Medef, Pierre Gattaz, a dit avoir demandé que les mesures de renforcement de la compétitivité des entreprises prévues dans le Pacte de responsabilité soient "impérativement" inscrites dans la loi "avant l'été".

"Nous avons rappelé l'urgence de la situation économique du pays et la grande nervosité des chefs d'entreprise que nous voyons tous les jours, qui ne voient rien venir et qui sont toujours en crise", a déclaré Pierre Gattaz à l'AFP, à l'issue de sa rencontre avec Valls.

La CGPME demande d'abaisser plus rapidement le taux de l'IS

Le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, a dit soutenir le pacte, qui "va dans le bon sens", tout en regrettant un volet fiscalité trop orienté vers les grandes entreprises. Il a également jugé trop lointain l'horizon de 2020 fixé par Manuel Valls pour l'abaissement du taux nominal de l'impôt sur les sociétés (IS) à 28% au lieu de 33,3%, en souhaitant qu'une étape intermédiaire "de l'ordre de 30%" en 2016 soit annoncée "très rapidement".

Les artisans souhaitent une accélération du calendrier

Quant aux artisans, ils ont aussi demandé au Premier ministre d'accélérer le calendrier du pacte de responsabilité et d'adopter des mesures immédiates face aux "disparitions" d'entreprises artisanales.

"Nous lui avons dit que 2015, c'est trop tard, 2016 c'est encore beaucoup trop tard. C'est immédiatement qu'il faut que des mesures soient prises, avec un budget rectificatif éventuellement", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Crouzet, le président de l'organisation patronale des artisans, l'UPA. "Compte tenu aujourd'hui du nombre d'entreprises qui disparaissent, il y a urgence", a-t-il insisté.

"Le Premier ministre a été attentif à nos propos mais nous attendons maintenant les décisions qui seront prises : nous allons les suivre et de très près", a averti le représentant des artisans, rappelant que ces derniers sont forts de 1,3 million d'entreprises et 4 millions de personnes.

Commentaires 28
à écrit le 22/04/2014 à 22:34
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Dans le Privé on ne peut pas embaucher des salariés si on n'a pas de boulot à leurs donner .Ce n'est pas la fonction Publique ,une boite elle fait du bénéfice ou elle dépose le bilan .Ceux sont les commandes qui décident des embauches et non les synd...

à écrit le 22/04/2014 à 22:28
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Valls bloqué par les syndicats de FONCTIONNAIRES Il faudra combien d'années pour que les salariés du Privé comprennent que les syndicats défendent le Publique mais pas le Privé . IL faut que le Privé arrête de cotiser à la CGT, FO, CFDT et Sud .Le Pr...

à écrit le 16/04/2014 à 19:13
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FAUT ARRETE DE CRITIQUE LES SYNDICAT SANS EUX VOUS NAURIEZ PAS LE NIVEAU DE VIE ACTUEL NIDES DROIT SOCIAUX? ILS SONT INDISPENSABLE AUX NEGOCIATION AVEC LE PATRONAT CAR ILS SAVENT QUE L ON EST TOUS DANS LE MEMME BATEAU???

à écrit le 13/04/2014 à 14:16
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il faut faire Un étude a été réalisée pour mesurer la contribution relative en contrôlant les effets de la satisfaction au travail et l'engagement organisationnel. Suivez nos formations gratuites dans nos centres Pôle emploi offre de formations, cho...

à écrit le 13/04/2014 à 9:26
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Marre des syndicats qui font de la politique, si on etait en VRAI democratie j'aurai voter contre ces syndicats, malheureusement, on n'a pas le choix.

à écrit le 13/04/2014 à 8:40
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Et si l'état arrêtait de subventionner les syndicats avec vos impôts ?

à écrit le 13/04/2014 à 8:23
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Ce pays est de toute façon inreformable. J'essaie d'expliquer à mes enfants combien les langues vivantes et les études sont importantes et fais des efforts pour les envoyer en séjours linguistiques car ils n'auront aucun avenir dans ce pays. Des déci...

