Quand un think tank américain réclame la Sixième République !

Selon l’Institut Peterson, un think tank basé à Washington, le régime présidentiel en vigueur en France depuis 1958 est à bout de souffle, ce qui expliquerait les difficultés de la France à se réformer. Il recommande la mise en place d’un régime capable de donner le pouvoir à des grandes coalitions parlementaires, seules capables de moderniser le pays dans la concorde.
Fabien Piliu
"Une refonte du système politique est indispensable ", estime le Peterson Institute

Les Américains auraient-ils la clé ? Selon le très sérieux Peterson Institute, un think tank basé à Washington, c'est la nature même du régime politique qui expliquerait l'incapacité de la France à mener des réformes structurelles.

"En France, des réformes économiques sont nécessaires, notamment sur le marché du travail mais une refonte du système politique est également indispensable", estime le Peterson Institute, expliquant que le record d'impopularité de François Hollande témoignait de l'obsolescence du régime, incapable de donner un cap stratégique à la société et l'économie. Seuls 15% des Français se disent "satisfaits" de l'action du président de la République, et seulement 13% disent souhaiter qu'il se représente en 2017, selon un sondage OpinionWay pour le Figaro publié le 19 octobre.

Par ailleurs, produit du régime mis en place en 1958 par le général De Gaulle pour mettre fin à l'instabilité politique chronique de la Quatrième République, le pouvoir détenu par le chef de l'État serait tel qu'il cristalliserait le clivage droite-gauche, empêchant une grande coalition de centre-droit et de centre-gauche, dont les membres se rejoignent sur à peu près l'essentiel des idées et des solutions pour sortit de la crise, de se former. A cause de ce clivage, les parlementaires voteraient mécaniquement contre des textes portés par le gouvernement, même s'ils les approuvent ! "Chaque camp veut détruire les chances de l'autre de gagner la prochaine élection présidentielle", explique l'Institut.

Difficile de plaire à tout le monde

En cherchant à tout prix à obtenir l'assentiment de sa majorité, qui désormais se délite, du centre-gauche au Front de gauche, François Hollande aurait en fait déçu tout le monde et donné l'image d'un président incapable de dessiner une vision claire de la politique qu'il entend mener. Et le Person Institute de citer Manuel Valls, le Premier ministre : « Il est temps pour la France d'en finir avec cette gauche passéiste ». Une déclaration faite dans le cadre d'un entretien accordé au Nouvel Obs fin octobre.

" Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s'attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses. La seule question qui vaille, c'est comment orienter la modernité pour accélérer l'émancipation des individus. Parce que l'idéologie a conduit à des désastres ", déclarait dans cet entretien le chef du gouvernement défendant une gauche " pragmatique, réformiste et républicaine ", mais "qui garde un idéal: l'émancipation de chacun."

C'est la raison pour laquelle le think tank américain recommande à la France d'abandonner son système présidentiel qui donne au chef de l'État , un "pouvoir considérable auquel ne s'oppose aucun contre-pouvoir législatif et judiciaire propre au régime présidentiel américain"  et plaide pour que le Premier ministre ne soit plus désigné par le chef de l'État mais par le Parlement, comme le font de nombreux pays en Europe.

Précisément, les auteurs du rapport suggèrent de supprimer de la Constitution les articles 8, 12, et 15, retirant de fait au président de la République le droit de nommer le Premier ministre, d'appeler de nouvelles élections et de servir en tant que commandant en chef des armées.

"Tout sauf Hollande" après "Tout sauf Le pen" et  "Tout sauf Sarkozy ?

Ainsi, estimant que Marine Le Pen gagnera le premier tour des élections présidentielles en 2017, ce changement constitutionnel permettrait, estime l'Institut, d'éviter que le prochain président français soit un choix par défaut, sa victoire étant le simple fruit d'un " Tous sauf Le Pen ", comme en 2002. Une situation, probable, qui saperait l'autorité et la crédibilité du nouveau chef de l'État dès sa victoire acquise.

