2,25 millions d'euros : la rémunération moyenne des patrons du CAC 40 en 2013

Par latribune.fr  |   |  594  mots
Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, est le mieux payé des dirigeants du CAC 40. (Photo : Reuters)
Les rémunérations des grands patrons ont baissé de 2,1% par rapport à l'année précédente. Parmi ceux qui voient leur salaire diminuer figurent notamment Martin Bouygues, qui a renoncé à sa part variable en raison de la mauvaise santé d'Alstom.

2,25 millions d'euros : voici ce que gagnait en moyenne un patron du CAC 40 en 2013, selon les estimations publiées ce lundi par Les Echos. Le total de ces rémunérations atteignait près de 90 millions d'euros.

Un chiffre qui traduit néanmoins une baisse de 2,1% par rapport aux rémunérations de l'année précédente et qui confirme trois années d'affilée de recul. Ce repli découle surtout d'une baisse de 12% des rémunérations variables, en raison de la crise, alors que les fixes ont peu évolué.

Sur le podium, Publicis, L'Oréal et Carrefour

En tête des patrons les mieux rémunérés figure Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, qui conserve la place qu'il occupait déjà l'année dernière. Pour 2013, il aura touché 4,5 millions d'euros, uniquement en rémunération variable.

Jean-Paul Agon, président de L'Oréal, payé 3,937 millions d'euros, garde sa deuxième place. Troisième sur le podium, le patron de Carrefour, Georges Plassat, qui gagne 3,735 millions d'euros, voit son fixe augmenter d'un tiers et sa rémunération variable de près de 50%. Nommé en avril 2012, il n'avait été rémunéré que sur neuf mois l'année précédente.

Certains montent, d'autres baissent

Parmi les PDG dont la rémunération baisse, celui qui perd le plus est Henri Proglio, le patron d'EDF, "victime" de la promesse de campagne de François Hollande de plafonner les salaires des patrons des entreprises publiques. En vertu d'un décret adopté en juillet 2012, sa rémunération est ainsi passée de 1,3 million d'euros à 450.000 euros. Il est désormais le patron qui gagne le moins.

Dans les entreprises dont l'Etat est actionnaire, significatifs sont aussi les exemples de Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, qui a renoncé à 50?% de sa rémunération variable au titre de 2013, et de Stéphane Richard, PDG d'Orange, à qui le conseil d'administration a attribué une part variable en baisse de plus de 50 % par rapport à 2012.

Parmi les cas les plus significatifs de baisse de la part variable, Les Echos citent Pierre Pringuet, le directeur général de Pernod Ricard, qui à ce titre touchera "seulement" 860.000 euros, contre 1,6 million l'an dernier, ainsi que Franck Riboud, PDG du groupe Danone,dont l e variable annuel (hors différé) passe de 1,3 million à 893.000 euros.

En revanche, les plus hautes augmentations des rémunérations viariables ont eu lieu, selon Les Echos, dans la finance, en raison de la remontée des résultats des groupes bancaires français en 2013. La part variable de Jean-Paul Chifflet, directeur général de Crédit Agricole SA, a ainsi grimpé de 137%. Celle de Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, a progressé de 14%. Chez BNP Paribas, le directeur général Jean-Laurent Bonnafé a perçu plus de 2 millions d'euros de part variable.

Martin Bouygues "pénalisé" pour sa participation dans Alstom

Cas emblématique, au moment où Alstom est convoitée par General Electric comme par Siemens, son PDG, Patrick Kron, a vu sa rémunération augmenter de 11,35% par rapport à l'année précédente, pour atteindre 2,55 millions en 2013.

De son côté, Martin Bouygues, dont le groupe est actionnaire d'Alstom, a renoncé à la part variable de sa rémunération pour la deuxième année consécutive. En 2012,  les difficultés chez Bouygues Telecom avaient motivé sa décision, alors qu'en 2013 la raison était justement... la dépréciation comptable de la participation de son groupe dans Alstom.