à écrit le 13/04/2014 à 8:23
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Ce pays est de toute façon inreformable. J'essaie d'expliquer à mes enfants combien les langues vivantes et les études sont importantes et fais des efforts pour les envoyer en séjours linguistiques car ils n'auront aucun avenir dans ce pays. Des déci...

à écrit le 12/04/2014 à 12:48
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les francais peuvent se passer des syndicats qui se mettent a genou. !blanc bonnet //bonnet rouge

à écrit le 12/04/2014 à 9:01
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PUBLIONS LE RAPPORT PARLEMENTAIRE SUR LES SYNDICATS ,,,,? POURQUOI a t il ete enterré tellement il etait explosif par exemple dans certains hopitaux combien de syndicalistes sont payés sans avoir de poste

à écrit le 12/04/2014 à 6:50
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Attitude de la CGT et FO : Nous sommes au bord du précipice, faisons un grand pas en avant !!

à écrit le 12/04/2014 à 5:12
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le syndicalisme français, une minorité figée, archaïque qui fait entendre sa voix et profère des menaces. ils n'ont pas de légitimité nationale mais menacent de paralyser ici ou la en réclamant l'impunité. Ils sont criminels car sous leurs discours...

le 12/04/2014 à 7:56
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Quelle est la légitimité de Manolo le petit énervé avec ses 6% à la primaire socialiste et la dérouillée que son parti de traîtres s'est prise aux municipales ?

le 12/04/2014 à 9:12
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L'opposition ne dénonce pas les pactes du gouvernement elle émet des critiques du bout des lèvres... En critiquant cette action gouvermentale vous faites le jeux de qui ? ni du ps ni de l.ump dont le président a été élu avec moins de voix que son adv...

le 13/04/2014 à 9:29
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@ Au troll manolesque, Il a peu etre fait 6% a cause des rouges qui se planquent aux PS, mais au plan national, il a plus de legitimite que Montebourg, Royale et Emmanuelli.

à écrit le 11/04/2014 à 21:39
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"...seraient compensées par l'Etat" - Autrement dit par les contribuables...

à écrit le 11/04/2014 à 20:04
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j'attends toujours d'être publiée ! Merci la censure ! comme d'hab ! no problemos, hablo también el espanol y entiendo muy bien

le 12/04/2014 à 7:58
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En fin de semaine, un modo fan de Manolo ?

à écrit le 11/04/2014 à 19:59
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Ils font tous semblant de s'affronter par devant et par derrière, ils rigolent bien de nous

le 11/04/2014 à 21:05
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D'accord avec vous; ça fait belle lurette que les syndicats défendent les intérêts des patrons au détriments des employés...

le 11/04/2014 à 22:38
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IDEM

à écrit le 11/04/2014 à 19:26
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Valls est un ultralibéral à la solde de Bruxelles.

le 11/04/2014 à 20:00
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c'est pour cela qu'il continuera à faire semblant sinon adios el trabajo en el gobierno !

le 12/04/2014 à 9:13
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Donc on va être obligé de manger de la paella tous les jours.

le 13/04/2014 à 9:32
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@demasque, J'adore les mots qu'on vous sort pour vous faire peur .."Ultralibralisme" un truc qui n'existe pas en realite sinon dans les bouches des ultra gauchos.

à écrit le 11/04/2014 à 18:57
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On voit bien que l'affaire des pactes, car avec le temps le nombre se multiplient, n'a jamais été préparé sérieusement. Comment la France a pu politiquement tombé aussi bas ce n'est plus de l'amateurisme mais de l'incompétence. Depuis lesa nnées 70 n...

à écrit le 11/04/2014 à 18:49
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Tant que le poste dépenses n'aura pas été revu sérieusement à la baisse, rien ne bougera. La France se dirige vers une crise de régime. Rendez-vous le 25 mai.

le 12/04/2014 à 9:14
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Valls va se prendre une déculottée

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