Ce changement constitutionnel précipiterait alors l'avènement d'une Sixième république qu'un large spectre de partis et de responsables politiques appelle de leurs vœux. Ce fut le cas un temps de Jean-Marie le Pen puis d'Arnaud Montebourg qui, revenant sur ses absences répétées à l'Assemblée nationale lors des primaires socialistes, déclarait sur son blog en 2012 : « Si je suis trop absent de ce théâtre d'artifices qu'est devenu le Parlement, c'est parce que la bataille pour changer la République se tient ailleurs, dans la présidentielle, dans la primaire, dans laquelle j'espère pouvoir fonder avec les socialistes, les républicains et les Français courageux la VIe République, dotée d'un Parlement digne de ce nom. »

Les partis situés à la gauche de la gauche, du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon jusqu'aux écologistes et une partie du Parti socialiste ne sont pas en reste. Le chef de file du Front de Gauche plaide notamment pour l'élection d'une assemblée constituante qui fonderait cette nouvelle république et pour la création d'un droit de révocation citoyenne qui permettrait aux électeurs de "démissionner" un président pendant son mandat.

Fabien Piliu
Commentaires 14
à écrit le 18/11/2014 à 10:18
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C'est en effet la SEULE et EFFICACE mesure à réaliser rapidement ! Modifier, en profondeur, notre Constitution, nos Institutions archaïques, et notre mode de fonctionnement délétère ! Changer les hommes, toutes couleurs politiques confondues, sans ch...

à écrit le 14/11/2014 à 15:12
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bon mais avant faudrait d'abord faire notre réforme fiscale non? les fameuses niches qui étaient à supprimées?? A ce jour ce serait 82 Mrds de cadeau + 2 Mrds que l'année précédente; il n'y en a que pour les riches. Fusionner Ump et Ps c'est déjà fai...

à écrit le 14/11/2014 à 12:12
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Cela fera parti des négociations TAFTA?

à écrit le 14/11/2014 à 10:32
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Moi, mon think tank me dit que les USA sont en train de devenir une ploutocratie. Il est temps pour eux de se réformer profondément.

à écrit le 14/11/2014 à 10:29
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Les c.. think tank osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait

à écrit le 14/11/2014 à 9:48
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Je ne sais pas pourquoi, mais dès que les américains se mêlent de nos affaires, j’ai des frissons. Quand ils mettent leur nez quelque part, il faut s’attendre à des désordres plus ou moins gênants pouvant aller d’une simple pagaille à une guerre. Et...

à écrit le 14/11/2014 à 9:14
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Pas idiots les américains, ils se sont bien rendu compte que le costume de Président est bien trop grand pour son actuel utilisateur. Malheureusement il s'y accroche (ou s'y empêtre) et comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis on e...

le 14/11/2014 à 10:06
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Représentatif de vous même, vous voulez dire. Ayez au moins l'honneteté de le reconnaitre mon bouffon

le 14/11/2014 à 12:37
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Pour vous la soupe est bonne ?

à écrit le 14/11/2014 à 9:02
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A mort la République! Il nous faut une confédération des régions françaises à l'instar de ce que font nos voisins suisses. Cette solution est beaucoup plus crédible face aux autonomistes de tout bord (bretons, basques, normands, etc).

le 14/11/2014 à 9:10
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Les mêmes autonomistes qui passent leur temps à chialer pour obtenir des sous du sale état jacobin qui nous gouverne...arrête ton char Ben hur. Les autonomistes confédéraux sont comme tout le monde, devant la télé avec de l'électricité surtout sans c...

à écrit le 14/11/2014 à 8:10
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Les grandes coalition s parlementaire s ne changeraient rien, ils ne font pas couper la branche sur la quelle ils sont assis depuis des décennies...

à écrit le 14/11/2014 à 7:52
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une preuve de plus que les adversaires veulent profiter de notre faiblesse politique pour nous faire définitivement disparaître de la scène internationale. la Vème République est trop puissante pour les ricains...

le 14/11/2014 à 9:46
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c'est du second degré ? notre gouvernement obéit fidèlement aux ordres des USA et nous ne pouvons pas l'en empêcher. ce régime monarchique est ce qu'il y a de pire pour les citoyens.

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